Netanyahu et Gantz nient les rumeurs d’un gouvernement d’unité et d’une rotation
Le Premier ministre dit que le Likud n'a jamais approché Kakhol lavan afin d'éviter de nouvelles élections, ce qui serait illégal pour le conseiller juridique de la Knesset

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le chef du parti Kakhol lavan Benny Gantz ont nié mercredi qu’ils cherchaient à former un gouvernement d’unité dans le but d’annuler les prochaines élections.
Le radiodiffuseur public Kan avait annoncé plus tôt mercredi que de hauts responsables du Likud avaient proposé à Kakhol lavan un accord de gouvernement d’unité qui verrait Netanyahu et le chef du parti Benny Gantz prendre la place de Premier ministre par rotation.
« A aucun moment une offre de rotation n’a été faite, et jusqu’à présent, il n’y a eu aucun contact entre le Likud et Kakhol lavan », a déclaré Netanyahu dans un communiqué. « Je n’ai pas l’intention d’abandonner mes partenaires naturels au sein d’un gouvernement de droite. »
Un communiqué séparé du parti du Likud de Netanyahu a également nié le rapport.
De même, Gantz l’a qualifié de « mensonge total », son parti affirmant qu’aucune offre de ce genre n’avait été reçue du Likud.
Le co-leader de Kakhol lavan Yair Lapid a déclaré que le parti soutiendrait l’annulation des élections du 17 septembre et la direction d’un gouvernement d’unité, mais seulement si Netanyahu – qui fait face à des accusations dans trois affaires de corruption – se retire en tant que Premier ministre.
Le rapport de Kan est arrivé alors que les discussions sur l’annulation des élections se sont intensifiées ces derniers jours, bien que la légalité de cette décision reste discutable.

Mardi, Netanyahu a annoncé qu’il « étudierait » une proposition du président de la Knesset, Yuli Edelstein, visant à annuler le vote du 17 septembre, convoqué le mois dernier après son incapacité à former une coalition après les élections d’avril.
Cette déclaration a été faite après que la Douzième chaîne a rapporté qu’Edelstein avait lancé une campagne « conséquente » pour faire annuler les nouvelles élections nationales par une loi de la Knesset.
Le média a indiqué qu’un plan de contournement pourrait permettre au Présidium de la Knesset d’annuler l’hiatus actuel du Parlement. Une nouvelle loi serait alors introduite qui permettrait au Parlement d’annuler les élections.
Cependant, une telle législation nécessiterait un large soutien d’au moins 80 députés, ce qui reviendrait à obtenir l’appui de Kakhol lavan et d’autres alliés.
Il n’est pas certain qu’une telle mesure soit juridiquement possible, après le vote de la législature à la fin du mois de mai en faveur de la dissolution. Mercredi, la Treizième chaîne a rapporté que le conseiller juridique de la Knesset, Eyal Yinon, était en train de rédiger un avis disant qu’il n’existe aucune base légale pour annuler les élections du 17 septembre.

Le procureur général Avichai Mandelblit a déjà dit aux politiciens que l’annulation du vote n’était pas légalement possible, a rapporté la Douzième chaîne.
Selon Kan, les ouvertures pour former une rotation avec Gantz auraient été faites avec l’approbation de Netanyahu, dans une répétition de l’accord qui aurait été offert à Kakhol lavan le jour où la 21e Knesset a été dissoute le mois dernier.
Le rapport dit que Netanyahu a offert à Gantz l’accord de rotation pour le poste de Premier ministre le mois dernier, dans une tentative désespérée de former une coalition majoritaire, mais le dirigeant de Kakhol lavan a refusé cette offre.
Miki Zohar, député du Likud, un fidèle de Netanyahu, a semblé confirmer les rapports, disant à Kan que « nous n’avons actuellement rien exclu pour éviter ces élections ».
Il est difficile de savoir comment une telle rotation fonctionnerait, Gantz et Lapid ayant déjà accepté de partager le poste de Premier ministre.