Maroc : 5 ans de prison pour un islamiste ayant dénoncé la normalisation avec Israël
Abderrahmane Zankad, membre d'Al Adl Wal Ihssane, mouvance interdite mais tolérée, a été condamné lundi soir à la suite de publications sur Facebook
Un militant islamiste marocain a été condamné à cinq ans de prison pour « offense au roi » après avoir dénoncé la normalisation avec Israël sur les réseaux sociaux, a indiqué mardi sa défense à l’AFP.
Abderrahmane Zankad, membre d’Al Adl Wal Ihssane, mouvance interdite mais tolérée, a été condamné lundi soir à la suite de publications sur Facebook « dénonçant la normalisation avec Israël et les positions des dirigeants arabes » sur la guerre à Gaza, dont l’une faisait référence au titre de « commandeur des croyants » du roi Mohammed VI, a expliqué à l’AFP son avocat, El Hassan Essoni.
Il a été condamné par le tribunal de première instance de Mohammedia, près de Casablanca, pour « offense au roi » et « atteinte à la monarchie », a ajouté son avocat.
Le militant de 48 ans, qui va faire appel, a affirmé devant la cour qu’il ne « visait pas le roi du Maroc spécifiquement mais les dirigeants arabes voisins de la Palestine », selon la même source.
Arrêté le 22 mars, M. Zankad a également été condamné pour avoir diffusé « de fausses informations » sur la gestion du séisme qui a frappé le Maroc en septembre 2023 par les autorités.
Al Adl Wal Ihssane, qui organise des manifestations pro-palestiniennes chaque semaine depuis le début de la guerre à Gaza, a dénoncé « avec la plus grande fermeté » ce jugement « injuste », d’après un communiqué.
En août 2023, un internaute avait déjà été condamné à cinq ans de prison ferme pour « offense au roi » après des publications similaires. Sa peine a été réduite à trois ans de prison en appel.
La guerre à Gaza a renforcé au Maroc l’opposition au processus de normalisation avec Israël, enclenché fin 2020.
Les organisations de défense des droits humains critiquent souvent les condamnations d’internautes pour des publications jugées offensantes envers le roi, l’islam ou les institutions constitutionnelles marocaines, invoquant « le droit à la liberté d’expression ».