Nucléaire : nouvelle mise en garde iranienne aux membres de l’AIEA
Téhéran a mis en garde contre la possible adoption par l'Agence internationale de l'énergie atomique d'une résolution condamnant sa décision de suspendre certaines inspections

L’Iran a adressé une nouvelle mise en garde mardi contre la possible adoption par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) d’une résolution condamnant sa décision de suspendre certaines inspections menées par cette institution onusienne.
Alors que Téhéran, Londres, Paris et Berlin cherchent à sauver l’accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015 à Vienne, le porte-parole du gouvernement iranien, Ali Rabii, a prévenu que l’adoption d’une telle résolution risquait de rendre vains ces efforts. Mais il a réaffirmé l’attachement de l’exécutif iranien à une solution concertée.
Selon des sources diplomatiques, l’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne, les trois pays européens parties à l’accord de Vienne ont l’intention de soumettre vendredi au vote du Conseil des gouverneurs de l’AIEA un texte exprimant « leurs vives inquiétudes » et appelant l’Iran « à reprendre immédiatement » l’ensemble du programme d’inspections prévu par cet accord.
Téhéran a déjà prévenu que l’adoption d’un tel texte « serait absolument contreproductive et destructive » et a menacé de « mettre fin » à l’accord technique temporaire conclu le 21 février entre l’AIEA et la République islamique pour limiter l’ampleur de la suspension des inspections à laquelle le gouvernement, modéré-réformateur, a dû se résoudre sous la pression d’une loi votée par le Parlement, tenu par les conservateurs.
« Je me dois de lancer cet avertissement : les actes allant à l’encontre de nos attentes auront des effets négatifs sur le processus diplomatique et peuvent faire rapidement disparaître les créneaux favorables » à la négociation, a répété M. Rabii lors d’une conférence de presse.
« Nous sommes toujours attachés à la diplomatie », a-t-il ajouté.

L’accord de Vienne menace de voler en éclats depuis que l’ancien président américain Donald Trump en a retiré son pays en 2018 avant de poursuivre l’Iran à coup de sanctions punitives au nom d’une politique de « pression maximale ».
En riposte, Téhéran s’est affranchi depuis 2019 de la plupart de ses engagements clef pris à Vienne et destinés à prouver que la République islamique ne cherche pas à se doter de la bombe atomique.
Joe Biden, qui a succédé à M. Trump à la Maison-Blanche en janvier, dit vouloir réintégrer les Etats-Unis à l’accord, mais exige pour cela que Téhéran revienne d’abord au respect plein et entier de ses engagements. De son côté, Téhéran assure être prêt à revenir à l’application stricte de l’accord, mais à condition que Washington lève toutes les sanctions prises à son encontre depuis 2018.