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Musée juif de Bruxelles : vol du dossier chez un avocat en plein procès

Le dossier "Nemmouche" a été remplacé sur le bureau d'un avocat d'une partie civile par une fausse Kalachnikov et une batte de baseball

Croquis de Mehdi Nemmouche aux côtés d'un policier, à la Cour d'Appel de Versailles, le 12 juin 2014. (Crédit : AP Photo/Benoit P., File)
Croquis de Mehdi Nemmouche aux côtés d'un policier, à la Cour d'Appel de Versailles, le 12 juin 2014. (Crédit : AP Photo/Benoit P., File)

Un des avocats au procès de la tuerie du musée juif de Bruxelles s’est fait voler son dossier sur l’affaire mardi soir à Bruxelles et une fausse Kalachnikov a été déposée sur son bureau, a annoncé mercredi le parquet de la capitale belge.

Lors du cambriolage, qui a eu lieu alors que le procès se tient actuellement aux assises, le dossier « Nemmouche » a été remplacé sur le bureau de cet avocat d’une partie civile par une fausse Kalachnikov, a précisé le parquet dans un communiqué.

« Ceux qui veulent nous faire peur ne vont pas gagner », a déclaré l’avocat, alors que d’autres conseils dans le dossier du musée juif affirment aussi avoir été menacés.

La tuerie au musée juif vaut au jihadiste français Mehdi Nemmouche de comparaître depuis le 10 janvier devant la cour d’assises de Bruxelles.

Il est accusé d’être l’auteur du quadruple assassinat commis le 24 mai 2014 au musée et encourt la réclusion à perpétuité.

Mardi soir, Me Vincent Lurquin, avocat d’une des parties civiles au procès, a été victime d’un cambriolage à son cabinet situé dans la commune bruxelloise de Berchem-Sainte-Agathe.

Il a constaté « la disparition de son ordinateur portable et de deux de ses dossiers dont celui concernant l’affaire ‘Nemmouche' », a précisé le parquet.

« De plus, le plaignant a également retrouvé sur son bureau une batte de baseball ainsi qu’une réplique d’une arme de type kalachnikov », ajoute le communiqué.

Une enquête judiciaire a été ouverte « du chef de vol avec effraction et menaces par emblèmes », a encore indiqué le parquet, qui a désigné la police judiciaire fédérale pour mener les investigations et identifier le ou les suspects.

Le pari de la vidéo « truquée » de la défense de Nemmouche

Les avocats de Nemmouche ont affirmé mardi que les images de vidéosurveillance du tueur lors des faits avaient été truquées pour confondre leur client, un élément clé dans leur défense.

Sur ces images en noir et blanc de qualité médiocre, issues d’une des caméras du musée, on aperçoit le tueur, casquette sur la tête, pénétrer dans l’entrée, des taches sombres au niveau des yeux, ce qui peut laisser penser qu’il porte des lunettes.

Son visage sort alors furtivement du champ de la caméra. Quand il réapparaît, l’ombre sur son visage s’est légèrement dissipée, ce qui peut aussi laisser penser qu’il ne portait pas de lunettes.

Mais pour la défense de Nemmouche, la vidéo a été « truquée » afin prouver que le jihadiste revenu depuis peu de Syrie était sur les lieux.

« Les lunettes de soleil ont été effacées (…) et à la place on y a ajouté des yeux, un regard, la forme d’un nez », avaient affirmé les trois avocats peu après l’ouverture du procès.

« On bidouille les images », a réaffirmé mardi l’un d’eux, Me Sébastien Courtoy. « On le voit tous. »

« Vous dites que les policiers font des faux », lui lance alors la présidente. « Vous mesurez ce que vous dites ? »

« Ma conscience ne m’accable absolument pas », lui répond Me Courtoy. « On a compris que la seule chose qui pouvait nous sauver, c’est un jury populaire. Nous attaquons un système, celui des policiers et du parquet fédéral », ajoute-t-il.

Mehdi Nemmouche, délinquant multirécidiviste français radicalisé en prison, est accusé d’avoir tué de sang froid quatre personnes – un couple de touristes israéliens, un jeune employé belge et une bénévole française- avec un revolver et une kalachnikov le 24 mai 2014.

Selon la défense, qui doit encore développer sa stratégie dans les prochains jours, cette tuerie n’était pas un attentat du groupe jihadiste Etat islamique (EI) mais « une exécution ciblée d’agents du Mossad » (les services secrets israéliens, ndlr), pour qui auraient travaillé les époux Riva, le couple de touristes assassinés.

Les avocats relèvent que ces assassinats n’ont jamais été revendiqués par l’EI.

C’est la première fois que la défense peut poser des questions aux enquêteurs, qui ont présenté pendant une dizaine de jours de nombreuses preuves matérielles (ADN, empreintes, vidéos de revendication…) contre Mehdi Nemmouche.

Les « sueurs froides » des douaniers qui ont arrêté Nemmouche

Les douaniers qui ont arrêté Mehdi Nemmouche à Marseille après le quadruple assassinat du 24 mai 2014 au musée juif de Bruxelles, pour lequel il est jugé aux assises, ont raconté lundi leurs « sueurs froides » lors de cette interpellation.

« J’ouvre le sac et le referme immédiatement, pour éviter que les passagers remarquent que j’ai jeté un oeil. Le temps se fige : j’ai nettement aperçu un fusil d’assaut avec un chargeur enclenché », a témoigné Stéphane Mazari devant la cour d’assises de la capitale belge.

Le 30 mai 2014, à la gare Saint-Charles de Marseille (sud-est de la France), ce douanier français contrôle, avec deux collègues, un bus en provenance d’Amsterdam à la recherche de stupéfiants.

Sur un siège vacant, il découvre un sac plastique Décathlon abandonné, ainsi qu’une sacoche noire. Les quinze passagers ignorent qui en est le propriétaire.

Stupéfait par le contenu du sac, M. Mazari fait cependant « le pari » que personne ne s’est aperçu de sa découverte.

« Je dis bien haut : ‘Pas grave. Il appartenait sans doute à un passager descendu plus tôt. On s’en occupera plus tard' », raconte-t-il, avant de confier le sac à sa collègue, Isabelle Masarotti.

Celle-ci prend à son tour discrètement connaissance du contenu du sac. Elle détache la sécurité de son pistolet, craignant « quelqu’un de dangereux dans le bus ».

« Je recule pour avoir une vue de tous les passagers, être sûr que personne n’est dans mon dos », explique-t-elle.

Dans le même temps, M. Mazari contrôle les passagers, jusqu’à Mehdi Nemmouche, qui quitte son siège pour rejoindre l’allée centrale.

Le douanier aperçoit alors « au niveau de son veston une forme qui semble être solide ». « Je l’attrape sans attendre et crie ‘Arme !’. Mon collègue (Manuel Bijon, ndlr), derrière lui, l’isole rapidement au fond du bus », raconte-t-il.

Nemmouche finit par avouer, pour ne pas « embêter les passagers », que le sac, la sacoche et leur contenu — des munitions, un revolver et une kalachnikov – sont bien à lui. L’enquête démontrera qu’il s’agit des armes utilisées pour la tuerie à Bruxelles.

Les douaniers contrôlent aussi, en sa présence, un bagage en soute à l’extérieur du bus.

« Je mets un genou à terre pour ouvrir le sac. Nemmouche dit : ‘Mais vous ouvrez le sac comme ça ? Et s’il y a une bombe dedans ?’ Les frissons qui me parcouraient le dos sont revenus », se remémore M. Mazari.

Selon lui, Nemmouche, jusqu’alors « agité », était « soulagé » quand il a été menotté. « Il essayait de contenir son stress ».

Les enquêteurs estiment que le jihadiste français, aujourd’hui âgé de 33 ans, se rendait à Marseille pour rendre à son co-accusé, Nacer Bendrer, la kalachnikov utilisée pour les assassinats, que ce délinquant marseillais est soupçonné de lui avoir fourni.

Une arme que Nemmouche serait venu chercher à Marseille fin avril 2014, un mois avant la tuerie.

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