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Marche des Drapeaux : La police rejette l’itinéraire, les organisateurs annulent

Un responsable du Hamas avait lancé un avertissement contre la tenue de la parade, qui avait été annulée quand les terroristes avaient visé Jérusalem avec des roquettes

Des Juifs dansent avec des drapeaux d'Israël au mur Occidental, à la veille de Yom Yeroushalayim, le 9 mai 2021. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Des Juifs dansent avec des drapeaux d'Israël au mur Occidental, à la veille de Yom Yeroushalayim, le 9 mai 2021. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Une marche de militants israéliens d’extrême droite prévue jeudi à Jérusalem a été annulée, son parcours n’ayant pas été autorisé par la police, ont indiqué lundi les organisateurs.

Le parcours de la marche qui devait se dérouler en partie dans les quartiers palestiniens de la Vieille ville n’a pas été autorisé par la police, ce qui a provoqué son annulation, a affirmé à l’AFP le porte-parole d’un des mouvements organisateurs de la manifestation.

De son côté, la police israélienne a déclaré dans un communiqué que, « dans les grandes lignes actuelles et à la date présentée, l’événement n’est pas approuvé ».

« S’il est décidé par les organisateurs de modifier le contour et/ou la date de la marche, la question sera examinée comme d’habitude », a t-elle ajouté.

Le très controversé député d’extrême droite Itamar Ben Gvir ainsi qu’une proche du Premier ministre Benjamin Netanyahu, la députée May Golan (Likud) ont néanmoins annoncé sur Twitter qu’ils défileraient quand même jeudi à Jérusalem, la loi les y autorisant de par leur statut de parlementaire.

Cette « marche des drapeaux », à l’appel de plusieurs figures de l’extrême droite nationaliste israélienne, devait rassembler des centaines de personnes jeudi dans la Vieille ville de Jérusalem.

Depuis plusieurs jours, les appels s’étaient multipliés, y compris venant de la part du ministre de la Défense israélien Benny Gantz, pour interdire cet évènement susceptible de raviver les tensions.

« Le commandant de la police n’est pas capable de défendre des marcheurs dans les rues de Jérusalem avec des drapeaux d’Israël (…) c’est une capitulation honteuse devant le terrorisme et les menaces du Hamas », a réagi lundi l’un des organisateurs, Bezalel Smotrich, chef du parti d’extrême droite Sionisme religieux.

« L’annulation de la marche des Drapeaux s’apparente à une reddition face au terrorisme », a écrit sur Twitter Miki Zohar, député du Likud.

Le député Yoav Kisch durant une réunion de la commission des Finances de la Knesset, le 6 novembre 2017 (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

Le vice-ministre de la Santé Yoav Kisch a initialement attribué l’annulation du défilé au « gouvernement du changement » sur Twitter, avant de rapidement annuler son tweet.

« La décision d’annuler la marche des drapeaux est une décision mauvaise et scandaleuse. Le tweet que j’ai effacé attribuait la responsabilité de cette annulation au gouvernement du changement qui n’a pas encore été formé. J’accepte les critiques », a-t-il écrit. Kisch a ajouté que « la décision nous revient encore. J’ai demandé au Premier ministre et au ministre de la Sécurité intérieure de revenir sur la décision prise par le commissaire ».

Le ministre de la Sécurité intérieure Amir Ohana, qui supervise les forces de l’ordre, appartient lui aussi au Likud.

La députée May Golan, de la même formation, a indiqué qu’elle utiliserait son immunité parlementaire pour rejoindre le député d’extrême-droite Itamar Ben Gvir lors de sa marche dans le quartier musulman, où il exhibera des drapeaux israéliens, à l’heure initialement prévue pour le défilé. « Nous n’allons pas récompenser les émeutiers arabes et les politiciens lâches », a-t-elle estimé sur Twitter.

Un responsable israélien qui s’était exprimé sous couvert d’anonymat avait déclaré à la presse israélienne, dans la matinée de samedi, que ce serait la police qui aurait le dernier mot sur la tenue ou non du défilé. « La situation en Israël est revenue à la normale, il n’y a plus de restrictions et les Juifs ont le droit de se rendre sur le mont du Temple », avait estimé l’officiel.

Les leaders du parti Travailliste de gauche, du Meretz et de la Liste arabe unie avaient pour leur part mis en garde, samedi matin, contre les conséquences potentiellement négatives de la marche et ils avaient suggéré qu’elle pouvait être une tentative délibérée d’empêcher la mise en place du dit « gouvernement du changement ».

« Nous mettons en garde l’occupation [Israël dans le langage du groupe terroriste] contre la (possibilité) que la marche des colons [Israéliens, dans le langage du groupe terroriste] s’approche de Jérusalem (-Est) et de l’esplanade des Mosquées », avait plus tôt déclaré dans un discours Khalil al-Hayya, haut responsable du Hamas au pouvoir à Gaza. « Nous espérons que la journée de jeudi ne devienne pas » un nouveau 10 mai, avait-il ajouté en référence au début de l’escalade de violence entre le groupe terroriste palestinien du Hamas et Israël qui a mené à une guerre de 11 jours.

« L’annulation de la marche constitue une nouvelle violation des principes d’Israël et la mise en place d’une nouvelle équation dans laquelle Jérusalem est une ligne rouge », a estimé le Hamas après la décision des organisateurs.

Le groupe du Jihad islamique, qui est lourdement impliqué dans les combats à Gaza, avait fait savoir que le défilé serait considéré comme « une action hostile à l’égard du peuple et des terres palestiniennes ». Il a aussi appelé les Palestiniens à se rassembler à Al-Aqsa et à empêcher toute tentative d’entrer par violation dans le complexe.

Cette marche annuelle a habituellement lieu au cours de la Journée de Jérusalem – Yom Yeroushalayim, quand l’État juif célèbre la réunification de la ville après la capture, par les soldats de Tsahal, de Jérusalem-Est – y compris de la Vieille Ville et des Lieux saints – pendant la guerre des Six jours en 1967.

La Vieille Ville de Jérusalem, avec le mont du Temple – où se dressaient les temples juifs bibliques et qui accueille aujourd’hui le Dôme du rocher et la mosquée Al-Aqsa – est un site particulièrement sensible dans le cadre du conflit israélo-palestinien.

Le gouvernement de Netanyahu avait accepté de réviser l’itinéraire de la marche, en lui faisant éviter la porte de Damas et le quartier musulman, avant le début de l’événement initialement organisé le 10 mai, cédant aux pressions des États-Unis qui s’étaient inquiétés de ce que le trajet n’entraîne un surcroît de tensions dans la ville, qui connaissait déjà des troubles.

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