Netanyahu: Les propos de Macron sur la guerre « factuellement et moralement » incorrects
Après la réprimande d'Israël, le président français écrit une lettre à ses concitoyens pour les exhorter à lutter contre la vague d'attaques antisémites perpétrées depuis le 7 octobre
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a vertement critiqué le président français Emmanuel Macron pour les propos qu’il avait tenus la veille, dans lesquels il reprochait à Israël de tuer des bébés et des personnes âgées à Gaza et réitérait son appel à un cessez-le-feu, durant une conférence de presse samedi soir.
Évoquant les critiques de Macron, Netanyahu a estimé que « il a commis une grave erreur, sur le plan des faits et sur le plan moral. C’est le Hamas qui empêche l’évacuation des civils, ce n’est pas Israël ».
« Israël leur dit d’évacuer », a souligné le Premier ministre expliquant que c’est le Hamas et non Israël qui a ouvert le feu sur le couloir humanitaire établi pour que les Gazaouis puissent partir vers le sud de la bande, plus calme, et rappelant que le groupe terroriste utilisait les civils comme boucliers humains.
« Ce n’est pas Israël qui s’installe dans les hôpitaux, dans les écoles, dans les structures de l’UNRWA et des Nations unies – c’est le Hamas. Ce n’est donc pas Israël qui est responsable des atteintes aux civils mais c’est le Hamas », a poursuivi Netanyahu.
Si le monde libre sacralise la pratique terroriste d’une lutte menée avec les civils placés au premier plan, commettant le double crime de guerre de prendre pour cible et d’assassiner des civils en se cachant derrière eux, alors une telle pratique ne manquera pas d’être reprise dans le monde, a-t-il averti.
« Et je le dis au président de la France et à d’autres amis – cela vous arrivera à vous aussi », a-t-il continué. « Il ne faut pas accorder d’immunité aux terroristes qui commettent ce double crime de guerre. Nous faisons réellement tout ce qui est possible pour réduire au maximum le nombre de victimes civiles, de non-combattants, mais nous ne donnerons pas au Hamas l’autorisation d’assassiner nos citoyens sans riposter. Nous pouvons le faire sans leçons de morale ».
Macron fait partie des dirigeants occidentaux qui se sont rendus en Israël en signe de solidarité depuis l’assaut du Hamas du 7 octobre, au cours duquel le groupe terroriste a tué quelque 1 200 personnes et pris au moins 240 otages. Lors de son voyage en Israël, M. Macron a demandé que la coalition internationale contre le groupe terroriste État islamique soit élargie pour combattre également le Hamas.
Toutefois, ces derniers jours, il s’est prononcé contre l’opération israélienne en cours visant à éliminer le Hamas de Gaza, que le pays mène depuis les airs et au sol.
Suite à la réaction initiale de Netanyahu et d’autres responsables israéliens samedi soir, une source diplomatique française a tenté de revenir sur ces commentaires, déclarant que « le président Macron n’a jamais laissé entendre, et ne pense pas, que les forces israéliennes ciblent délibérément des civils. Il a toujours qualifié l’utilisation d’otages ou de populations civiles par le Hamas de ‘chantage inacceptable' ».
Dimanche matin, le président français a publié une lettre sur le site d’information Le Parisien dans laquelle il exhorte son pays à lutter contre « l’insupportable résurgence d’un antisémitisme débridé ».