Netanyahu : l’Iran lance « tous les jours » des cyber-attaques contre Israël
"Les cyber-attaques de l'Iran se produisent tous les jours. Nous les surveillons, nous les voyons et les déjouons toujours", a affirmé le Premier ministre
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé mardi l’Iran de lancer des cyberattaques « tous les jours » contre Israël, lors d’une conférence internationale à Tel-Aviv sur la cyber-technologie.
« Les cyberattaques de l’Iran se produisent tous les jours. Nous les surveillons, nous les voyons et les déjouons toujours », a affirmé M. Netanyahu.
Il avait affirmé au début du mois que son pays était « prêt à tout scénario » à la suite d’informations sur une possible « cyber-intervention » étrangère lors des élections législatives du 9 avril.
La télévision privée Hadashot avait rapporté que le chef du Shin Bet, l’agence de sécurité intérieure, avait déclaré qu’Israël se préparait à une cyber-intervention lors des élections du 9 avril.
« Tous les pays peuvent être visés aujourd’hui par des cyber-attaques et chaque pays a besoin d’une solide industrie dans le domaine de la cyber-sécurité », a défendu le Premier ministre israélien, « et je pense qu’Israël a cela ».
Dans son discours de mardi, M. Netanyahu a également salué l’expérience d’Israël en matière de cybersécurité et ses prouesses technologiques générales, affirmant qu’elles avaient permis des avancées sur le plan diplomatique pour le pays.
« Tous les pays nous parlent de cyber-sécurité », a dit M. Netanyahu.
« Cela ne veut pas dire que nous échangeons avec tout le monde », a-t-il ajouté, mais Israël a une politique de coopération avec les gouvernements et d’autres organisations. « Il est important de poursuivre la coopération en matière de Défense. »
Benjamin Netanyahu a par ailleurs évoqué d’autres menaces de la part de l’ennemi juré d’Israël, l’Iran, qui « nous a menacé ces dernières 24 heures en affirmant pouvoir nous détruire en visant nos villes avec ses missiles ».
La semaine dernière, Israël a mené une frappe contre des cibles iraniennes selon lui en Syrie. L’Etat hébreu a déjà mené des centaines de raids aériens dans la Syrie en guerre afin de viser ce qu’il présente comme des installations iraniennes et des livraisons d’armes destinées au groupe terroriste chiite du Hezbollah libanais.
Selon une analyse de PitchBook et de la base de données Start-Up Nation Central, la cyberindustrie israélienne n’est dépassée que par celle des États-Unis, avec 20 % de l’ensemble des cyberinvestissements mondiaux soutenus par des entreprises.
Netanyahu a désigné les compagnies aériennes comme étant les plus vulnérables, en raison du piratage des contrôles au sol ou de l’interférence avec les systèmes des avions.
« L’aviation civile a besoin des meilleurs moyens de cyberdéfense, » a-t-il affirmé. « Mais c’est un domaine parmi des centaines. »
Yigal Unna, directeur général de la Direction nationale du cyberespace, a déclaré mardi à la conférence que la direction travaille en étroite collaboration avec la Commission électorale israélienne pour prévenir les menaces qui pourraient perturber le processus, se concentrer sur le piratage et la pénétration des systèmes.
Il a ajouté que le CERT (Computer Emergency Response Team) basé à Beer Sheva le mois dernier a lancé le numéro de téléphone d’urgence 119, un service gratuit 24h/24 et 7j/7 où chacun peut signaler une cyberattaque ou une suspicion d’attaque et obtenir une aide immédiate.
« C’est un excellent capteur », a-t-il dit à propos du service, qui aide le CERT à obtenir les « premiers signaux d’une cyberattaque » et à identifier et contenir l’épidémie dès son déclenchement.
La Direction nationale du cyberespace a également mis en place un réseau de quelque 12 000 cyberexperts et agents de sécurité locaux qui partagent des informations sur les attaques. Le réseau a contribué à maintenir à « zéro » les dommages causés aux infrastructures critiques en Israël, même si le pays a dû faire face à des attaques sur ce front, a-t-il précisé.
La direction envisage maintenant d’ouvrir ce réseau aux partis étrangers également, a-t-il dit.
« En partageant l’information et les connaissances, nous pouvons avoir le dessus sur les criminels », a-t-il ajouté.
Lors de la conférence de mardi, l’ancien député du Parti travailliste et actuel président exécutif de Jerusalem Venture Partners, Erel Margalit, a averti qu' »il y a un grave danger imminent que les élections israéliennes soient trafiquées ».
Margalit est un ancien chef de la Commission de cybersécurité de la Knesset.
Il a accusé Netanyahu, qui est soupçonné de délits, d’avoir promu un ordre d’urgence pour transférer la responsabilité de la sécurité des informations et des données de l’agence de sécurité Shin Bet à la Direction nationale du cyberespace, qui est une organisation relevant du Premier Ministre. Il a appelé à transférer le contrôle des élections au Shin Bet.