Obama : Israël ne peut pas « occuper et coloniser les terres palestiniennes »
Le président américain a également affirmé que les Palestiniens doivent rejeter toute forme de violence et reconnaitre « la légitimité d’Israël »

Le président américain Barack Obama a déclaré mardi qu’alors que les Palestiniens devaient rejeter toute forme de terrorisme ou d’incitation à la violence, Israël devait, de son coté, reconnaitre qu’il ne pouvait pas « occuper en permanence et coloniser la terre palestinienne. »
« Certainement, Israéliens et Palestiniens iraient mieux si les Palestiniens rejetaient les incitations [à la violence] et reconnaissaient la légitimité d’Israël. Mais Israël doit reconnaitre qu’il ne peut pas occuper en permanence et coloniser les terres palestiniennes. Nous devons tous faire mieux », a déclaré le Président américain à la 71e session de l’Assemblée générale des Nations unies à New York.
Dans son discours, Obama a tenté d’utiliser cette dernière apparition devant l’institution mondiale pour décrire comment son administration a placé le monde sur une meilleure trajectoire ces huit dernières années. Au cœur de cette approche, a déclaré Obama, se trouve la notion que les conflits sont mieux résolus lorsque les nations coopèrent.
Le président a évoqué les réalisations obtenues par son administration avec d’anciens adversaires, comme Cuba et la Birmanie, des exemples clés de progrès. Il a également rappelé la résolution de l’an passé à propos de « la question du nucléaire iranienne réglée diplomatiquement », comme la réussite principale de ces huit ans.
Dans son discours, Obama a parlé d’un monde « moins violent » et « plus prospère » mais parsemé « d’incertitudes, d’inquiétudes et de conflits », lors que les nations luttent contre une crise des réfugiés dévastatrice, le terrorisme et un renversement de l’ordre au Moyen Orient.

« Malgré les énormes progrès, gouverner est devenu une tâche plus difficile et les tensions émergent plus rapidement », a-t-il affirmé, ajoutant que le monde faisait, aujourd’hui, face à un choix, « avancer vers un meilleur modèle pour la coopération et l’intégration, ou se retirer dans un monde très divisé. »
« Là est le paradoxe qui définit le monde aujourd’hui; a déclaré Obama. Nous devons aller de l’avant et non reculer. »
Le président américain a également admis que les « bains de sang » à travers le Moyen Orient ne seront pas facilement résolus et a souligné que la guerre civile en Syrie ne pouvait se régler que par la voie diplomatique.
« Cet état d’esprit de sectarisme, d’extrémisme et de massacre qui s’est installé [au Moyen Orient] ne sera pas inversé rapidement », a déclaré Obama, ajoutant qu’ « aucune force extérieure ne va forcé des communautés à coexister », et que la communauté internationale doit « travailler avec ceux qui cherchent à construire, et non à détruire. »
En Syrie, où la guerre civile a retiré la vie à plus de 300 000 personnes, Obama a déclaré qu’il n’y avait « pas de victoire militaire finale à gagner », et que le monde devait poursuivre sur la voie du « dur labeur de la diplomatie et de l’aide humanitaire ».
Il a ajouté qu’il subsistait une « composante militaire, signifiant qu’il faut rester uni constamment contre l’EI [le groupe terroriste Etat islamique]. »
Dans une allusion subtile au candidat républicain Donald Trump, Obama à également déploré le fait que des réseaux terroristes aient répandu leur idéologie sur les réseaux sociaux, déclenchant la colère à l’encontre des « immigrants et des musulmans innocents ».
« Nous devons rejeter toute forme de fondamentalisme, de racisme ou de croyance en une supériorité ethnique » qui est » irréconciliable avec avec la modernité », a déclaré Obama.
Mardi, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon a déclaré devant l’Assemblée générale des Nations unies que la seule solution au conflit israélo-palestinien était une solution à deux états, et que la solution à un état serait « vouée à l’échec » pour les deux parties.
« C’est de la folie. Remplacer une solution à deux états par une construction à un seul serait voué à l’échec : déniant aux Palestiniens leur droit à la liberté et à un futur plus juste, éloignant Israël de sa vision d’une démocratie juive vers un plus grand isolement mondial », a déclaré Ban.
Des agences ont contribué à cet article.