Nombre record d’agneaux et de veaux vivants importés en Israël en 2019
700 000 animaux d'Australie et d'Europe importés pour engraissement et abattage ; le projet de loi interdisant le transport de bétail vivant, stoppé par l'absence de gouvernement
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.
Un nombre record de 691 327 agneaux et veaux vivants ont été transportés en Israël pour être engraissés et abattus en 2019, a rapporté lundi « Animals », l’organisation israélienne de défense des droits des animaux.
Ce chiffre marque une augmentation de 5 514 par rapport au nombre d’animaux vivants qui sont arrivés dans le pays en 2018 et poursuit une tendance d’augmentation annuelle des importations (à l’exception de 2017, qui a connu une légère baisse).
À titre de comparaison, 95 545 animaux vivants ont été importés pour l’industrie de la viande en 2009 et 228 711 en 2014, a indiqué Animals.
De nombreux rapports faisant état de mauvais traitements d’animaux liés à l’industrie du transport d’animaux vivants sont apparus ces dernières années.
Le mois dernier encore, des images sordides de cruauté ont été diffusées dans des fermes de bétail australiennes qui envoient des animaux vivants en Israël pour y être engraissés et abattus. Ces images, diffusées par le journal télévisé de Kan, ont été filmées secrètement par deux Israéliens qui ont réussi à décrocher des emplois dans plusieurs fermes de l’ouest de l’Australie.
On y voyait un responsable de la protection des animaux donner des coups de pied et de poing à une vache ; des employés se tenant debout sur des animaux, les électrocutant et même leur tirant dessus « pour le plaisir » ; des vaches agonisantes qu’on laissait mourir lentement lorsqu’il n’y avait pas assez d’armes pour les achever et – dans un cas – une vache encore vivante sur le sol après qu’une personne qui n’avait jamais tenu d’arme auparavant ait tiré quatre balles dans son corps.
Fin 2018, la Knesset a donné son feu vert à un projet de loi en lecture préliminaire pour mettre fin aux transports d’animaux vivants en provenance d’Australie et d’Europe.
La législation proposée visait à réduire progressivement le nombre de têtes de bétail importées en Israël et à arrêter complètement l’importation dans les trois ans, en passant entièrement à l’importation de viande réfrigérée.
Cependant, depuis décembre 2018, le projet de loi n’a pas avancé parce qu’il n’y a pas eu de gouvernement en fonction. Des élections ont eu lieu en avril et en septembre de l’année dernière. Mais comme aucun parti n’a pu former de coalition, un troisième scrutin national a été fixé au mois de mars.