NASA : L’astronaute d’origine juive se prépare pour son voyage dans l’espace
Rêvant de se mettre en orbite depuis l'âge de 5 ans, Jessica Meir est enfin prête à le faire en septembre ; elle emportera un drapeau israélien et des chaussettes menorah avec elle
JTA – Jessica Meir se prépare à aller dans l’espace depuis l’âge de 5 ans. Elle a participé à son premier camp spatial après le collège et à un programme de formation au Centre spatial Kennedy après sa deuxième année à la Brown University.
Il a fallu trois tests à Meir pour être choisie pour le programme d’entraînement très sélectif de la NASA, qu’elle a commencé en 2013 et dont elle a obtenu son diplôme deux ans plus tard. Le mois dernier, la NASA a annoncé que Meir participera à sa première mission.
Cela semble toujours surréaliste, a-t-elle déclaré à la Jewish Telegraphic Agency lors d’une interview téléphonique depuis le Johnson Space Center à Houston.
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« Quand je serai assise dans cette fusée sur le point de décoller, ce sera vraiment à ce moment-là que je réaliserai », explique l’astronaute de 41 ans.
Le 25 septembre, Meir copilotera avec le cosmonaute russe Oleg Skripochka un engin spatial russe Soyouz lancé du Kazakhstan. Ils seront rejoints par Hazzaa Ali Almansoori, le premier astronaute des Émirats arabes unis.
Meir, fille d’une mère suédoise et d’un père iraquo-israélien, a la nationalité suédoise et américaine. Elle sera la première Suédoise, la quatrième femme d’origine juive et la quinzième personne d’origine juive à participer à une mission spatiale.
La mission rejoindra la Station spatiale internationale, où Meir effectuera une série d’expériences physiologiques, médicales et chimiques pour mieux comprendre les effets de la présence dans l’espace sur les humains. Meir espère aussi faire de l’exploration à l’extérieur de la station spatiale.
« Je suis très enthousiaste à l’idée de contribuer à la science. Et aussi l’autre grande chose personnellement, mon rêve a toujours été de faire une sortie dans l’espace », dit-elle. « Il n’y a jamais de garantie – les choses peuvent toujours changer avec la mission quand on y arrive – mais en ce moment, selon l’actuel programme, je vais aussi faire des sorties dans l’espace. »
Meir a passé l’année dernière à préparer la mission. Cela comprend l’apprentissage du russe et des voyages d’entraînement en Russie. Elle a couru sur un tapis roulant anti-gravité utilisé pour prévenir la perte musculaire dans l’espace. Elle a dû analyser son apport alimentaire et elle a subi toute une série de tests médicaux.
Elle consigne tout sur sa page Instagram.
Dernière d’une famille de cinq enfants, Meir a passé son enfance à Caribou, dans le Maine, bien que ses parents aient grandi loin de là. Son défunt père est né en Irak, mais a immigré avec sa famille dans le pré-État d’Israël dès son plus jeune âge, puis a participé à la guerre d’Indépendance du pays en 1948. Il est devenu médecin et a trouvé un emploi en Suède, où il a rencontré la mère de Jessica, une infirmière qui a été élevée dans une famille suédoise chrétienne. Le couple a déménagé dans le Maine lorsque le père de Jessica s’y est vu offrir un emploi.
Bien que la mère de Jessica ne se soit pas convertie, la famille se considérait comme juive et a fréquenté la synagogue dans la ville voisine de Presque Isle. Vivant dans une ville majoritairement chrétienne, Jessica se sentait parfois différente mais n’a pas été confrontée à l’antisémitisme.
Elle dit qu’être juive est un élément important de son identité.
« Personnellement, je ne suis pas vraiment une personne religieuse », dit-elle, « mais je pense que mon origine culturelle juive est évidemment une grande partie de ma culture et surtout de mes traditions ».
Les astronautes sont autorisés à apporter un certain nombre d’objets personnels à la Station spatiale internationale. Deux des choix de Meir : un drapeau israélien et une paire de chaussettes flanquées de menorahs. (C’est une grande fan de chaussettes fantaisies et elle en aura plusieurs paires dans ses affaires).
Son piccolo aussi. Jessica Meir, une mélomane qui joue aussi du piano, de la flûte et du saxophone, a décidé d’emporter l’instrument en raison de sa petite taille.
Meir n’est pas sûre de ce qui a déclenché son intérêt pour les voyages spatiaux. Enfant, elle ne connaissait personne qui travaillait pour la NASA.
« Quand j’étais petite, si on posait la question à mes amis d’enfance, à mes amis d’université ou n’importe où ailleurs, les gens le disaient toujours à mon sujet, ils ont toujours su que c’était mon truc, c’est ce que je voulais faire », raconte-t-elle.
Dans le cadre de ses travaux de post-doctorat à la University of British Columbia, Jessica Meir a passé quelque temps en Antarctique pour étudier un autre type de vol, celui de l’oie à tête barrée. Elle avait déjà fait des recherches sur l’appauvrissement en oxygène chez les manchots empereurs plongeurs de l’Antarctique, donc le sujet n’était pas tout à fait hors sujet.
Une chose qui caractérise la mission de Jessica Meir, c’est la coopération internationale qui l’a rendue possible, notamment à la Station spatiale internationale, un projet conjoint des agences spatiales américaine, russe, japonaise, européenne et canadienne.
« Avoir la possibilité de vivre et de travailler en Russie, de s’entraîner aux côtés des cosmonautes et de décoller avec les Russes », dit-elle, « c’est vraiment incroyable, surtout dans le climat actuel ».
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