L’Iranien qui aurait reconnu avoir prévu de tuer des Israéliens se dédit
Après des informations portant sur l'interrogatoire d'un membre des Gardiens de la révolution en Iran même, l'homme a dit avoir été torturé et il a réfuté ses aveux
Un Iranien a réfuté avoir été impliqué dans un projet visant à assassiner un diplomate israélien en Turquie et deux autres individus, affirmant que ses aveux ont été obtenus sous le torture.
Au début du mois, plusieurs médias israéliens avaient fait savoir que l’agence d’espionnage du Mossad avait arrêté et interrogé Mansour Rasouli, membre des Gardiens de la Révolution islamique, sur le territoire iranien.
Samedi, une nouvelle vidéo prétendant montrer Rasouli en train de faire ses aveux pendant son interrogatoire à son domicile, en Iran, a été diffusée. Il reconnaît dans la séquence avoir été envoyé pour assassiner un diplomate israélien qui travaille au consulat du pays à Istanbul, ainsi qu’un général américain stationné en Allemagne et un journaliste en France.
Selon la Treizième chaîne, les images ont été transmises par le Mossad lui-même, même si elle n’a pas précisé les sources de cette information.
Une autre vidéo a été diffusée par Iran International, un média d’opposition iranien dont le siège se trouve à Londres, où Rasouli réfute ses aveux, affirmant qu’il a fait sa confession sous la contrainte.
« Des criminels m’ont enlevé… Ils m’ont mis un sac sur la tête et ils m’ont emmené dans un lieu inconnu », dit-il sur les images.
« Ils m’ont dit qu’ils me tueraient, ainsi que ma famille, et ils m’ont gravement torturé. Ils m’ont dit qu’il fallait que je dise tout ce qu’ils me diraient – que j’étais un émissaire des Gardiens de la révolution et que j’avais été envoyé pour tuer des gens en Europe et en Turquie », ajoute-t-il.
« Et je le nie, bien sûr, tout cela est faux », poursuit-il.
@IranIntl_En has obtained a video of the IRGC Quds Force agent whose audio had been published by Israel’s Channel 13.
At 01:45 (in the video) he admits he'd been commissioned to kill an Israeli diplomat in Istanbul, a senior US general in Germany & a journalist in France. pic.twitter.com/4TJVWEsnZ6— Iran International English (@IranIntl_En) May 7, 2022
La semaine dernière, un enregistrement qui aurait été celui de Rasoul, 52 ans, avait été diffusé par les chaînes israéliennes de télévision, ainsi que la photo de l’homme incriminé. « Nous allons assassiner ces trois hommes pour le compte de la république islamique… Ils ont insisté sur le fait que ça se ferait », disait une voix masculine dans l’enregistrement.
Aucune des chaînes n’avait précisé l’origine de cet enregistrement.
La Douzième chaîne avait ajouté, sans citer ses sources, que l’agence de sécurité du Shin Bet – qui travaille généralement sur le territoire israélien uniquement – avait participé à l’opération.
קטע מחקירת החשוד בניסיון התנקשות בדיפלומט ישראלי בטורקיה. מנצור רסולי, אזרח איראני, מודה שנשלח ע״י משמרות מהפכה לפגוע בדיפלומט ישראלי בטורקיה, בגנרל אמריקני בגרמניה והעיתונאי יהודי בצרפת pic.twitter.com/WzjWGs1xQN
— Alon Ben-David (@alonbd) April 30, 2022
Rasouli avait été relâché après l’interrogatoire, selon les chaînes. « J’ai fait une erreur, je ne ferai rien, je le jure », avait-il alors apparemment promis aux agents.
Au mois de février, les médias avaient annoncé que le Mossad avait aidé à déjouer douze attentats terroristes qui devaient prendre pour cible des ressortissants israéliens, ces deux dernières années – des attaques qui étaient, en majorité, liées au groupe jihadiste État islamique.
Par ailleurs, l’année dernière, les services turcs de renseignement auraient déjoué un complot ourdi par Téhéran visant à assassiner un homme d’affaires israélo-turc qui vit à Istanbul et qui est propriétaire d’une compagnie de génie spécialisée dans les technologies aérospatiales
Ce meurtre aurait dû être commis pour venger la mort du scientifique iranien Mohsen Fakhrizadeh, à la tête du programme nucléaire de la République islamique. Il avait été tué en 2020 dans une attaque qui avait été largement attribuée au Mossad. L’assassinat de l’homme d’affaire israélien aurait aussi permis de mettre un coup d’arrêt au réchauffement des liens entre Ankara et Jérusalem.