Netanyahu “menace de virer” Bennett pour une dispute sur la politique en Cisjordanie
La querelle a éclaté sur les opérations antiterroristes dans les villes palestiniennes ; Le ministre de l'Économie dit que le Premier ministre ne tient pas ses promesses
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu aurait menacé mercredi de licencier le ministre de l’Education Naftali Bennett, qui dirige le parti national-religieux HaBayit HaYehudi, qui fait partie de la coalition, au plus haut d’une dispute pendant une réunion du cabinet de sécurité, qui prend des décisions cruciales.
Finalement, les tempéraments se sont calmés, et la menace n’a pas été exécutée, a annoncé la Deuxième chaîne.
La confrontation furieuse a éclaté au sujet des opérations sécuritaires israéliennes menées dans les grandes villes palestiniennes de Cisjordanie, dans ce qui est décrit comme la zone A, selon des articles de la Deuxième chaîne et du site d’informations Ynet.
Bennett, dont les huit sièges du parti sont cruciaux pour le maintien de la majorité de gouvernement de Netanyahu, a demandé que le cabinet de sécurité consacre du temps à la politique israélienne concernant la zone A, en raison d’articles annonçant qu’Israël considère de cesser ses opérations militaires là-bas par respect pour l’Autorité palestinienne.
Netanyahu a répondu que la réunion avait déjà un programme officiel, et qu’il y aurait un rapport sur la zone A par le chef d’Etat-major Gadi Eizenkot plus tard dans la session.
A ce moment, Bennett, qui critique depuis longtemps en privé et même en public les aspects cruciaux des politiques de Netanyahu concernant la bande de Gaza et la Cisjordanie, se serait lancé dans une tirade de critiques, accusant Netanyahu de ne pas tenir ses promesses et de cacher des décisions opératives au cabinet de sécurité.
« Si tu ne te calmes pas et n’arrêtes pas, je te virera i », a rétorqué Netanyahu.
Le ministre Zeev Elkin, membre du Likud, le parti de Netanyahu, et dont les opinions belliqueuses sur les Palestiniens ne sont pas très éloignées de celles de Bennett, est intervenu pour défendre le Premier ministre : « Naftali, il y a une manière de s’adresser au Premier ministre, aurait dit Elkin. Cette manière est inacceptable. »
La dispute se serait ensuite arrêtée, et il est devenu clair, y compris dans les remarques d’Eizenkot, que l’armée israélienne, au moins pour le moment, n’avait pas atteint d’accord officiel avec l’AP sur la fin des activités antiterroristes en zone A, et que de telles opérations continuerait si nécessaire.
Ni le bureau du Premier ministre ni celui de Bennett n’ont fait de commentaires sur la dispute supposée, bien que le bureau de Bennett ait protesté contre les fuites sur les sujets débattus au cabinet de sécurité, a annoncé la Deuxième chaîne.
Bennett avait sans cesse critiqué Netanyahu pendant la guerre de 2014 contre le Hamas pour ne pas « écraser » le groupe terroriste islamiste.
Il s’est aussi amèrement plaint, au plus fort de la campagne électorale de l’année dernière, quand Netanyahu a appelé les partisans du « camp national » à abandonner des partis comme celui de Bennett et à voter pour le Likud ; une tactique réussie qui a aide Netanyahu à assurer sa réélection et a vu le nombre de représentants de HaBayit HaYehudi à la Knesset descendre de 12 sièges précédemment à huit aujourd’hui.