Mélenchon traite Valls de « nazi », Guerini veut que le déontologue soit saisi
"C'est inacceptable que des propos comme cela soient tenus dans l'enceinte de l'Assemblée nationale," a déploré le porte-parole LREM
Stanislas Guerini, porte-parole du groupe La République en marche (LREM), a dit jeudi souhaiter que le déontologue de l’Assemblée nationale soit saisi, après que Jean-Luc Mélenchon a traité Manuel Valls de « nazi », selon un député.
« Qui pourrait trouver normal que Manuel Valls se fasse traiter de ‘nazi’, qu’on soit dans le même groupe parlementaire ou pas ? C’est inacceptable », a déclaré M. Guerini sur Radio Classique.
« Je pense qu’il faut que le déontologue de l’Assemblée nationale soit saisi ».
« Il doit y avoir une suite, effectivement. C’est inacceptable que des propos comme cela soient tenus dans l’enceinte de l’Assemblée nationale. »
« Je ne suis pas déontologue à la place du déontologue mais je pense personnellement qu’il peut effectivement y avoir des sanctions », a ajouté le député de Paris.
Selon Le Canard enchaîné, Jean-Luc Mélenchon a entre autres qualifié, le 3 octobre à l’Assemblée, l’ancien Premier ministre de « nazi », un terme confirmé à plusieurs médias par le député PS David Habib, proche de Manuel Valls.
« Je n’ai dit ni ne pense que Valls soit +nazi+. Il est en perdition politique », a tweeté un peu plus tard M. Mélenchon.
« Je ne l’ai pas entendu mais il l’a dit, selon différents témoins. Mais devant moi en revanche, il a proféré de nombreuses insultes ». « Ce n’est pas un coup de colère de sa part (…) C’est une manière pour lui de disqualifier », a expliqué Manuel Valls jeudi sur Europe 1.
Mélenchon a démissionné de la mission parlementaire sur la Nouvelle-Calédonie au motif qu’elle est présidée par l’ancien Premier ministre à qui il reproche une « proximité avec les thèses ethnicistes de l’extrême droite ». Manuel Valls a quant à lui récemment accusé les députés de La France insoumise de tenir un « discours islamo-gauchiste ».
Le chef de file de La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, « finira politiquement par mourir » de son « incapacité à maîtriser sa parole », a estimé jeudi l’ancien ministre socialiste Michel Sapin.
M. Sapin était interrogé lors de l’émission de « Questions d’info » LCP-franceinfo-Le Monde-AFP, sur la passe d’armes entre Jean-Luc Mélenchon et l’ancien Premier ministre PS Manuel Valls autour de la mission parlementaire sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie.
Jean-Luc Mélenchon « est dans l’imprécation continuelle. Il est dans la grossièreté et l’injure comme arguments (…), ça ne fait que dévaloriser sa parole », selon ce proche de François Hollande.
« La manière dont, par exemple, il a traité Manuel Valls est une manière insupportable, insupportable », a-t-il jugé.
« Il finira, je le dis clairement, il finira politiquement par mourir de cette incapacité à maîtriser sa parole », a poursuivi l’ancien ministre des Finances. « Parce qu’à un moment donné en politique, on finit par payer l’accumulation des injures, l’accumulation de gros mots, l’accumulation des grossièretés », a-t-il insisté.
« C’est une manière qui est assez ancienne chez lui, mais lorsqu’il était socialiste, et il l’a été longtemps, disons qu’on maîtrisait ça à l’intérieur de nos débats du PS. Et là, il ne maîtrise plus rien, il est complètement fou de sa propre image, il est complètement obsédé par lui-même », a encore déclaré M. Sapin.