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Nucléaire iranien : la route reste encore longue

Les participants notent une certaine avancée dans les discussions, mais la situation n'est toujours pas débloquée

La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, et le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, le 18 février 2014 à Vienne (Crédit : Dieter Nagl/AFP )
La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, et le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, le 18 février 2014 à Vienne (Crédit : Dieter Nagl/AFP )

L’Iran et les grandes puissances ont franchi jeudi une nouvelle étape vers le réglement définitif de leur conflit sur le programme nucléaire de Téhéran en s’accordant sur un « cadre » des négociations futures, qui s’annoncent néanmoins longues et difficiles.

« Il reste beaucoup à faire. Cela ne sera pas facile, mais nous avons fait un bon début », a déclaré la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton à l’issue d’une réunion de trois jours à Vienne.

La prochaine rencontre est prévue pour le 17 mars dans la capitale autrichienne.

« Nous avons eu trois jours très productifs au cours desquels nous avons identifié toutes les questions auxquelles nous devrons répondre afin de conclure un accord définitif et global », a expliqué Mme Ashton dans une déclaration à la presse en compagnie du ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif. Ce dernier a fait la même déclaration dans sa langue, avant que les deux responsables ne quittent la salle sans répondre à la moindre question des journalistes.

Mme Ashton doit présider en début d’après-midi à Bruxelles une réunion extraordinaire sur la crise en Ukraine.

A Vienne, les négociateurs ont fixé « un calendrier de réunions, initialement sur les quatre prochains mois avec un cadre afin de continuer » leurs délibérations. Des experts techniques se retrouveront début mars, a-t-elle encore détaillé.

Les Occidentaux et Israël soupçonnent l’Iran de vouloir se doter de l’arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil, ce que Téhéran nie farouchement.

Le 24 novembre dernier, l’Iran avait conclu avec les grandes puissances un plan d’action sur six mois, appliqué depuis le 20 janvier, prévoyant un gel de certaines activités nucléaires sensibles en échange de la levée d’une petite partie des sanctions qui étranglent son économie.

Les négociateurs ont désormais la tâche délicate de le transformer -au plus tôt le 20 juillet- en un accord global garantissant sans l’ombre d’un doute la nature pacifique du programme nucléaire iranien.

Sur sa page Facebook, M. Zarif a précisé être tombé d’accord avec Mme Ashton « pour tenir plusieurs réunions à notre niveau sur une base mensuelle entre maintenant et le (début du) mois de khordad » qui commence le 22 mai.

D’ici la prochaine réunion du 17 mars, la chef de la diplomatie européenne se rendra à Téhéran, a-t-il affirmé.

L’enjeu est de taille: un accord global permettrait une normalisation des relations internationales entre l’Iran et les Etats-Unis, rompues depuis trente-cinq ans, et éloignerait dans la foulée l’option militaire évoquée souvent par Israël et les Etats-Unis, comme encore récemment par le secrétaire d’Etat américain John Kerry.

Experts et diplomates jugent peu probable la conclusion d’un accord en l’espace de six mois, mais la période pourra être prolongée jusqu’à un an à compter de la signature du plan d’action en novembre, par consentement mutuel.

L’absence d’avancée d’ici à juillet serait toutefois un mauvais présage pour la suite. Un surplace donnerait des arguments aux parlementaires américains pour resserrer encore l’étau des sanctions. Cela affaiblirait dans la foulée les marges de manoeuvre du président modéré Hassan Rohani, à l’origine du dégel de ces derniers mois, face aux farouches opposants à tout compromis à Téhéran.

S’il veut obtenir la levée de l’ensemble des sanctions internationales, l’Iran devra probablement fermer son site d’enrichissement de Fordo, enfoui sous une montagne, réduire le nombre de ses centrifugeuses (environ 19.000 actuellement) qui servent à enrichir l’uranium, et abandonner définitivement son projet de réacteur à eau lourde d’Arak, dont il pourrait tirer du plutonium utilisable dans la mise au point d’une bombe, estiment les experts.

Conjuguées à des inspections plus fréquentes de l’AIEA, ces mesures entraveraient considérablement la capacité de l’Iran à se constituer un arsenal nucléaire.

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