Marwan Barghouthi célébré à la Fête de l’Humanité
« Ouvrons les yeux : il n’y a pas de bons et de mauvais terroristes », a déclaré le député Meyer Habib
La Fête de l’Humanité avait lieu du 9 au 11 septembre dernier à la Courneuve. Organisée chaque année depuis 1930 par le journal L’Humanité, cette fête est à la fois un événement politique et culturel. Elle réunit des représentants de la gauche et de l’extrême gauche française, notamment le Parti communiste.
Dans son édition 2016, l’Association France Palestine Solidarité avait organisé différents débats concernant notamment les actions du mouvement BDS et les implantations israéliennes.
A cette occasion, l’Association France Palestine a accueilli plusieurs personnalités telles que Aïda Touma-Sliman, députée arabe à la Knesset, ou encore Charaf Barghouthi, l’un des fils du terroriste palestinien Marwan Barghouthi.
Ce dernier a été célébré lors de la fête de l’Humanité comme le Nelson Mandela palestinien.
Le maire de Stains, Azzédine Taïbi, qui a fait de Marwan Barghouthi un citoyen d’honneur de sa ville, était présent à la fête de l’Humanité, durant laquelle une banderole à l’effigie de ce dernier avait était déployée.
Selon lui cette banderole montre « notre détermination à exiger la libération de tous les prisonniers politiques palestiniens et en particulier celui qui représente un symbole très fort qui est Marwan Barghouthi. […] C’est à la fois un combat politique mais un combat pour la justice et pour la solidarité des peuples opprimés. »
« Nous sommes persuadés que Barghouthi fait parti des personnalités qui joueront un rôle important pour retrouver un processus de paix, en tous les cas un processus permettant au peuple palestinien d’avoir son état, d’avoir son indépendance », a ajouté Azzédine Taïbi.
Marwan Barghouthi, actuellement condamné à perpétuité, s’est engagé dès son plus jeune âge auprès du Fatah. Il s’est fait arrêter une première fois par Israël à 18 ans. Il est considéré comme l’un des principaux meneurs de la première Intifada en 1987, année durant laquelle il sera expulsé en Jordanie. Il ne reviendra en Israël qu’après la signature des accords d’Oslo en 1994.
Il participe à la Seconde Intifada en tant que chef du Tanzim, la branche armée du Fatah. Il deviendra l’homme le plus recherché d’Israël.
Barghouthi a été condamné en 2004 pour cinq meurtres et tentatives de meurtres dans une entreprise terroriste sous son commandement, y compris pour avoir autorisé et organisé l’attentat du Sea Food Market à Tel Aviv dans lequel trois civils furent tués.
Marwan Barghouthi, condamné à perpétuité par la justice israélienne, est devenu pour les Palestiniens l’une des figures de la « résistance à l’occupation israélienne ».
Devançant la fête de l’Humanité, le député de la 8e circonscription des Français à l’étranger, qui comprend les Français établis en Israël, Meyer Habib, a envoyé une lettre en date du 8 septembre au Premier ministre français, Manuel Valls, « pour faire part de son indignation devant le programme de la Fête de l’Humanité ».
Dans un post Facebook, le député explique que « l’édition 2016 prévoit, dans la plus grande illégalité, et dans un silence total des pouvoirs publics, un atelier ‘Libérez Marwan Barghouthi’ faisant l’apologie de ce terroriste palestinien responsable de la mort de nombreux civils israélien, et un stand mettant à l’honneur la campagne BDS de haine d’Israël. »
Dans sa lettre adressé au Premier ministre, le député rappelle que Marwan Barghouthi a été « jugé et reconnu directement coupable pour son implication dans trois attaques ayant fait cinq morts civils, ainsi que pour sa responsabilité dans une tentative d’attentat à Jérusalem, il a été condamné à la prison à vie par la justice israélienne. »
Selon Meyer Habib « il ne s’agit pas de liberté d’expression mais bien d’apologie du terrorisme ! L’objet de cet atelier est d’une clarté limpide : présenter sous un jour favorable et justifier des actes terroristes ainsi que ceux qui les ont commis. […] Il semble invraisemblable que l’Etat tolère qu’on érige un terroriste en chantre de la liberté et champion de la paix ».
Il a ajouté qu’il s’agissait d’une insulte pour la mémoire des victimes et a rappelé que le même terrorisme qui a, par le passé, frappé Jérusalem, s’abat aujourd’hui sur la France et le reste du monde.
« Cette tolérance, […], pour la légitimation, voire la glorification des terroristes, est sans doute en partie responsable de la vague d’attentats qui nous frappe actuellement ». Le député a enfin souligné que le terrorisme palestinien allait à l’encontre des intérêts de son peuple.
En dernier lieu, Meyer Habib a dénoncé la tenu d’un forum de boycott de l’Etat hébreu durant les précédentes éditions de la Fête de l’humanité, rappelant que ce boycott est interdit par la loi française.
« Ouvrons les yeux : il n’y a pas de bons et de mauvais terroristes », a conclu le député dans sa lettre.
FÊTE DE L'HUMA : FESTIVAL DE L'ANTISIONISME ET DE L'APOLOGIE DU TERRORISMECi-après copie de la lettre que j'ai envoyée…
Posted by Meyer Habib on Friday, September 9, 2016
L’édification de Marwan Barghouthi en tant que représentant pacifiste de la lutte palestinienne fait polémique en France depuis plusieurs mois.