Odeh remercie l’électorat arabe et juif pour le résultat « historique » du parti
La Liste arabe unie des partis arabes s'impose comme troisième force politique d'Israël avec 15 députés élus après dépouillement de 90 % des bulletins de vote
Les partis arabes sont en voie mardi d’enregistrer le meilleur score de leur histoire à l’issue d’élections en Israël.
Aux législatives de septembre dernier, la Liste arabe unie des partis arabes avait surpris en s’imposant comme troisième force politique d’Israël avec 13 députés élus sur les 120 de la Knesset, le Parlement, le meilleur résultat combiné pour des formations arabes.
Six mois plus tard, les partis arabes espéraient obtenir 16 sièges en récoltant la colère chez l’électorat arabe liée au « plan Trump » pour le Proche-Orient, soutenu par le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Ce plan prévoit de faire de Jérusalem la capitale « indivisible » d’Israël, mais aussi de transférer le contrôle d’une dizaines de villes et villages arabes en Israël à un futur Etat palestinien, ce qui a choqué nombre des Arabes israéliens qui ont dit se sentir comme des citoyens de « second » rang.
La Liste arabe unie, qui rassemble des islamistes, des libéraux, des socialistes et des communistes, a conservé sa troisième place et devrait réaliser son meilleur score selon les dernières estimations, qui lui confèrent mardi 15 sièges.
« Il s’agit d’une réussite historique », s’est félicité Ayman Odeh, chef de la Liste arabe unie lors d’une conférence de presse dans sa ville natale de Haïfa. « Je veux remercier notre public, tant les électeurs arabes que juifs qui ont soutenu la Liste unie. »
Le député arabe Ahmad Tibi a déclaré à la radio militaire que Kakhol lavan a échoué aux élections en raison de sa stratégie de vouloir voler des voix à la droite.
« Il s’avère que le public préfère l’original que l’imitation », a-t-il dit.
La performance des partis arabes n’a toutefois pas réussi à diminuer le score de Benjamin Netanyahu, inculpé pour corruption, abus de confiance et malversation dans une série d’affaires, qui se dirige lui aussi vers sa meilleure performance à la tête du Likud, avec au moins 36 sièges selon les derniers résultats, non définitifs.
Le Premier ministre fait face à sept chefs d’accusation dans trois affaires criminelles : fraude et abus de confiance dans les affaires 1000 et 2000, et corruption, fraude et abus de confiance dans l’affaire 4000 – d’où la requête déposée mardi par l’ONG Mouvement pour un gouvernement de qualité.
« Nous ne connaissons pas les résultats définitifs mais le gouvernement que formera Netanyahu sera le plus dangereux de l’histoire d’Israël », a prévenu mardi M. Odeh, qui qualifie le Premier ministre sortant de « plus grand provocateur des citoyens arabes ».
« Nous sommes prêts à nous engager dans un véritable combat avec l’extrême-droite, ce combat doit être populaire et doit se mener avec la participation du peuple arabe et des partis juifs démocratiques », a-t-il ajouté.
Odeh et une partie de ses troupes avaient, sans succès, recommandé à l’automne Benny Gantz, le rival de M. Netanyahu, au poste de Premier ministre afin de mettre un terme au règne du chef du gouvernement, attendu par la justice pour son procès le 17 mars.