Paris s’engage à aider l’Iran à obtenir une levée des restrictions bancaires
"Nous agissons pour que ces sanctions soient effectivement levées, car c'est le gage de la confiance", a déclaré Jean-Marc Ayrault après sa rencontre avec Mohammad Javad Zarif
La France s’est engagée mercredi à aider l’Iran à obtenir, dans le cadre de l’accord sur le nucléaire entré en vigueur en janvier, la levée des sanctions qui visent ce pays, notamment les restrictions des activités bancaires.
« Nous agissons […] pour que ces sanctions soient effectivement levées, car c’est le gage de la confiance », a déclaré le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault après un entretien avec son homologue iranien Mohammad Javad Zarif, en visite à Paris.
« La France a permis par sa détermination d’obtenir déjà des résultats, et nous allons poursuivre, notamment dans un dialogue là aussi très direct et très clair avec nos amis américains », a ajouté Ayrault.
Après des années d’embargo, l’Iran a obtenu un allègement partiel des sanctions économiques occidentales en échange d’une mise au pas de son programme nucléaire. Mais les États-Unis ont maintenu d’autres sanctions visant le programme de missiles balistiques de Téhéran ainsi que son soutien à des mouvements armés au Moyen-Orient.
Les grandes banques européennes, qui ont généralement des filiales sur le territoire américain, rechignent à établir des relations avec l’Iran, craignant des poursuites judiciaires et des amendes outre-Atlantique. Washington empêche toujours l’Iran d’accéder au système financier en dollars à travers le monde.
« Le monde a vu que la République islamique d’Iran s’est montrée totalement fidèle à ses engagements », a pour sa part déclaré Zarif. « L’Iran souhaite que l’autre partie [de l’accord nucléaire] soit aussi fidèle à ses engagements ».
Face à des Américains méfiants et réticents à lever toutes les sanctions, cette question des sanctions bancaires est « très compliquée », a commenté une source diplomatique française, qui a demandé à rester anonyme.
« Tout ne se résoudra pas en un jour. Zarif nous a dit que c’était le point sur lequel il souhaitait que l’on avance plus vite et que l’on [les Français] aide, et nous sommes d’accord avec ça », a ajouté cette source.
Les deux ministres se sont par ailleurs félicités de la reprise des relations économiques entre la France et l’Iran, illustrée notamment par la signature mardi à Téhéran d’un accord de co-entreprise entre le constructeur automobile français PSA et son partenaire Iran Khodro, pour la construction en Iran de véhicules « de la dernière génération ».