NY University : Une salle de prière musulmane taguée du nom d’une fraternité juive
L'AEPi nie toute implication et promet de coopérer à l'enquête ; l'imam du campus s'est dit indigné face au graffiti en forme de phallus, avec des tapis qui ont été souillés

JTA – Les responsables de l’Université de New York (NYU) ont déclaré que le nom d’une fraternité juive avait été tagué dans une salle de prière musulmane du campus qui avait été profanée la semaine dernière.
Un étudiant avait découvert les dégâts jeudi dernier alors qu’il s’était rendu dans la salle de prière de la bibliothèque Bobst. A son arrivée, les tapis de prière étaient imbibés d’urine et un dessin phallique ornait un mur, accompagné des lettres « AEPI », en référence à la fraternité juive Alpha Epsilon Pi.
Le groupe de travail sur les crimes de haine du Département de la police de New York (NYPD) enquête sur cette affaire en collaboration avec la NYU. Dans un communiqué publié en réaction aux faits, l’université a déclaré que les auteurs de ces actes seront « soumis aux sanctions les plus sévères ».
« Cette profanation d’un lieu de culte est ignoble, répréhensible et totalement inacceptable », peut-on lire dans le communiqué.
« Elle va à l’encontre de tous les principes de notre communauté, et nous condamnons cet acte d’islamophobie et de haine anti-musulmane. »
Le bureau international de la fraternité a déclaré qu’il n’avait pas connaissance de l’implication de ses membres et il a condamné ces actes de vandalisme. Il a indiqué que sa section de la NYU coopérait à l’enquête.
Today, @CAIRNewYork called on university, state and federal law enforcement authorities to launch a hate crime investigation of the recent desecration of the Muslim prayer space at @nyuniversity's Bobst Library, where an unidentified individual with access to university property… pic.twitter.com/LUs52Gdi8b
— CAIR National (@CAIRNational) April 4, 2025
« En tant qu’organisation, nous condamnons fermement ce vandalisme et notre section Alpha coopère pleinement à l’enquête de l’administration », a écrit Jon Pierce, porte-parole de l’AEPi international, dans une déclaration envoyée par courriel.
« Nous espérons que l’enquête permettra de retrouver le ou les auteurs et nous estimons que, lorsqu’ils seront retrouvés, ils devront être punis de manière appropriée par l’université et par les autorités compétentes. »
C’est la NYU qui avait accueilli la première section de l’AEPi dans le pays, fondée en 1913. Mais celle-ci a été suspendue au cours de la dernière décennie pour bizutage, selon le site internet de l’université, et elle n’est pas autorisée à organiser des activités sur le campus.
Cette affaire a suscité un tollé sur les réseaux sociaux de la part des membres de la communauté musulmane de la NYU et d’autres, qui ont demandé à l’établissement de poursuivre les vandales et de protéger les étudiants musulmans. Faiyaz Jaffer, imam et chercheur au Centre islamique de l’Université de New York, a écrit sur Instagram que les étudiants musulmans de l’établissement avaient exprimé « leur peur, leur anxiété et leur indignation ».
« Il ne s’agit pas simplement d’un acte de vandalisme ; c’est une attaque malveillante et profondément irrespectueuse motivée par la haine anti-musulmane », a déclaré Jaffer dans le communiqué.
Une coalition de groupes d’étudiants musulmans a appelé l’université à expulser les responsables de ces actes et à installer des caméras de sécurité dans l’espace de prière.
« Nous sommes scandalisés et dégoûtés par cette attaque flagrante menée à l’encontre des étudiants musulmans dans notre espace », ont-ils écrit sur Instagram.
« Ce n’est pas seulement un ‘incident’. C’est un crime de haine et une menace directe pour notre sécurité. Comment pouvons-nous nous sentir en sécurité dans cette université alors que notre sécurité est presque toujours menacée ? »