Netanyahu redemande à ses riches bienfaiteurs de couvrir ses frais juridiques
D'après la chaîne publique israélienne, la dernière demande du Premier ministre au Contrôleur de l'Etat a plus de chances d'aboutir que la précédente
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a de nouveau soumis mardi une demande au Contrôleur de l’Etat pour permettre à ses riches associés de payer la facture de ses frais juridiques engendrés par la série d’enquêtes pour corruption.
Netanyahu, dont la police a recommandé l’inculpation dans trois affaires criminelles distinctes, a demandé au magnat américain Spencer Partrich et à son cousin, Nathan Milikowsky, de couvrir ses frais de justice liés aux enquêtes, dont l’une concerne des cadeaux qu’il aurait reçus de donateurs milliardaires.
Le mois dernier, la Commission des autorisations du Contrôleur de l’État a rejeté la demande de financement de Netanyahu par Partrich et Milikowsky, affirmant qu’il était inapproprié de faire couvrir ses frais juridiques par de riches bienfaiteurs lorsqu’il est soupçonné de liens financiers illicites avec ce genre de relations.
Selon la chaîne publique Kan, la dernière demande de Netanyahu contient des détails qui ne figuraient pas dans la précédente, ce qui augmente les chances qu’elle soit approuvée par le contrôleur de l’État. La Commission des autorisations avait reproché au Premier ministre de ne pas avoir inclus les montants qu’il demandait aux donateurs, les sommes déjà versées et dans à quelles fins l’argent allait être utilisé.
S’il est approuvé, le financement extérieur des frais juridiques de Netanyahu devrait s’élever à plusieurs millions de dollars, selon le reportage.
La fortune nette de Netanyahu est estimée à 42 millions de shekels (10 millions d’euros), a rapporté Forbes Israël en 2015, faisant de lui le quatrième homme politique le plus riche en Israël à l’époque et le membre le plus riche des 120 parlementaires actuels de la Knesset.
L’année dernière, Milikowsky et Partrich ont tous deux été interrogés par la police dans le cadre de l’enquête sur Netanyahu baptisée Affaire 1000, dans laquelle le Premier ministre et son épouse sont soupçonnés d’avoir reçu environ 1 million de shekels (25 000 euros) en cadeaux illicites de la part d’hommes d’affaires en contrepartie de certains avantages. Dans sa déposition, Partrich a admis à la police qu’il avait acheté à Netanyahu un certain nombre de costumes coûteux, mais a dit que Milikowsky lui avait remboursé, a indiqué Haaretz en janvier.
Netanyahu fait également l’objet d’une enquête dans le cadre de deux autres affaires concernant des contreparties supposées sous forme de réglementations favorables en échange d’une couverture médiatique positive.
Il nie avoir commis des actes répréhensibles dans toutes ces affaires et accuse la police, les médias et les forces de l’ordre de mener une chasse aux sorcières contre lui.
Le procureur général Avichai Mandelblit est en train d’examiner les dossiers et de déterminer s’il y a lieu d’annoncer son intention d’inculper Netanyahu, ce que le Premier ministre a appelé à ne pas faire avant les élections à la Knesset, en avril.
Les médias ont indiqué que M. Mandelblit annoncera sa décision sur une éventuelle mise en accusation, en attendant une audition, en février.