Netanyahu à Gantz : je dirige une coalition d’urgence 6 mois, ou de 4 ans en 1er
Netanyahu joue cartes sur table, demandant à Kakhol lavan de rejoindre un gouvernement d'unité ; Gantz : Quelqu'un qui veut l'unité ne retarde pas son procès à 1 heure du matin
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a rendu public dimanche deux propositions alternatives pour un gouvernement d’unité avec le président de Kakhol lavan Benny Gantz, exhortant le dirigeant de l’opposition de facto à choisir soit de servir sous ses ordres dans un gouvernement d’urgence de six mois, soit de le remplacer après deux ans dans le cadre d’une coalition de rotation de quatre ans.
« Face aux urgences mondiales et nationales, nous devons unir nos forces et constituer un gouvernement fort et stable, capable d’adopter un budget et de prendre des décisions difficiles », a écrit M. Netanyahu dans un fil de discussion sur Twitter.
Il a ensuite détaillé les propositions qu’il a dit avoir à nouveau envoyées au parti Kakhol lavan plus tôt dans la matinée.
La première option serait un gouvernement « d’urgence » de six mois dirigé par Netanyahu, au cours duquel les partis Kakhol lavan et Likud recevraient un nombre égal de postes ministériels. Pendant six mois, le chef du Likud accepterait de s’abstenir de limoger tout ministre Kakhol lavan, et en échange, les députés de l’alliance centriste ne pourraient pas soutenir le renversement du gouvernement par un vote de défiance.
« À la fin de cette période [en septembre], nous reviendrons à la situation actuelle », a écrit M. Netanyahu, ce qui signifie que les consultations recommenceront à la résidence du président Reuven Rivlin, où les partis soumettront dimanche leur recommandation quant à la personne devant former le prochain gouvernement et exercer les fonctions de Premier ministre.

Par ailleurs, M. Netanyahu s’est dit prêt à discuter de l’idée de former un gouvernement de quatre ans, dans lequel il serait Premier ministre pendant les deux premières années, avec Gantz comme adjoint, avant qu’ils ne se succèdent pendant une période égale.
Le Premier ministre a réitéré son appel pour que le président du parti Travailliste-Gesher-Meretz, Amir Peretz, et le président d’Yisrael Beytenu, Avigdor Liberman, rejoignent tout gouvernement qui serait formé.
« L’État d’Israël en a besoin. Le peuple d’Israël l’attend », a-t-il conclu.
Gantz a rétorqué : Quelqu’un qui veut l’unité ne retarde pas son procès pénal à une heure du matin, et n’envoie pas aux médias un « plan d’unité d’urgence » – mais envoie une équipe de négociation pour se réunir. Contrairement à vous, je continuerai à soutenir toutes les bonnes actions du gouvernement sans aucune considération politique. Quand vous serez sérieux – nous parlerons ».
Gantz avait cherché à obtenir une majorité à la Knesset pour un gouvernement composé de son parti Kakhol lavan (33 sièges), d’Yisrael Beytenu (7 sièges) et des pacifistes Travailliste et Meretz (6 sièges sans la dirigeante de Gesher, Orly Levy-Abekasis), avec le soutien extérieur de la coalition de la plupart ou de la totalité des députés arabes de la Liste arabe unie (15 sièges).
Alors que le député Kakhol lavan Gabi Ashkenazi et Gantz se seraient montrés enthousiastes à l’idée de rejoindre un gouvernement d’union dirigé par Netanyahu dimanche, de profondes divisions subsistent au sein de la direction de l’alliance centriste, les n° 2 et 3 du parti, les députés Yair Lapid et Moshe Yaalon, s’opposant toujours catégoriquement à cette perspective.
La Douzième chaîne a indiqué qu’Ashkenazi et Netanyahu se sont parlés au téléphone tard samedi soir, quelques heures après que le Premier ministre a profité de la conclusion d’une conférence de presse sur le coronavirus pour appeler Gantz, Peretz et Liberman à le rejoindre dans un gouvernement d’union afin que le pays soit mieux armé pour faire face à l’épidémie.
Il avait déjà été rapporté par la Douzième chaîne qu’Ashkenazi était le plus fervent partisan d’un tel gouvernement, avec Gantz également dans son camp, mais que Lapid et Yaalon ne s’étaient pas encore ralliés à cette idée.

« Kakhol lavan s’est engagé [dans la lutte] pour éradiquer le coronavirus, sans conditions ni considérations politiques, [mais nous] ne pouvons pas être complices de l’élimination de la démocratie dans notre pays par un accusé qui fuit la justice », a écrit Yaalon dans un tweet mordant contre Netanyahu, qui devait comparaître au tribunal mardi pour l’ouverture de son procès pour corruption, fraude et abus de confiance.
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