Netanyahu reproche à Kan d’avoir suspendu le journaliste présent dans sa vidéo
Le présentateur Erel Segal risque des sanctions après avoir rejoint le Premier ministre dans un clip à moins de 3 semaines des élections
La chaîne publique Kan a suspendu jeudi l’un de ses présentateurs parce qu’il est apparu dans une vidéo aux côtés de Benjamin Netanyahu, une suspension qui a suscité l’ire du Premier ministre et de ses alliés de droite.
Le présentateur Erel Segal a été suspendu, dans l’attente d’un nouvel avis, après que la vidéo est apparue sur le compte Twitter de Netanyahu plus tôt dans la journée de jeudi.
Dans la vidéo, Netanyahu, Erel Segal et les journalistes de droite Yinon Magal et Shimon Riklin chantent la chanson « Shabe’hi Yeroushalayim » du compositeur israélien Avihu Medina. Les trois journalistes ont déjà publié des vidéos dans lesquelle ils chantent ensemble, mais sans le Premier ministre.
Le département de l’information au sein de Kan a indiqué dans un communiqué que « le clip vidéo semble constituer une violation des règles éthiques de Kan, qui interdisent de participer à la propagande électorale. Erel Segal est suspendu jusqu’à ce que la question soit clarifiée ».
L’intéressé a refusé de commenter, selon la Douzième chaîne.
שבחי ירושלים ❤️ pic.twitter.com/YRyCyw7Y5x
— Benjamin Netanyahu (@netanyahu) 13 février 2020
La conseillère juridique de Kan, Marissa Zogman, a informé les employés que la participation à une telle vidéo avant les élections était une violation du code d’éthique de Kan.
Netanyahu a critiqué cette décision lors d’un événement de campagne jeudi soir à Or Yehuda, la qualifiant de « blague » et de « honteuse ».
« Un de ceux qui chantent, Erel Segal, a été suspendu de Kan – quelle honte », a fustigé Netanyahu. « A Kan, ils ne montrent jamais de compassion, à gauche, ils n’en ont pas. »
« Ils sont venus à moi avec des guitares… et nous avons entamé une chanson que j’aime beaucoup », a-t-il expliqué.
Les responsables politiques de droite ont qualifié d’hypocrite la suspension du journaliste, affirmant que les personnalités des médias soutenaient souvent un programme de gauche, sans aucune répercussion.
Le ministre de la défense Naftali Bennett, chef du parti de droite dure Yamina, a qualifié la sanction de « scandaleuse ».
« Une chaîne publique, financée par nos impôts, suspend une personnalité des médias de droite pour rien », a dénoncé Naftali Bennett.
Le ministre des communications du Likud, David Amsalem, a accusé Kan de faire campagne contre Netanyahu, et fait savoir qu’il « exigerait des explications du chef de l’entreprise, qui a prouvé depuis longtemps qu’elle est guidée par un programme spécifique ».
La députée de Yamina Ayelet Shaked a parlé d’une mesure « délirante », affirmant que « depuis des années, les médias délivrent les mêmes messages unidimensionnels ».
« Puis un journaliste de droite chante « Shabe’hi Yeroushalayim » avec le Premier ministre – et il est immédiatement suspendu de son poste. C’est honteux », a déploré Ayelet Shaked.
Benjamin Netanyahu a fait des médias une cible fréquente, rejetant les journalistes et les chaînes de télévision comme étant biaisés et indignes de confiance et dénonçant les articles critiques à son sujet comme des « infox ».
Le 2 mars, Israël se rendra aux urnes pour la troisième fois en moins d’un an, les deux élections précédentes n’ayant pas permis de désigner vaiqueur capable de former une coalition majoritaire.