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Mise en cause après Paris, la Belgique se défend de laxisme

Tous les regards sont tournés depuis vendredi vers Molenbeek-Saint-Jean, considérée comme la base arrière de la mouvance islamiste

Les forces de sécurité du personnel pendant une opération dans le quartier de Molenbeek à Bruxelles le 16 novembre 2015. La police belge a lancé une nouvelle opération majeure dans le quartier de Molenbeek à Bruxelles, où plusieurs suspects dans les attentats de Paris avaient déjà vécu, le 16 novembre (Crédit ; AFP PHOTO / BELGA PHOTO immédiate / BENOIT DOPPAGNE)
Les forces de sécurité du personnel pendant une opération dans le quartier de Molenbeek à Bruxelles le 16 novembre 2015. La police belge a lancé une nouvelle opération majeure dans le quartier de Molenbeek à Bruxelles, où plusieurs suspects dans les attentats de Paris avaient déjà vécu, le 16 novembre (Crédit ; AFP PHOTO / BELGA PHOTO immédiate / BENOIT DOPPAGNE)

Mise en cause pour avoir laissé une cellule djihadiste fomenter les attentats de Paris depuis Bruxelles, la Belgique se défend d’avoir fait preuve de laxisme. Mais du manque d’enquêteurs arabophones à l’éparpillement des centres de décision, le royaume n’est pas exempt de reproches.

Si les djihadistes auteurs des attentats de Paris identifiés sont tous français, les regards sont tournés depuis vendredi vers la commune bruxelloise de Molenbeek-Saint-Jean, considérée comme l’un des principaux points de chute de la mouvance djihadiste en Europe.

C’est de cette localité pauvre et à forte population musulmane qu’est originaire Abdelhamid Abaaoud, membre du groupe Etat islamique (EI) et organisateur présumé des tueries dans la capitale française. Il était la cible de l’assaut donné mercredi à Saint-Denis, en proche banlieue parisienne.

Deux hommes arrêtés samedi à Molenbeek et inculpés depuis pour « attentat terroriste » sont soupçonnés d’avoir exfiltré en Belgique Salah Abdeslam, autre Français de Molenbeek, membre présumé des commandos de Paris toujours en fuite. Son frère, Brahim, s’est fait exploser dans l’Est de la capitale française.

« Nous savions qu’ils (les frères Abdeslam, ndlr) étaient radicalisés et qu’ils pourraient se rendre en Syrie », a reconnu mercredi le porte-parole du parquet fédéral belge, Eric Van Der Sypt. « Mais ils ne montraient pas de signe d’une possible menace. Même si nous les avions signalés à la France, je doute qu’on aurait pu les arrêter », a-t-il ajouté.

N’empêche : « Dans cette équipe beaucoup de mecs sont connus à Bruxelles, quelqu’un s’est manifestement planté. Alors qu’ils ont la plus grosse proportion de départs en Syrie des pays occidentaux, les Belges ne sont pas au niveau », a accusé en début de semaine Alain Chouet, un ancien chef du service de renseignement de sécurité à la DGSE (services de renseignement extérieurs français).

‘Bévue’

Ces critiques ont provoqué une réplique cinglante du chef de la diplomatie belge. « Nous étions les premiers à subir ce choc l’année dernière, au Musée juif de Bruxelles: quatre victimes… Un attentat commis par un Français rentrant de Syrie », a déclaré à l’AFP Didier Reynders. « Depuis le début de cette année, plus de 160 condamnations ont été prononcées en Belgique pour radicalisme », a-t-il souligné.

« Nous avons réussi, il y a quelques mois, à déjouer des attentats à Verviers », a renchéri le Premier ministre, Charles Michel.

« A priori, il n’y a que trois individus qui venaient de Belgique, ça signifie qu’il y a tout de même cinq Français », relève Guy Rapaille, qui dirige le Comité R, l’organe de contrôle des services de renseignements belges. Il a toutefois annoncé l’ouverture d’une enquête « pour voir ce que les services savaient, ne savaient pas ou auraient dû savoir ».

En Belgique, des critiques se font toutefois jour.

Le quotidien flamand De Morgen a déploré le manque d’arabophones au sein des services de renseignements, y voyant une des raisons de leur échec à déceler les préparatifs des attentats.

« Les membres de la cellule terroriste ont pu sans encombre acheter du matériel pour des explosifs, acheter des armes et louer des voitures. Dans notre jargon, on appelle ceci un ‘intelligence gap’ intolérable, soit en langage normal une bévue », analysait une source sécuritaire anonyme citée par le journal.

Le manque d’enquêteurs arabophones constitue un « énorme problème », a abondé le député-maire de Vilvorde, Hans Bonte, l’un des meilleurs spécialiste du sujet en Belgique. « Cela prend du temps pour recruter des profils spécifiques », s’est défendu le ministre de la Justice, Koen Geens.

L’ancien bourgmestre (maire) de Molenbeek, le socialiste Philippe Moureaux, a également été vivement critiqué pour, selon ses détracteurs, avoir « fermé les yeux » sur les dérives radicales dans sa commune.

Calculs politiques

Mais ces reproches ne sont parfois pas dénués de calculs politiques. Le ministre de l’Intérieur, Jan Jambon, qui a promis de s’occuper « personnellement » du cas de Molenbeek, est une figure du parti nationaliste flamand N-VA, farouchement anti-socialiste.

Quant à la nouvelle bourgmestre de Molenbeek, Françoise Schepmans, très critique envers son prédécesseur, elle est membre du parti libéral MR, qui dispute au PS la prééminence politique à Bruxelles depuis des années.

Enfin, le très complexe système politique belge ne facilite pas la prise de décision. La prévention relève des Communautés flamande et francophone, la police judiciaire et le renseignement dépendent du niveau fédéral, tandis que la police de proximité est divisée à Bruxelles en six « zones » quasi autonomes.

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