Netanyahu félicite Orban pour sa réélection et l’invite en Israël
Après la victoire sous forme de raz-de-marée du leader hongrois, le Premier ministre l'a remercié pour son soutien à Israël dans les forums internationaux
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a téléphoné lundi au leader hongrois réelu Viktor Orban pour le féliciter pour sa victoire lors des élections législatives de dimanche.
Netanyahu a invité son homologue hongrois à venir en Israël, selon un communiqué émis par le bureau du Premier ministre. Selon un reportage diffusé par la Dixième chaîne, Netanyahu a été le premier responsable étranger à féliciter Orban.
Le Premier ministre a également remercié Orban pour « le soutien de la Hongrie à Israël dans les forums internationaux », a ajouté le communiqué.
Au mois de décembre, la Hongrie avait été l’un des 35 pays à s’être abstenu lors d’un vote devant l’Assemblée générale des Nations unies qui avait condamné la décision prise par le président américain Donald Trump de transférer l’ambassade des Etats-Unis en Israël de Tel Aviv à Jérusalem.
Netanyahu avait rencontré Orban au cours d’une visite officielle de quatre jours en Hongrie au mois de juillet dernier, et avait de même salué Orban pour son appui apporté à Israël.
« Vous l’avez fait encore et encore », avait déclaré Netanyahu à cette occasion. « Nous apprécions ce positionnement, non seulement parce que vous vous tenez aux côtés d’Israël mais aussi parce que vous vous tenez du côté de la vérité ».
Budapest est « sur le devant de la scène parmi les états qui s’opposent à cette politique anti-juive et je le salue », avait ajouté le Premier ministre.
Orban avait, lui aussi, fait l’éloge de Netanyahu, disant qu’il était un « patriote dévoué » et ajoutant qu’il était essentiel à la réussite de son pays.
« Il y a beaucoup de choses à apprendre d’Israël, mesdames et messieurs, parce que ‘Israël enseigne au monde et également à nous que si nous ne nous battons pas pour quelque chose, nous le perdrons », avait-il dit. « Parce que de nos jours, il faut se battre pour tout dans notre monde contemporain ».
Orban a été élu dimanche pour un troisième mandat consécutif grâce à une plateforme anti-migrants controversée, son parti Fidesz l’emportant avec une « super-majorité ».
Fidesz et son modeste allié, le parti chrétien démocrate, ont raflé une majorité des deux-tiers, ce qui est suffisant pour pouvoir effectuer des changements dans la constitution.
Orban a célébré, dans la soirée de dimanche, ce qu’il a qualifié de « victoire décisive ».
Le parti d’extrême-droite Jobbik est arrivé deuxième avec 26 sièges, tandis qu’une coalition de gauche dirigée par les Socialistes s’est classée troisième avec 20 fauteuils.
Le ministre de l’Intérieur conservateur allemand a salué la « victoire électorale très claire » d’Orban et il a mis en garde l’Union européenne contre d’éventuelles démonstrations d’arrogance.
Horst Seehofer a indiqué qu’il féliciterait Orban au nom de son parti de l’Union sociale chrétienne. En tant que gouverneur de la Bavière, Seehofer s’était querellé avec la chancelière Angela Merkel au sujet de sa politique d’immigration et invité Orban à des rassemblements de son parti.
L’agence de presse allemande dpa a fait savoir que Seehofer avait mis en garde l’UE contre une « politique d’arrogance et de paternalisme » et indiqué que les liens bilatéraux avec les paus de l’Union européenne sont toujours importants, indépendamment des différences.
Toutefois, le ministre des Affaires étrangères du Luxembourg Jean Asselborn a critiqué le positionnement anti-migrants d’Orban et il a appelé les autres nations européennes à le rejeter.
Il aurait ainsi dit au quotidien allemand Die Welt que « aujourd’hui, c’est dans la Hongrie et en Pologne, demain, ce sera dans d’autres pays en Europe orientale et centrale, même dans un pays fondateur de l’UE, où pourraient se développer un goût pour les valeurs sapées et la mise en avant d’épouvantails ».
Il a ajouté qu’après les élections hongroises, il ne tient qu’à l’Allemagne et à la France, ainsi qu’à tous les états-membres qui ne se reposent pas sur l’indifférence, d’agir sans ambiguïté sur la base des traités européens pour neutraliser cette tumeur des valeurs ».
Raphael Ahren a contribué à cet article.