La France appelle Israël à « se retirer » de la zone tampon en Syrie
Cette zone avait été mise en place après la guerre de 1973 entre les deux pays ; une Force des Nations unies chargée d'observer le désengagement (FNUOD) y est depuis déployée
La France « appelle Israël à se retirer de la zone » tampon instaurée entre le pays et la Syrie, ainsi que « au respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la Syrie », a rapporté mercredi le ministère des Affaires étrangères.
« Tout déploiement militaire dans la zone de séparation entre Israël et la Syrie constitue une violation de l’accord sur le désengagement de 1974, qui doit être respecté par ses signataires, Israël et la Syrie », insiste le Quai d’Orsay.
Cette zone avait été mise en place après la guerre de 1973 entre les deux pays. Une Force des Nations unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD) y est depuis déployée.
Dans son communiqué, la diplomatie française rappelle que « la sécurité [de la FNUOD] doit être préservée ».
Depuis la chute du dictateur syrien Bashar el-Assad, Israël a mené des centaines de frappes en Syrie contre des sites militaires « pour empêcher qu’ils ne tombent aux mains d’éléments terroristes », selon l’armée israélienne.
Le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a ordonné mardi à Tsahal d’établir « une zone exempte d’armes et de menaces terroristes dans le sud de la Syrie sans présence israélienne permanente », peu après l’incursion d’unités israéliennes dans cette zone tampon.
Selon un officiel de l’ONU à New York, qui a demandé à rester anonyme, les troupes israéliennes occupent sept positions dans la zone tampon.
Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a, quant à lui, appelé à une « transition politique ordonnée » en Syrie et au respect de l' »intégrité territoriale » de ce pays, durant une rencontre à Madrid avec son homologue libanais Najib Mikati.
Lors de cet entretien, qui n’a pas été suivi de conférence de presse, Sánchez « a souligné la nécessité d’avoir une Syrie pacifique et stable, au bénéfice du peuple syrien et de tous les pays de la région, en particulier du Liban », ont assuré dans un communiqué les services du Premier ministre.
Le chef du gouvernement a par ailleurs plaidé « pour une transition politique ordonnée pour le peuple syrien », capable « de maintenir l’intégrité territoriale de ce pays et d’éviter une nouvelle escalade dans la région », précise le communiqué.
Deux jours après la chute d’Assad au terme d’une offensive fulgurante menée par une coalition de rebelles, le Premier ministre chargé de la transition en Syrie, Mohammad al-Bachir, a promis mardi le calme et la stabilité aux Syriens.
Mais les tensions entre minorités religieuses dans le pays, ajoutées aux relations complexes que la Syrie entretient avec plusieurs de ses voisins, font craindre à nombre d’observateurs un effondrement similaire à celui qui avait suivi, en Libye, la chute de Mouammar Kadhafi.
La Syrie a été pendant des décennies un proche allié de Téhéran et la clé de voûte du pont terrestre entre l’Iran et le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah.
Mais depuis la prise du pouvoir des rebelles islamistes, réputés proches de la Turquie, la donne a changé dans le pays.
Lors de leur rencontre, Sánchez et Mikati ont également abordé la situation au Liban, où Israël et le Hezbollah ont conclu un accord de cessez-le-feu fin novembre, après plus de quatorze mois de guerre, qui s’est intensifiée du côté israélien fin septembre.
La priorité est que cet accord se transforme en « cessez-le-feu permanent » et « ouvre la voie à la pleine application de la résolution 1701 » de l’ONU, stipulant que seuls l’armée libanaise et les Casques bleus peuvent être déployés dans le sud du Liban, souligne le communiqué espagnol.
« Nous confirmons l’engagement du Liban » envers cette résolution, a assuré de son côté Mikati dans un message sur le réseau social X, en insistant sur la nécessité, pour Israël, de « respecter la décision de cessez-le-feu et de se retirer des villes du sud » du Liban.