Mikati prêt à déployer l’armée au sud du Litani et à appliquer la résolution 1701
Le Premier ministre a aussi indiqué que lui et Nabih Berri avaient convenu de l'élection d'un nouveau président, et ce, qu'après un éventuel cessez-le-feu
Le gouvernement par intérim libanais est prêt à appliquer pleinement une résolution de l’ONU qui visait à mettre fin à la présence armée du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah au sud du fleuve Litani, a déclaré lundi le Premier ministre intérimaire Najib Mikati.
Mikati a indiqué que le Liban était prêt à appliquer pleinement la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies de 2006 et à déployer les forces armées libanaises (LAF) au sud du fleuve, qui se trouve à environ 30 km de la frontière sud du Liban.
La résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies interdit au Hezbollah de maintenir une présence armée au sud du Litani. Le groupe terroriste chiite libanais a fréquemment violé cette résolution de manière flagrante et lance depuis le 8 octobre, au lendemain du pogrom mené par le groupe terroriste palestinien du Hamas en Israël, des attaques contre Israël depuis la frontière.
Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a fortement laissé entendre que l’armée israélienne se préparait à lancer une incursion terrestre pour déloger le groupe terroriste de la zone frontalière et permettre à quelque 70 000 Israéliens évacués de rentrer chez eux dans le nord d’Israël.
Mikati a également expliqué que lui et le président du Parlement, Nabih Berri, un fervent allié du Hezbollah, avaient convenu que l’élection d’un nouveau président, qui mettrait fin à une vacance de près de deux ans à ce poste, n’aurait lieu qu’après un éventuel cessez-le-feu. Ces propos ont été tenus à l’issue d’une rencontre entre les deux hommes à Beyrouth.
Mikati s’est entretenu avec le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot. Le ministre français est arrivé dimanche soir à Beyrouth, où, pour la première fois depuis 2006, une frappe israélienne a touché une cible au coeur de la capitale, tuant trois membres du groupe terroriste palestinien du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP).
Jusqu’à présent, les frappes se concentraient sur la banlieue sud de la capitale, fief du Hezbollah, et sur le sud et l’est du Liban.
M. Barrot a remis dimanche une aide sanitaire d’urgence au ministre libanais de la Santé, avant de tenir une réunion de travail sur la situation des 23 000 ressortissants français au Liban.
« La clé de la solution est de mettre fin à l’agression israélienne contre le Liban, et de revenir à l’appel lancé par les États-Unis et la France avec le soutien de l’Union européenne et de pays arabes et étrangers en faveur d’un cessez-le-feu », selon un communiqué du bureau du Premier ministre.
Paris et Washington, rejoints par des pays arabes, occidentaux et européens, ont appelé la semaine dernière à un « cessez-le-feu immédiat de 21 jours » entre Israël et le Hezbollah pour « donner une chance à la diplomatie ».
Barrot a rencontré lundi matin le patriarche maronite Béchara Raï et doit s’entretenir notamment avec le commandant en chef de l’armée, le Général Joseph Aoun, et avec Nabih Berri.
Depuis le 8 octobre, le Hezbollah attaque quotidiennement les communautés israéliennes et les postes militaires le long de la frontière avec des roquettes, des drones, des missiles antichars et d’autres moyens, affirmant qu’il le fait pour soutenir Gaza dans le cadre de la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas qui s’y déroule.
Jusqu’à présent, les affrontements à la frontière ont causé la mort de vingt-six civils du côté israélien, ainsi que celle de vingt-deux soldats et réservistes de l’armée israélienne. Plusieurs attaques ont également été lancées depuis la Syrie, sans faire de blessés.
Le Hezbollah a signalé que 513 de ses terroristes ont été tués par Israël depuis le 8 octobre, principalement au Liban, mais aussi en Syrie.
Depuis qu’Israël a intensifié ses frappes aériennes contre le groupe terroriste du Hezbollah lundi, plus de 630 autres morts ont été signalés au Liban, selon le ministère de la Santé du pays.
Au moins un quart des personnes tuées depuis lundi seraient des femmes et des enfants, selon les autorités sanitaires libanaises qui ne font pas de distinction entre les civils et les terroristes. Plus de 2 000 personnes auraient également été blessées. Israël a déclaré que de nombreux terroristes du Hezbollah figuraient parmi les morts.
Face à l’escalade, le Hezbollah semble avoir cessé de nommer ses éléments éliminés.