Nucléaire iranien: « les marges de manœuvre commencent à rétrécir », dit le chef de l’AIEA
Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique Rafael Grossi a appelé à plus de transparence pour "pour arriver à des solutions diplomatiques"
« Les marges de manœuvre commencent à rétrécir » pour l’Iran sur son programme nucléaire, a prévenu mardi le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, à la veille d’un voyage « important » à Téhéran.
« L’administration iranienne doit comprendre que la situation internationale devient de plus en plus tendue et que les marges de manœuvre commencent à rétrécir et que c’est impératif de trouver des moyens pour arriver à des solutions diplomatiques », a-t-il dit dans un entretien à l’AFP.
« L’Agence travaille en Iran, inspecte, mais j’ai toujours dit qu’il faut plus de transparence. Il faut qu’on puisse voir plus. Vu l’ampleur, la profondeur, l’ambition du programme iranien, c’est nécessaire de trouver des manières de donner à l’agence plus de visibilité », a-t-il plaidé.
Sa visite intervient une semaine après la victoire du républicain Donald Trump à la présidentielle américaine.
« J’ai déjà eu l’occasion de travailler avec la première administration Trump et on travaillait bien », a assuré le patron de l’AIEA.
Durant le premier mandat de M. Trump, les Etats-Unis se sont retirés en 2018 d’un accord international censé encadrer les activités atomiques de l’Iran en échange d’une levée des sanctions internationales.
Toutes les tentatives ont échoué ces dernières années pour raviver cet accord, qui avait été conclu en 2015 avec les pays européens de l’E3 (Paris, Londres, Berlin), les Etats-Unis (sous Barack Obama), la Russie et la Chine.
« C’est une coquille vide », a reconnu M. Grossi.
Le programme nucléaire iranien n’a eu de cesse depuis de monter en puissance, même si Téhéran nie vouloir se doter de la bombe atomique.
Selon l’AIEA, la République islamique a considérablement augmenté ses réserves de matières enrichies à 60 %, proches des 90 % nécessaires pour élaborer une arme atomique.
Mais depuis la prise des fonctions en août du nouveau président réformiste Massoud Pezeshkian, Téhéran a exprimé son souhait de relancer des négociations pour ranimer l’accord.
La dernière visite de M. Grossi en Iran remonte à mai. Il avait alors appelé à des mesures « concrètes » pour aider à renforcer la coopération sur le programme nucléaire iranien lors d’une conférence de presse dans la province d’Ispahan (centre), où se trouve l’usine d’enrichissement d’uranium de Natanz.