Netanyahu s’entretient avec Edelstein pour tenter d’arracher un compromis sur le projet de loi haredi
Edelstein bloque au sein de son comité l'adoption d'un projet de loi voulu par le gouvernement pour exempter les Haredim de service militaire

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a demandé à voir le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, Yuli Edelstein, pour parler de conscription des ultra-orthodoxes.
Selon les médias israéliens, il s’agit là d’une main tendue du Premier ministre au député du Likud pour tenter d’arracher un compromis et d’empêcher le vote préliminaire, demain, du projet de loi de dissolution de la Knesset, qui aurait pour conséquence de faire chuter son gouvernement et de donner lieu à des élections.
Au cœur de cette crise se trouve l’exaspération des dirigeants ultra-orthodoxes envers Edelstein, lequel bloque au sein de son comité l’adoption d’un projet de loi voulu par le gouvernement pour exempter les Haredim de service militaire, comme l’exigent les partis Shas et Yahadout HaTorah.
Edelstein a par ailleurs dit que sa commission ferait en sorte que de lourdes sanctions financières s’appliquent aux déserteurs.
Selon certains informations, une nouvelle version de ce projet de loi, révisée par la commission d’Edelstein, prévoit des sanctions sévères, à commencer par la fin des déductions sur l’impôt foncier et des tarifs réduits dans les transports publics, la suppression des avantages fiscaux pour les femmes employées et mariées à des fraudeurs, l’exclusion des loteries pour le logement et la fin des subventions pour les garderies et les études.
Dans cette version, le projet de loi priverait les déserteurs, jusqu’à l’âge de 29 ans, du droit de passer le permis de conduire ou de se rendre à l’étranger, sans compter le risque d’interpellation.
Ce sont précisément les réticences d’Edelstein à revenir sur ses positions lors des pourparlers de la dernière chance avec les haredim, sous l’égide de Netanyahu, qui ont conduit les dirigeants de Degel HaTorah – l’une des deux factions qui composent Yahadout HaTorah – à proposer la dissolution de la Knesset. S’il a fait preuve de davantage de flexibilité lors des pourparlers de ces tout derniers jours, cela n’a pas suffi à empêcher le Shas d’emboîter le pas à Yahadout HaTorah.
Selon la chaîne N12, lors des derniers pourparlers, Edelstein s’est dit disposé à revenir sur l’annulation des déductions d’impôts fonciers et à permettre aux haredim de bénéficier d’allégements fiscaux pour l’achat d’un premier bien immobilier.
Malgré tout, le désaccord demeure entier : le député insiste pour que ces sanctions soient d’application immédiate alors que les Haredim militent en faveur d’une période grâce d’une année, de façon à relâcher la pression sur les réfractaires au service.
S’exprimant sous couvert d’anonymat pour la Treizième chaîne, une personnalité politique haredi de haut rang a déclaré que « à défaut d’une version finale acceptée par les partis, la décision de voter la dissolution de la Knesset demain sera maintenue ».