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Netanyahu aurait offert le ministère des Affaires étrangères à Kahlon

Les chefs de parti doivent se réunir jeudi dans un contexte de rumeurs sur une fusion possible entre le Likud et Koulanou ; le Premier ministre a vu tous les leaders des formations

Le Premier ministre  Benjamin Netanyahu, (à droite), et le ministre des Finances Moshe Kahlon lors d'une conférence de presse au bureau du Premier ministre de Jérusalem, le 8 octobre 2018. (Crédit : Hadas Parush/Flash90)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, (à droite), et le ministre des Finances Moshe Kahlon lors d'une conférence de presse au bureau du Premier ministre de Jérusalem, le 8 octobre 2018. (Crédit : Hadas Parush/Flash90)

Le Premier ministre aurait offert au leader du parti Koulanou Moshe Kahlon le portefeuille des Affaires étrangères avant le début des pourparlers de mise en place d’une coalition.

Netanyahu aurait réfléchi à offrir à Kahlon le rôle de chef de la diplomatie, un poste de haut-niveau qu’il avait conservé pour lui-même au cours de son précédent mandat. Il lui aurait présenté cette offre lors d’un entretien téléphonique dans la journée de dimanche, a fait savoir la Treizième chaîne.

Les deux hommes devraient se rencontrer jeudi.

Ils ne se sont pas encore rencontrés depuis le scrutin du 9 avril. Netanyahu a néanmoins rencontré tous les leaders des autres formations qu’il souhaite intégrer dans sa coalition – et notamment Yisrael Beytenu, Yahadout HaTorah et l’Union des partis de droite.

Kahlon, qui a été ministre des Finances dans le gouvernement sortant, insisterait toutefois pour conserver ce portefeuille, a noté le reportage.

Selon d’autres informations, Netanyahu pousserait Koulanou – qui a obtenu quatre sièges à la Knesset lors du dernier scrutin – à fusionner avec le Likud.

Si une telle fusion devait avoir lieu, elle pourrait redynamiser Netanyahu dans sa bataille contre les accusations de corruption lancées à son encontre. Kahlon a affirmé il y a encore peu qu’il ne soutiendrait pas le maintien du Premier ministre à ses fonctions s’il devait être inculpé dans trois dossiers de corruption qui le visent. Les analystes politiques ont déclaré jeudi que Netanyahu serait peu enclin à approuver une fusion avec Kahlon si le ministre des Finances devait conserver ce positionnement.

Kahlon a fait ses premières armes dans la vie politique au sein du Likud, adoptant des réformes populaires lorsqu’il était ministre des Communications, avant de quitter le parti et de faire une pause dans sa carrière sur fond de tensions présumées avec Netanyahu. Il a fondé Koulanou en 2015, devenant le partenaire éminent du gouvernement dirigé par Netanyahu avec 10 sièges.

S’il intègre la prochaine coalition, les quatre sièges actuels de Koulanou feront de lui le plus petit parti du gouvernement. Malgré sa performance modeste, Kahlon insiste pour conserver pour lui-même le ministère des Finances et réclame que le portefeuille de l’Economie soit à nouveau placé entre les mains du député Eli Cohen.

Les requêtes soumises par Koulanou, qui se concentrent sur les questions économiques, devraient peser peu dans les négociations plus vives qui devraient être menées avec d’autres partenaires potentiels de coalition.

Dimanche, des négociateurs issus de Yisrael Beytenu et du Likud se sont rencontrés pour une première série de pourparlers. Le parti d’Avigdor Liberman a soumis une liste de demandes dans les secteurs de la sécurité et de l’immigration et sur les questions relatives à la religion et à l’Etat.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, (à gauche), et le ministre de la Défense, Avigdor Liberman, à la Knesset, le 24 octobre 2017. (Yonatan Sindel / Flash90)

Les différentes parties ne sont pas parvenues à un accord et ont annoncé qu’elles se rencontreraient à nouveau à une date ultérieure.

La question la plus délicate devrait être celle de la législation régulant – et limitant – les exemptions au service militaire pour les étudiants ultra-orthodoxes. Le laïc Liberman insiste sur le fait que le texte devra être approuvé sans ajout d’amendement, tandis que les partis ultra-orthodoxes ont indiqué qu’ils ne rejoindraient pas la coalition si elle était adoptée sans être amendée au préalable.

Yisrael Beytenu et les formations ultra-orthodoxes sont des acteurs déterminants pour Netanyahu dans la formation d’une coalition au pouvoir qui devra être dotée d’une majorité d’au moins 61 sièges au sein de la Knesset, forte de 120 membres.

Liberman a recommandé Netanyahu au poste de Premier ministre, cimentant ainsi la coalition de droite de 65 sièges. Mais sa formation détient cinq de ces sièges, ce qui est tout juste suffisant pour placer Netanyahu au bord de l’effondrement s’il devait quitter la coalition – comme il l’avait fait au mois de novembre dernier suite à un différent qui avait, selon lui, porté sur des désaccords avec le Premier ministre concernant la politique mise en vigueur vis-à-vis de Gaza. Son départ avait fait plonger la coalition de Netanyahu, à ce moment-là, à 61 sièges seulement.

L’Union des partis de droite réclame, pour sa part, les portefeuilles de la Justice et de l’Education, ainsi que des concessions législatives d’ampleur.

Bezalel Smotrich, de l’Union des partis de droite, a répété dimanche que sa formation voulait faire avancer une législation qui amenderait la loi qui assure l’immunité des députés contre les poursuites judiciaires.

Actuellement, un député peut obtenir l’immunité si sa demande est acceptée par la majorité des législateurs à la Knesset – à la Commission intérieure et en séance plénière.

L’Union des partis de droite cherche à revenir à une version de la loi qui avait été mise en vigueur jusqu’en 2005, sous les termes de laquelle un député bénéficiait automatiquement d’une immunité à moins que la Commission intérieure et une majorité de parlementaires ne votent pour sa levée.

Le député de l’Union nationale, Bezalel Smotrich, à la Cour suprême de Jérusalem, le 27 mars 2019. (Yonatan Sindel/Flash90)

Smotrich a nié dimanche vouloir modifier la loi pour venir en aide à Netanyahu, sous la menace de plusieurs inculpations dans trois dossiers.

« La loi sur l’immunité ne vise pas à servir le Premier ministre. Il ne s’agit pas de ça ici et cette législation – ou un texte qui y ressemble – est nécessaire même si Netanyahu s’y oppose », a affirmé Smotrich.

« C’est une loi qui veut servir le public et la démocratie israélienne, une loi qui a pour objectif de… permettre aux responsables élus de consacrer leur temps et leurs efforts à l’Etat, et non pas à des audiences au tribunal », a-t-il ajouté.

Une source, au sein du parti, a affirmé au Yedioth Ahronoth que Netanyahu pourrait, en fait, s’opposer à un tel texte qui le placerait en conflit ouvert avec le procureur de l’Etat. Mais le Yedioth a également noté que la présentation d’une telle législation par l’Union des partis de droite arriverait pour le Premier ministre à point nommé, en lui permettant de clamer qu’il n’en a pas été à l’initiative – tout en en bénéficiant potentiellement.

Netanyahu nie toutes les accusations de malversations et a déclaré ne pas avoir besoin d’une quelconque immunité, ayant la certitude qu’il ne sera finalement pas inculpé. Néanmoins, pendant la course électorale, il a donné des messages contradictoires sur le soutien qu’il apporterait à une telle initiative législative, notamment à une dite « Loi française » qui lui apporterait l’immunité pendant tout son mandat de Premier ministre.

Les deux partis ultra-orthodoxes, le Shas et Yahadout HaTorah, ont annoncé dimanche qu’ils ne participeraient pas à des négociations de coalition pendant toute la fête de Pessah, jusqu’à la fin de la semaine.

Netanyahu a jusqu’à la mi-mai et peut-être quelques semaines de plus pour former une coalition après que le président Reuven Rivlin l’ait chargé de former un gouvernement mercredi dernier.

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