Mogherini : Mise en oeuvre « bientôt » de l’accord nucléaire
"Il n'y a pas encore de date fixée car c'est aussi l'AIEA qui a son mot à dire," a déclaré la chef de la diplomatie européenne

La mise en oeuvre de l’accord historique sur le programme nucléaire iranien devrait avoir lieu « bientôt », a declaré lundi la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini, en visite à Prague.
« Selon mes attentes, ce jour peut venir bientôt », a déclaré Mme Mogherini, au cours d’une conférence de presse conjointe avec le ministre tchèque des Affaires étrangères, Lubomir Zaoralek.
« L’application des accords est sur la bonne voie, ce qui est encourageant », a également dit la chef de la diplomatie européenne.
« Il n’y a pas encore de date fixée car c’est aussi l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) qui a son mot à dire », a-t-elle souligné.
Cette agence de l’ONU doit vérifier que l’Iran a rempli toutes ses obligations en la matière, ce qui devrait permettre la levée progressive des sanctions économiques liées à ce programme.
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry avait déclaré jeudi dernier que l’accord devrait commencer à être mis en oeuvre dans quelques « jours ».
L’accord scellé le 14 juillet à Vienne sur le programme nucléaire iranien entre les grandes puissances et l’Iran doit garantir que la République islamique chiite ne se dote pas de la bombe atomique pendant une période de 10 ans, en échange d’une levée progressive et contrôlée des sanctions internationales.
Les sanctions imposées par l’UE et les Etats-Unis se sont avérées assez dommageables pour l’économie iranienne, bloquant à l’étranger de nombreux avoirs iraniens et privant cette économie, dépendante du pétrole, de technologies et d’investissements absolument nécessaires.
L’Iran réagira si la nouvelle loi américaine sur les visas est appliquée
L’Iran prendra des mesures de réciprocité si les Etats-Unis appliquent la nouvelle loi sur les visas qui pénalise les étrangers, notamment européens, ayant voyagé en Iran, a déclaré dimanche le président du Parlement à Téhéran.
Cette loi adoptée en décembre par le Congrès américain et promulguée par le président Barack Obama prévoit que les touristes de 38 pays, dont 30 en Europe, ne pourront désormais plus entrer sans visa aux Etats-Unis s’ils sont allés en Iran, en Irak, en Syrie ou au Soudan.
« S’ils ne l’amendent pas, l’Iran prendra des mesures de réciprocité », a déclaré le président du Parlement Ali Larijani devant les députés.
Il n’a pas précisé la teneur de ces mesures alors que l’Iran, qui accueille de plus en plus de touristes, a récemment simplifié sa politique de visa même si les ressortissants de 11 pays, dont les Etats-Unis, le Canada et la Grande-Bretagne, ne peuvent l’obtenir à l’arrivée dans le pays.
Larijani a estimé que la nouvelle loi américaine relevait du « harcèlement » contre Téhéran. Son « objectif est de faire du tort au dossier nucléaire que l’Iran et le groupe 5+1 ont résolu », a-t-il ajouté en faisant référence au groupe des grandes puissances (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Allemagne) qui ont conclu l’accord le 14 juillet avec Téhéran.
Ces dernières semaines, Téhéran a déjà dénoncé, comme « injuste » et « discriminatoire » la nouvelle loi américaine et appelé les pays européens concernés à la dénoncer. Lors d’une visite en décembre à Téhéran, le président du Sénat français Gérard Larcher avait estimé que cette loi américaine envoyait « un mauvais signal ».