Netanyahu rencontrera Joe Biden et Kamala Harris jeudi, et Donald Trump vendredi
Lors d'un discours devant le Congrès, le Premier ministre devrait présenter un plan de "victoire totale" sur le Hamas, la libération des otages et un nouveau programme de lutte contre l'Iran
Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël
WASHINGTON – Le bureau du Premier ministre a annoncé mardi que Benjamin Netanyahu rencontrera le président des États-Unis Joe Biden jeudi à la Maison Blanche.
La rencontre entre les deux dirigeants, la première depuis la visite de Biden en Israël après l’attaque du Hamas du 7 octobre, est prévue à 13 heures, heure locale (20 heures en Israël).
La Maison Blanche a également donné sa première confirmation officielle de la rencontre Biden-Netanyahu, en indiquant qu’elle aura lieu jeudi après-midi et que les deux dirigeants rencontreront ensuite les familles des otages américains. Une dizaine d’entre elles sont en ville pour le discours de Netanyahu et ont exigé qu’il utilise ce discours pour annoncer son approbation de l’accord sur les otages qui est actuellement sur la table.
La réunion devait initialement avoir lieu mardi, mais Biden n’est rentré à Washington que mardi après-midi, en provenance du Delaware, où il a été mis en quarantaine après avoir contracté une infection par le virus COVID.
Par ailleurs, après la confusion provoquée par une série de publications du candidat républicain à la présidence Donald Trump, un responsable israélien a déclaré que la rencontre entre l’ancien président américain et Netanyahu aura lieu vendredi au centre de villégiature Mar-a-Lago à Palm Beach, en Floride.
Peu de temps auparavant, Trump avait indiqué que sa rencontre avec Netanyahu aurait lieu mercredi, puis qu’elle aurait lieu jeudi. Quelques minutes plus tard, le candidat a écrit sur Truth Social qu’à « la demande de Bibi Netanyahu, nous avons reporté cette rencontre au vendredi 26 juillet ».
La réunion ne sera pas ouverte à la presse, a indiqué le cabinet du Premier ministre.
La date de la rencontre signifie que Netanyahu et son entourage devront passer le week-end aux États-Unis avant de pouvoir rentrer en Israël à la fin du Shabbat, samedi soir.
Selon la Treizième chaîne, le Premier ministre ne passera que quelques heures en Floride et retournera à Washington pour y passer Shabbat.
Réagissant aux critiques concernant la date de la réunion de vendredi – qui coïncide avec l’anniversaire du fils de Netanyahu, Yaïr, qui vit à Miami en Floride – le cabinet du Premier ministre a déclaré qu’il était « d’une importance capitale pour l’État d’Israël que le Premier ministre rencontre le président Biden et les deux principaux candidats à la présidence des États-Unis ».
« Jeudi, la Maison Blanche a prévu une rencontre entre le président Biden et le Premier ministre Netanyahu à 13 heures, et une rencontre avec la vice-présidente est prévue dans l’après-midi », a déclaré le cabinet du Premier ministre. « Par conséquent, la seule possibilité de rencontrer Donald Trump est vendredi ».
« Étant donné qu’il n’est pas possible de prendre l’avion pendant Shabbat, la délégation retournera en Israël dès la fin du Shabbat », a insisté le bureau de Netanyahu.
Les familles des otages et des soldats tombés au combat qui ont accompagné Netanyahu à Washington ont été informées par le cabinet du Premier ministre qu’elles pourraient, si elles le souhaitaient, prendre un vol commercial pour rentrer chez elles avant Shabbat.
Netanyahu connaît bien Biden et Trump, mais il a entretenu des relations tendues avec les deux hommes ces dernières années.
Trump et Netanyahu se sont bien entendus pendant le mandat du 45e président, car la Maison Blanche a aidé Israël à atteindre des objectifs clés, notamment des accords de normalisation avec les pays arabes et le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem.
Depuis qu’il a quitté ses fonctions, Trump a toutefois critiqué Netanyahu à de nombreuses reprises, l’accusant notamment de déloyauté pour avoir félicité Biden à l’occasion de sa victoire aux élections de 2020. Depuis le 7 octobre, il a également critiqué sévèrement la gestion de l’effort de guerre par le gouvernement, et en particulier Netanyahu, qui n’a pas réussi à empêcher l’attaque du Hamas.
Biden se positionne depuis longtemps comme l’un des principaux défenseurs d’Israël au sein du parti démocrate. Son administration s’est tenue fermement aux côtés d’Israël après l’attaque du Hamas, et le démocrate est devenu le premier président américain à se rendre dans le pays en temps de guerre, moins de deux semaines après le 7 octobre.
Mais les relations entre les deux dirigeants se sont tendues en raison de désaccords sur la campagne militaire menée par Israël contre le Hamas. Très tôt, leurs avis sur l’aide humanitaire aux habitants de Gaza, le nombre de victimes civiles, l’avenir de la bande de Gaza après le Hamas et la nécessité d’un État palestinien divergeaient.
Les relations ont atteint leur point le plus bas au printemps, alors qu’Israël se préparait à une avancée majeure vers Rafah, le dernier bastion du Hamas à Gaza. La Maison Blanche a choqué Israël en refusant d’opposer son veto à une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies datant de mars et exigeant un cessez-le-feu immédiat entre Israël et le Hamas, sans le conditionner directement à la libération d’otages. Biden a également gelé la livraison de munitions lourdes, craignant qu’elles ne soient utilisées dans cette ville surpeuplée.
Ces dernières semaines, les deux parties ont semblé plus en phase, l’opération de Rafah s’étant relativement bien déroulée et une opportunité s’étant ouverte pour un accord global de libération d’otages contre un cessez-le-feu avec le Hamas.
Netanyahu devrait rencontrer la vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris, pressentie comme candidate démocrate à la Maison Blanche, après sa rencontre avec Biden, selon le cabinet du Premier ministre.
Selon un communiqué d’un collaborateur de Harris, la vice-présidente profitera de sa rencontre avec Netanyahu pour lui faire part de « son point de vue selon lequel il est temps que la guerre prenne fin de manière à ce qu’Israël soit en sécurité, que tous les otages soient libérés, que les souffrances des civils palestiniens à Gaza prennent fin et que le peuple palestinien puisse jouir de son droit à la dignité, à la liberté et à l’autodétermination ».
Harris ne présidera pas le discours prononcé mercredi par Netanyahu devant une session conjointe du Congrès, car elle se rendra à Indianapolis pour un événement déjà programmé, à savoir une convention de Zeta Phi Beta, l’une des plus anciennes sororités noires d’Amérique. « Son déplacement à Indianapolis ne doit pas être interprété comme un changement de sa position à l’égard d’Israël », a expliqué son bureau.
Victoire totale
Lors de son discours, Netanyahu évoquera « le caractère juste d’Israël et l’héroïsme de ses soldats », selon un responsable de l’entourage du Premier ministre.
Il discutera également des efforts déployés par Israël pour libérer tous les otages détenus à Gaza et pour parvenir à une « victoire totale » sur le Hamas, a déclaré le responsable.
Netanyahu « présentera dans son discours le défi auquel Israël, les pays de la région et les États-Unis sont confrontés face à l’axe du mal iranien, et il présentera une nouvelle façon de relever ce défi », a indiqué le responsable.
Le Premier ministre a rédigé son discours mardi.
Avant son discours, il rencontrera les chefs de file des deux partis au Congrès.
Mardi soir, Netanyahu devait rencontrer à l’hôtel Watergate des dirigeants de la communauté chrétienne évangélique américaine, puis environ 25 dirigeants juifs américains.
Sur le tarmac de l’aéroport Ben Gourion avant de quitter Israël lundi matin, Netanyahu, qui avait déjà repoussé son voyage d’une journée en raison de la maladie de Biden, a adopté un ton bipartisan dans un contexte de tensions avec Washington.
Il a déclaré qu’il comptait profiter de son discours au Congrès pour réaffirmer aux États-Unis que « quel que soit le prochain président choisi par le peuple américain, Israël reste son allié le plus indispensable et le plus fort au Moyen-Orient ».
Jacob Magid a contribué à cet article.