Niveau d’alerte élevé à l’ambassade israélienne de New Delhi
Face à une menace potentiellement "grave" de la part de milices liées à l'Iran, la sécurité a été renforcée et les rues environnantes sont minutieusement contrôlées
L’ambassade israélienne de New Delhi est en état d’alerte élevé depuis quelques semaines, en raison des inquiétudes « graves » portant sur un attentat terroriste qui pourrait être potentiellement commis par des milices liées à l’Iran, a fait savoir un reportage diffusé samedi par une chaîne d’information affiliée à l’opposition iranienne et dont le siège se trouve à Londres.
Cette information a été reprise dans la foulée par les médias israéliens.
Les mesures de sécurité ont été renforcées dans le secteur entourant l’ambassade, dans la capitale indienne, et des caméras de surveillance ont été installées dans les rues environnantes qui font aussi l’objet de patrouilles accrues, selon le reportage d’Iran International.
La chaîne en perse a indiqué que l’alerte sécuritaire était « grave » et elle a cité une source israélienne qui n’a pas été identifiée et qui aurait dit que la mission de New Delhi serait devenue l’une des « cibles probables » des milices affiliées à Téhéran.
La source a aussi ajouté que la police indienne et les forces anti-terroristes avaient fait un exercice de sécurité pour se préparer à une attaque possible. A cette occasion, les rues entourant la mission diplomatique ont été bloquées et des tirs et des explosions ont été entendus.
Cette information survient une semaine après qu’Iran International a fait savoir que l’agence israélienne du Mossad avait déjoué un complot iranien récent, dont l’objectif était d’assassiner un diplomate travaillant au consulat d’Istanbul.
La chaîne avait ajouté qu’en plus de ce ressortissant israélien, un général américain stationné en Allemagne et un journaliste français devaient être assassinés dans le cadre de ce complot.
L’année dernière, une explosion survenue aux abords de l’ambassade israélienne de New Delhi avait endommagé des voitures mais n’avait pas fait de blessés. Selon l’Inde, cette attaque avait été commise par les forces al-Quds du Corps des gardiens iraniens de la révolution.
Dans une lettre retrouvée aux abords de l’explosion, des menaces de mort à l’encontre de l’ambassadeur, qui était aussi prévenu qu’il avait été placé sous une surveillance constante. La lettre jurait par ailleurs de venger la mort des « martyrs » – Qassem Soleimani, le commandant de la Force al-Quds tué en janvier 2020 par une frappe d’un drone des États-Unis, Abu Mahdi al-Muhandis, un haut commandant de milice irakien tué avec Soleimani, et Mohsen Fakhrizadeh, l’architecte du programme nucléaire iranien, tué lors d’une attaque en novembre 2020 que Téhéran avait imputée à Israël.
La note manuscrite, écrite en anglais mais criblée de fautes de grammaire et d’orthographe, était adressée à l’ambassadeur d’Israël, Ron Malka, et le qualifiait de « terroriste de la nation terroriste ». Elle affirmait émaner d’un groupe inconnu jusqu’à présent, « India Hezbollah ». Le Hezbollah libanais est une organisation terroriste soutenue par l’Iran qui a juré de détruire Israël.
Au mois de février 2012, l’épouse de l’attaché militaire israélien avait été blessée dans un attentat à la voiture piégée à New Delhi. La police avait conclu que les Gardiens de la révolution islamique iraniens avaient été à l’origine de l’attaque.
Cet attentat était survenu dans le cadre d’une série de tentatives d’attaques contre des cibles israéliennes, dans le monde entier, pendant la même période. Le même jour que l’explosion de 2012, une bombe avait été découverte sur la voiture d’un diplomate israélien dans l’ancienne république soviétique de Géorgie.
Le jour suivant, trois Iraniens avaient accidentellement fait exploser leur maison en Thaïlande. Les hommes, qui n’avait jamais été poursuivis pour terrorisme, ont été libérés en 2020 quand l’Iran a relâché, de son côté, l’universitaire australienne Kylie Moore-Gilbert qui était restée plus de deux ans en détention après avoir été accusée d’espionnage.