Mort de Hershel Shanks, qui avait démocratisé l’archéologie biblique
Inspiré par une visite à Jérusalem, cet avocat de Washington avait voulu "faire des choses en Israël"
JTA — Hershel Shanks, ancien propriétaire et rédacteur en chef du magazine Moment, particulièrement connu pour son travail de vulgarisation de l’archéologie biblique, s’est éteint à l’âge de 90 ans.
Il est mort le 5 février à son domicile de Washington des suites de la COVID-19, a confié sa fille au Washington Post.
Avocat de formation, il avait lancé en 1975 le journal Biblical Archaeology Review, un magazine dont le siège était à Washington et qui devait attirer les faveurs de plus de 250 000 abonnées à son apogée, au début des années 2000.
Le magazine s’emparait d’ouvrages de spécialistes consacrés à l’histoire et à l’archéologie du Moyen-Orient, les adaptant pour les présenter à un public populaire avec des titres tels que « Est-ce qu’une pierre roulante a vraiment fermé le tombeau de Jésus ? » ou « Ce que nous ne savons pas au sujet de Moïse et de l’Exode ». Les lecteurs étaient majoritairement issus de la communauté juive pratiquante ou de la communauté chrétienne évangélique.
Shanks et l’organisation Biblical Archaeology Society, affiliée au magazine, avaient aussi joué un rôle de sensibilisation à l’archéologie biblique elle-même, en particulier lors d’une campagne très réussie visant à « libérer les rouleaux de la mer Morte » d’un petit cercle d’experts qui était alors seul autorisé à avoir accès à ces manuscrits religieux juifs anciens, qui avaient été retrouvés dans le désert de Judée.
En 1987, Shanks avait acheté Moment – un magazine bimensuel exposant des idées et des opinions juives qui avait été fondé, onze ans auparavant, par Elie Weisel et l’écrivain Leonard Fein. Il avait dirigé le magazine jusqu’en 2004.
Shanks avait été l’auteur ou l’éditeur de plus d’une dizaine de livres consacrés à l’archéologie biblique et à d’autres sujets. Il avait également fondé deux autres magazines, Bible Review et Archaeology Odyssey.
Dans un essai écrit en 2015, il avait réfléchi sur l’année sabbatique qu’il avait prise en Israël en 1972 – le séjour qui lui avait inspiré le lancement de la Biblical Archaeology Review.
« Quand notre année extraordinaire à Jérusalem a été terminée, nous sommes revenus aux Etats-Unis et j’ai repris mon activité professionnelle habituelle dans le domaine du droit. Mais j’ai voulu conserver des liens avec Israël. Nous avions eu le sentiment de faire partie de la communauté », avait-il écrit. « Je n’ai pas voulu revenir maintenant simplement en tant que touriste, sans rien avoir à faire d’autre que de voir des panoramas que nous connaissions déjà ou dire bonjour à de vieux amis. Je voulais faire des choses en Israël ».