Pas de retour des « valises de billets » dans la bande, jure le Premier ministre
Le Premier ministre Naftali Bennett et le ministre de la défense Benny Gantz réfléchissent en ce moment à de nouvelles options concernant l'entrée des liquidités qataries à Gaza
Le Bureau du Premier ministre a démenti les informations parues dans la presse israélienne qui avait fait savoir que Naftali Bennett était favorable au retour des « valises de billets » qui permettaient à l’envoyé du Qatar de faire entrer des liquidités dans la bande de Gaza.
Le Hamas réclame de pouvoir accéder aux millions de dollars de salaires mensuels – assurés par le Qatar – qui lui permettent de payer ses fonctionnaires dans la bande. Le Qatar, Israël et les Nations unies ont convenu de transférer les autres allocations fournies par le Qatar – notamment les 100 dollars distribués en liquide à 100 000 familles de Gaza dans le besoin.
Mais les parties doivent convenir d’un nouveau mécanisme permettant de transférer les fonds qataris aux employés du Hamas. Le nouveau gouvernement israélien a dit ne pas avoir l’intention de permettre au Qatar de livrer les fonds directement au Hamas, comme c’était le cas lorsque le Premier ministre Benjamin Netanyahu était au pouvoir.
Le Bureau du Premier ministre a fait savoir que contrairement à ce qui a été affirmé dimanche, « il n’y aura pas de retour à l’ancien système » et que le Premier ministre Naftali Bennett et le ministre de la Défense Benny Gantz réfléchissaient en ce moment à de nouvelles options après le retrait de l’accord qui avait été initialement conclu de l’Autorité palestinienne, vendredi.
« Quand un cadre approprié, garantissant que l’argent ne servira pas à financer des activités terroristes, sera trouvé, il sera présenté par le ministre de la Défense au Premier ministre », a indiqué le bureau de Bennett. « Le Premier ministre fera part de son positionnement après avoir découvert les différentes options. »
Vendredi, l’émissaire du Qatar à Gaza a déclaré que les efforts pour envoyer de l’aide de son pays à la bande de Gaza, y compris aux employés du gouvernement du Hamas, étaient annulés après que l’Autorité palestinienne se soit retirée de l’accord.
Le Qatar s’était engagé à verser 500 millions de dollars à Gaza à la suite du conflit qui s’est déroulé du 10 au 21 mai et qui a donné lieu à de lourds bombardements dans la bande de Gaza et à d’intenses tirs de roquettes sur Israël.
L’émissaire qatari Mohammed al-Emadi a déclaré que le mécanisme convenu en début de semaine, selon lequel les banques de l’Autorité palestinienne transféraient l’argent aux employés du Hamas, n’était plus une option.
Il a déclaré que les banques avaient refusé de participer, craignant d’être visées par des sanctions pour avoir transféré de l’argent à un groupe terroriste.
La question des fonctionnaires avait été un point de friction dans la mise en place d’un mécanisme de transfert de l’argent. Lundi, al-Emadi a déclaré que la question avait été résolue « suite à un accord entre les différentes parties ».
L’échec de l’accord était susceptible d’attiser davantage les tensions entre Israël et le Hamas, qui a fréquemment multiplié les provocations dans le but de faire pression sur Israël pour qu’il autorise l’entrée d’argent.
Le rapport a été publié alors que la Douzième chaîne a cité des sources proches du Premier ministre Naftali Bennett selon lesquelles Israël considérait qu’une nouvelle série de violences avec le Hamas était inévitable – peut-être dans les semaines à venir – et qu’il était en train de terminer l’élaboration de plans militaires.
Le rapport indique qu’Israël souhaite traiter avec le Hamas selon ses propres conditions et au moment de son choix, et ne pas être entraîné dans un conflit qui conviendrait au groupe terroriste.
Toutefois, l’analyste militaire de la chaîne a minimisé l’importance de ce rapport, affirmant qu’Israël étudiait toujours les options permettant de réduire les tensions.
Le soutien qatari est considéré comme une bouée de sauvetage cruciale pour les Palestiniens appauvris vivant à Gaza, qui est sous blocus israélien depuis 2007, année où le groupe terroriste Hamas a pris le pouvoir.
Israël, qui autorise toujours l’entrée de nombreux biens dans la bande de Gaza, considère le blocus comme une mesure nécessaire pour empêcher les groupes terroristes de se réarmer.
Avant le dernier conflit de Gaza entre Israël et les combattants du Hamas en mai, le flux de fonds en provenance du Qatar était considéré comme vital pour maintenir un calme relatif entre l’État juif et les islamistes.
Mais Israël a déclaré qu’il était opposé à une reprise du financement dans les conditions qui prévalaient avant les hostilités de mai, affirmant que l’argent était utilisé par des groupes armés plutôt que pour répondre strictement aux besoins humanitaires.
L’impasse semblait avoir été résolue à la fin du mois dernier lorsqu’Israël et le Qatar ont annoncé l’approbation d’un nouveau mécanisme de distribution des fonds, l’argent étant transféré directement aux individus par les Nations unies.
Dans le cadre de ce mécanisme, les bénéficiaires approuvés par Israël à Gaza recevront des cartes de crédit de l’ONU pour retirer les fonds, selon des sources familières de l’arrangement.
Mais la distribution de l’aide n’avait pas encore commencé et les troubles ont persisté, les Palestiniens organisant des manifestations et de violentes émeutes le long de la frontière entre Gaza et Israël. Un soldat israélien a été abattu par un tireur de Gaza lors d’une émeute frontalière le mois dernier et a ensuite succombé à ses blessures. Deux Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens.
Une source au sein du Hamas a déclaré que le point de friction était l’insistance du Hamas pour que les fonctionnaires employés par les islamistes soient autorisés à bénéficier de l’aide qatarie.