Netanyahu à des rescapés de la Shoah : Israël doit être fort et respecté plutôt qu’aimé
Le Premier ministre a rencontré les survivants de la Shoah qui allumeront des torches lors de la cérémonie d'ouverture de Yom HaShoah, à Yad Vashem

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son épouse Sara Netanyahu ont rencontré mardi des survivants de la Shoah qui allumeront des torches à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de Yom HaShoah, la Journée de commémoration de la Shoah, à Yad Vashem, dans la soirée de mercredi, a indiqué le bureau du Premier ministre dans un communiqué.
« Vos histoires personnelles sont incroyablement émouvantes – et elles sont aussi notre histoire collective », a dit le Premier ministre aux survivants, selon le communiqué émis par son bureau.
Pendant cette rencontre, Netanyahu a évoqué le débat historique de 1961 entre le célèbre historien britannique Arnold Toynbee et Isaac Herzog – le défunt oncle de l’actuel président d’Israël, qui était alors ambassadeur au Canada. A cette occasion, Herzog avait contesté la comparaison faite par Toynbee entre le peuple juif et un « fossile » dorénavant disparu.
« Nous ne sommes pas un fossile. Nous possédons une force de vie… une grande force de vie qui nous a permis de surmonter les événements les plus terribles de l’Histoire de l’humanité et de revenir reconstruire notre terre et notre État », a commenté le chef de gouvernement.
« Cette génération – vos descendants, vos petits-enfants et vos arrière-petits-enfants – est tout simplement extraordinaire », a-t-il ajouté, faisant référence aux soldats qu’il a rencontrés sur les lignes de front à Gaza et au Liban et qui, selon lui, « savent qu’ils se battent pour notre avenir et pour la survie de notre peuple… Ils sont prêts à se battre avec une puissance immense ».
« Je ne veux pas que les gens nous aiment, » a continué Netanyahu, précisant que « je serais heureux qu’ils nous aiment, mais ce n’est pas mon objectif. Je veux qu’ils nous respectent. Les nations peuvent se haïr, mais elles ne s’attaquent pas les unes aux autres s’il y a un respect mutuel ».
« Si vous êtes suffisamment fort, vous êtes respecté. Si vous êtes faible, on peut vous aimer et vous détruire. C’est ce qu’ils ont fait aux Juifs. Ils ont fait notre éloge », a dit le Premier ministre.
Le président Isaac Herzog s’envolera jeudi pour la Pologne où il participera à la Marche annuelle des vivants, qui est organisée au camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau. Il sera accompagnés de dix anciens otages qui étaient détenus à Gaza.
Eli Sharabi, Hagar Brodutch, Almog Meir Jan, Moran Stella Yanai, Gadi Moses, Keith Siegel, Chen Goldstein Almog, Raaya Rotem, Agam Berger et Ori Megidish se trouveront ainsi aux côtés du président, selon la résidence de Herzog. Il sera également rejoint par les familles de personnes qui avaient perdu la vie, le 7 octobre 2023, et par des familles d’otages.
Avant le début de la marche, jeudi, le président Herzog rencontrera son homologue polonais, Andrzej Duda, à 10 h 30 heure locale. Selon le bureau de Herzog, l’entretien entre les deux hommes portera essentiellement sur « les efforts visant à garantir la libération des otages détenus à Gaza et l’importance de la lutte contre l’antisémitisme dans le monde entier ».
Les deux dirigeants feront une déclaration commune avant de déposer une gerbe au Mur noir d’Auschwitz, où avaient lieu les exécutions.
Ils rencontreront également des délégations de jeunes israéliens et de jeunes polonais.
Le président israélien prononcera un discours lors de la principale cérémonie commémorative à Birkenau, à 15 h 30 heure locale.
Environ 80 survivants de la Shoah se joindront à Herzog pour la marche – qui a lieu le jour de Yom HaShoah, la journée juive de commémoration du génocide.

Mercredi matin, ce sont environ 8 000 visiteurs, dont des survivants de la Shoah, qui ont visité Auschwitz avant le début officiel de la Marche des vivants, qui marque les 80 ans de la libération des camps de concentration nazis et de la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Les survivants sont entrés dans le bloc 27 où est exposé le Livre des noms, long de sept mètres, qui contient 4 800 000 noms de victimes du génocide.
Suzannah Rosenberg, une survivante, a retrouvé le nom de son oncle – dont le nom de famille, Avraham, figurait sur l’une des premières pages du Livre.

Ella Katz, survivante de la Shoah et membre de la délégation israélienne, a pleuré lorsqu’elle a découvert le nom de sa grand-mère, tuée à Auschwitz. Katz et son père s’étaient cachés dans une forêt lorsqu’elle avait deux ans et demi.
« Je ne me souviens que de la fin, quand j’étais plus âgée », a-t-elle raconté. « Il faisait très froid ».
Quatre-vingts survivants de la Shoah seront présents à la Marche des vivants de cette année, ainsi que des otages libérés et des membres de leurs familles.