« Message pour les Juifs : je vais vous décapiter » : Un individu proche du terroriste d’Arras arrêté
L’historique de son téléphone a aussi révélé des recherches sur des armes à feu ; il a été placé sous contrôle judiciaire et son procès aura lieu le 6 février 2024

Le 13 octobre dernier, un individu agé de 20 ans, « fiché S » et originaire de Russie, Mohammed Mogouchkov, a tué un enseignant dans un lycée d’Arras, dans le nord de la France. Il a été interpellé dans la foulée.
Le 27 octobre, Le Figaro a révélé que l’une des connaissances de l’assaillant, résidant dans le même quartier que lui, avait été arrêtée pour apologie du terrorisme.
Trois jours avant l’attentat d’Arras, Dani M., 18 ans, Français qui a vécu dix ans en Algérie, est accusé d’avoir menacé, dans un discours particulièrement violent tenu au Centre d’accueil pour jeunes d’Arras, de tuer des Juifs. Il aurait également dit vouloir partir faire le djihad. Le centre a alors alerté le directeur du service jeunesse et de la vie étudiante à la mairie d’Arras et une enquête a été ouverte pour « apologie du terrorisme » et « provocation à un acte de terrorisme ».
Trois jours après l’attentat d’Arras, le jeune homme a été interpellé à son domicile par une équipe de la BRI de Lille. Il a réitéré ses propos en garde à vue, affirmant qu’il voulait « défendre les intérêts de la communauté musulmane », mais uniquement dans le cadre de combats. Il a aussi affirmé prôner une « pratique violente de l’islam ».
Les enquêteurs ont alors découvert une vidéo dans son téléphone, datant de deux jours avant l’attentat, dans laquelle il disait : « Messages pour les Juifs : je vais tous vous décapiter. Vive Ben Laden. Vive Hitler. Vive Saddam Hussein. » L’historique de son téléphone a aussi révélé des recherches sur des armes à feu.
À l’issue de sa garde à vue, Dani M. a été déféré en vue d’une convocation sur procès-verbal. Mis en examen, il a été placé sous contrôle judiciaire dans l’attente de son procès, le 6 février 2024.
Lundi, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a déclaré que 819 actes antisémites ont été enregistrés en France depuis le 7 octobre, date de l’assaut terroriste du Hamas sur Israël, donnant lieu à 414 interpellations. Plus de 300 procédures judiciaires ont eu lieu ou sont en cours et la plateforme gouvernementale Pharos a reçu plus de 5 300 signalements.
Ces chiffres équivalent à « une ou deux années d’actes antisémites », a indiqué le président du Crif Yonathan Arfi, qui a déploré « une accélération du phénomène extrêmement puissante ».
Face à cela, des sanctions et « des peines de prison ferme ont été prononcées », a indiqué le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti.
Bérangère Couillard, ministre chargée de la Lutte contre les discriminations, a elle aussi appelé à une « réponse judiciaire ferme ».