Nucléaire : l’Iran n’entend plus les « tambours de la guerre »
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, se félicite des progrès accomplis grâce aux négociations
L’Iran n’entend plus les « tambours de la guerre » grâce aux progrès dans les négociations nucléaires entre Téhéran et les grandes puissances, a affirmé mardi le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif.
Zarif a également assuré que la décision de Téhéran de reprendre les négociations, bloquées depuis plusieurs années, pour parvenir à un accord sur le programme nucléaire controversé iranien avait réduit les tensions diplomatiques, un mouvement qui ne pouvait être inversé.
Mais le ministre des Affaires étrangères a démenti que son équipe négociait « comme des marchands de tapis » lors des discussions face au groupe 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) qui ont vu un accord intérimaire être prolongé jusqu’à l’été 2015.
« Grâce à ces négociations, la République islamique est devenue plus sûre (…) et moins vulnérable qu’avant », a déclaré Zarif lors d’une discours diffusé à la télévision d’Etat.
« Plus personne ne peut battre les tambours de la guerre (…) l’atmosphère hostile créée contre nous a disparu. Le monde a réalisé que la compréhension mutuelle et les intérêts communs peuvent mener à un accord », a-t-il affirmé devant des étudiants.
Les Etats-Unis et Israël ont souligné que toutes les options, dont une action militaire, était possible contre l’Iran en cas d’échec des négociations.
Les grandes puissances exigent que l’Iran réduise ses capacités nucléaires, afin d’empêcher qu’il dispose un jour de la bombe atomique. Téhéran revendique son droit à une filière nucléaire civile complète et demande la levée des sanctions économiques occidentales.
L’Iran a regagné le respect depuis la relances des négociations en 2013, même si les discussions ont souffert « de la mauvaise conception » des Occidentaux sur la façon de négocier des Iraniens.
Les Occidentaux « croyaient que les Iraniens faisaient du +taarof+ », a-t-il expliqué en référence à l’art iranien de la politesse, et pensaient que Zarif et son équipe « gagnaient du temps, négociaient comme des marchands de tapis pour faire des concessions de dernière minute », a dit Zarif.
A cause de cette mauvaise interprétation, « nous n’avons pas été capables de parvenir à nos objectifs », a-t-il ajouté, soulignant que les deux parties avaient besoin de temps pour régler les « détails » d’un accord qui mettrait fin à plus d’une décennie de crise diplomatique.
Le président Hassan Rouhani, en déplacement dans le nord du pays, a pour sa part affirmé que le défi pour l’Iran était d’améliorer l’état de l’économie soumise à une série de sanctions internationales.
« Le monde a besoin de l’Iran pour (assurer) la sécurité de la région et du monde, et pour la prospérité économique régionale et mondiale », a-t-il affirmé à Gorgan, où il doit inaugurer mercredi une ligne de chemin de fer reliant l’Iran au Kazakhstan via le Turkménistan.