Moscou juge « non-réaliste » l’exigence d’Israël d’expulser l’Iran de Syrie
"Les Iraniens jouent un rôle très, très important dans nos efforts communs pour éliminer les terroristes de Syrie", a déclaré Anatoly Viktorov en évoquant les opposants à Assad
L’ambassadeur russe en Israël, Anatoly Viktorov, a qualifié lundi de « non-réaliste » l’exigence maintes fois exprimée par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu d’expulser de Syrie les forces de l’Iran et de ses alliés du groupe terroriste libanais du Hezbollah.
La Russie est une alliée du régime syrien de Bachar al-Assad aux côtés de l’Iran et du Hezbollah libanais, deux ennemis jurés d’Israël.
« Les Iraniens jouent un rôle très, très important dans nos efforts communs pour éliminer les terroristes de Syrie. C’est pourquoi, durant la période actuelle, nous considérons comme non-réaliste l’exigence d’Israël d’expulser des troupes étrangères » de Syrie, a affirmé en anglais l’ambassadeur à la Dixième chaîne de télévision privée israélienne.
« La présence iranienne en Syrie est totalement légitime selon les principes de l’ONU », a poursuivi l’ambassadeur. Interrogé sur la possibilité que Moscou expulse les Iraniens de Syrie l’ambassadeur a répondu : « non, nous ne pouvons pas les forcer ».
A propos de la position de la Russie sur les attaques aériennes en Syrie contre des objectifs iraniens ou d’alliées de Téhéran tel le Hezbollah libanais, attribuées à Israël, l’ambassadeur a affirmé « nous ne sommes pas OK avec tous les recours à la force du gouvernement israélien ».
« Mais, nous ne pouvons pas persuader Israël d’agir de telle ou telle façon. Ce n’est pas à la Russie d’accorder la liberté (à Israël) de faire quelque chose ou de lui interdire quelque chose », a poursuivi le diplomate.
M. Netanyahu n’a cessé d’exiger ces derniers mois que l’Iran se retire de Syrie et ne s’y implante pas militairement.
Tout en veillant à ne pas être entraîné dans le conflit chez son voisin, Israël a frappé le territoire syrien à plusieurs reprises, notamment des convois d’armes destinées au Hezbollah.
Israël est sur le qui-vive depuis le lancement le 19 juin par le régime de Bachar al-Assad et ses alliés d’une offensive pour reprendre les zones rebelles dans les provinces syriennes de Deraa et de Qouneitra (sud), à proximité immédiate de la partie israélienne du Golan.