Nucléaire iranien : « Nous enrichirons quand et comme nous le voulons »
Le responsable du nucléaire iranien, Ali Akbar Salehi, déclare que Téhéran n'acceptera pas que les puissances étrangères se mêlent du programme nucléaire
Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël
L’Iran déterminera seul de ses besoins d’enrichissement de l’uranium, a déclaré mardi le responsable du nucléaire du pays. Il n’acceptera pas que des puissances étrangères lui dictent ses politiques sur l’enrichissement.
« Comme je l’ai déjà affirmé de nombreuses fois, le droit à l’enrichissement a été reconnu et nous n’avons nul besoin qu’ils reconnaissent ce droit, » a affirmé Ali Akbar Salehi lors d’une interview à l’agence de presse semi-officielle Fars.
« C’est un droit inscrit dans le Traité de non-prolifération, mais ils ont aussi reconnu ce droit en pratique et de facto, et Mme Sherman l’a confirmé explicitement samedi, » a-t-il ajouté, faisant référence à la sous-secrétaire d’État américaine, Wendy Sherman. Sherman s’est rendue en Israël le week-end dernier, afin de mettre à jour les dirigeants israéliens sur les progrès des négociations avec l’Iran.
Au désarroi d’Israël, exprimé en public, le président américain Barack Obama a répondu en décembre qu’il pourrait envisager un accord permanent selon lequel l’Iran pourrait maintenir une capacité d’enrichissement limitée. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, en revanche, a déclaré que la totalité des capacités « nucléaires militaires » de l’Iran devaient être démantelées.
« Zéro enrichissement, zéro centrifuge, zéro plutonium, rien de tout cela n’est nécessaire » pour un usage civil ni pour l’énergie nucléaire, a déclaré Netanyahu lors d’une conférence de presse mardi, en présence de la chancelière allemande Angela Merkel.
Salehi, le dirigeant de l’Organisation de l’énergie atomique de l’Iran, a souligné que Téhéran pourrait reprendre l’enrichissement au-delà de 5 % si les autres pays ne leur fournissaient pas d’uranium enrichi.
« Nous avons volontairement accepté de restreindre notre droit à l’enrichissement à 5 % mais cela ne signifie pas que si nous devions enrichir au-delà de la limite, nous ne le ferions pas. »
En novembre, l’Iran avait déjà signé un accord intérimaire avec le groupe des 5+1 – la Grande-Bretagne, la Chine, la France la Russie, les États-Unis et l’Allemagne – et avait commencé à l’appliquer le 20 janvier.
Selon l’accord, qui doit durer six mois, l’Iran s’est soumis aux limites d’enrichissement de l’uranium à 5 %, réduisant sa production de 20 %. En retour, l’Union européenne et les États-Unis ont allégé les sanctions économiques qui pesaient sur l’Iran.
Les négociations sur le nucléaire ont repris la semaine dernière à Vienne, toutes les parties ont convenu d’un cadre et d’un horaire pour négocier un accord.