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Syrie : Fin de l’opération militaire du pouvoir, un millier de civils victimes d’exécutions

Les violences sont les plus graves en Syrie depuis la prise du pouvoir le 8 décembre par une coalition dirigée par des islamistes, qui a déposé le président Bachar al-Assad

Cette photo diffusée par l'agence de presse officielle arabe syrienne (SANA) montre des Syriens assistant aux funérailles de personnes tuées lors des affrontements de la veille entre les forces gouvernementales et les militants fidèles au dirigeant déchu Bashar al-Assad, le 7 mars 2025. (SANA/AFP)
Cette photo diffusée par l'agence de presse officielle arabe syrienne (SANA) montre des Syriens assistant aux funérailles de personnes tuées lors des affrontements de la veille entre les forces gouvernementales et les militants fidèles au dirigeant déchu Bashar al-Assad, le 7 mars 2025. (SANA/AFP)

Les autorités syriennes ont annoncé, lundi, la fin de l’opération militaire contre les fidèles de Bachar al-Assad, marquée par les pires violences depuis la chute de l’ex-président en décembre, avec plus d’un millier de morts parmi les civils.

La quasi-totalité des 1 068 civils tués, majoritairement issus de la minorité alaouite, ont été victimes d’exécutions sommaires menées par les forces de sécurité ou des groupes alliés, selon un bilan de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

La Syrie a connu ainsi les pires violences depuis l’arrivée au pouvoir le 8 décembre d’une coalition menée par des islamistes, menaçant la stabilité d’un pays engagé dans une transition déjà fragile.

Les combats ont été déclenchés le 6 mars par une attaque sanglante de partisans du régime déchu contre les forces de sécurité dans la région de Lattaquié, où se concentre la communauté musulmane alaouite dont est issu le clan Al-Assad. Ces affrontements ont fait 231 morts dans les rangs des forces gouvernementales et 250 du côté des insurgés, selon l’OSDH.

Une commission d’enquête

« Nous annonçons la fin de l’opération militaire (…) après que nos forces ont atteint tous les objectifs fixés », a annoncé lundi le porte-parole du ministère de la Défense, Hassan Abdel Ghani, cité par l’agence de presse officielle SANA.

Il a assuré que les forces de sécurité avaient pu « contenir les attaques contre ce qui reste du régime déchu » et « déjouer l’effet de surprise », dans une allusion au fait que ces groupes planifiaient une attaque d’envergure.

« Plus de cinquante personnes de ma famille et de mes amis ont été tués. Ils ont ramassé les corps avec des bulldozers et les ont enterrés dans des fosses communes », a témoigné à l’AFP dimanche un habitant alaouite de la ville de Jablé.

Lundi, il y avait peu de circulation dans les rues de Lattaquié, la plus importante ville de la côte, où le calme est progressivement revenu, selon un correspondant de l’AFP. Les forces de sécurité ont érigé des barrages aux entrées des quartiers à majorité alaouite, mais la tension restait palpable.

« Les gens ont recommencé à se déplacer après cinq jours de grande peur », a déclaré à l’AFP Farah, une étudiante de 22 ans qui n’a pas voulu donner son nom de famille. Mais « nous manquons des services les plus élémentaires : il n’y a pas d’eau ou d’électricité depuis cinq jours, nous cherchons de l’eau du puits de notre quartier. Les magasins d’alimentation sont vides », a-t-elle ajouté.

« Les zones visées étaient celles des Alaouites et des chrétiens », a indiqué le patriarche orthodoxe d’Antioche, Jean X. « De nombreux chrétiens innocents ont également été tués », a-t-il souligné.

Aucun chiffre n’a été communiqué sur le nombre de chrétiens tués, mais l’AFP en a recensé au moins sept.

« Nous sommes tous des victimes, de toutes les communautés », a témoigné Michel Khoury, un avocat chrétien de Lattaquié, âgé de 42 ans. « Nous sommes tous sur un navire qui coule, et personne ne nous protègera sauf nous-mêmes. »

Le président par intérim Ahmad al-Chareh a promis dimanche de poursuivre les responsables de « l’effusion de sang de civils » et a formé une commission d’enquête indépendante.

Amnesty International a appelé lundi la Syrie à autoriser une enquête internationale sur les violences.

Selon des témoignages, des jihadistes étrangers faisaient partie des combattants qui se sont livrés à des exactions contre les civils.

Condamnations internationales

L’Iran, allié du régime déchu, a formellement démenti lundi toute implication dans les violences, condamnées par l’ONU, Washington et Pékin notamment.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé lundi que son pays « continuerait d’apporter tous les soutiens possibles » à la Syrie.

M. Chareh, alors à la tête du groupe islamiste sunnite radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), classé comme terroriste par plusieurs pays dont les États-Unis, a dirigé la coalition rebelle qui a fait fuir le 8 décembre M. Assad à Moscou.

Le chef de la diplomatie israélienne, Gideon Saar, a lui exhorté l’Europe à « cesser d’accorder une légitimité » au pouvoir de transition syrien « au passé terroriste bien connu ».

Depuis son arrivée à la tête d’un pays multiethnique et multiconfessionnel, déchiré par plus de treize ans de guerre civile, M. Chareh s’efforce d’obtenir le soutien des capitales étrangères et de rassurer les minorités. Mais cette flambée de violence met en question sa capacité à maintenir la sécurité et porte un coup à ses tentatives de gagner la confiance de la communauté internationale, selon des analystes.

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