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Pays-Bas: la coalition au pouvoir survit à une démission après des accusations de racisme

La secrétaire d'État aux Finances Nora Achahbar "a décidé de ne pas rester" à son poste, a indiqué le Premier ministre Dick Schoof

Le Premier ministre néerlandais Dick Schoof s'exprimant sur les attaquea antisémitea contre des Israéliens à Amsterdam, le 8 novembre 2024, lors d'une déclaration à la presse à la fin d'une réunion de l'UE à Budapest, en Hongrie. (Crédit : Attila Kisbenedek/AFP)
Le Premier ministre néerlandais Dick Schoof s'exprimant sur les attaquea antisémitea contre des Israéliens à Amsterdam, le 8 novembre 2024, lors d'une déclaration à la presse à la fin d'une réunion de l'UE à Budapest, en Hongrie. (Crédit : Attila Kisbenedek/AFP)

Une secrétaire d’État aux Pays-Bas a démissionné vendredi pour protester contre des propos racistes tenus selon elle par un de ses collègues en conseil des ministres après les violences contre des Israéliens à Amsterdam, mais ce départ n’a pas fait éclater la coalition de droite au pouvoir comme certains le craignaient.

La secrétaire d’État aux Finances Nora Achahbar « a décidé de ne pas rester » à son poste, a déclaré le Premier ministre Dick Schoof après une réunion de crise vendredi soir. « Mais en tant que gouvernement, nous avons décidé de continuer ensemble », a-t-il ajouté.

« Il n’y a jamais eu le moindre racisme dans mon gouvernement ou au sein des partis de la coalition », a assuré le Premier ministre.

Schoof est depuis juillet à la tête d’une coalition de quatre partis dont le plus important est le Parti de la liberté (PVV) du dirigeant d’extrême-droite Geert Wilders, arrivé en tête des législatives de novembre 2023 avec 37 sièges à la chambre basse du Parlement sur 150.

Achahbar, une ancienne procureure de 42 ans d’origine marocaine, fait partie du Nouveau contrat social (NSC), un parti anticorruption qui compte 20 sièges à la chambre basse. Son départ menaçait la coalition de droite d’éclatement, au cas où d’autres ministres auraient décidé de suivre son exemple.

Selon des médias néerlandais, elle n’a pas apprécié des propos jugés racistes tenus par un de ses collègues en conseil des ministres après les violences contre des supporteurs de football israéliens la semaine dernière à Amsterdam.

Illustration : Le législateur anti-islam Geert Wilders prenant place au tribunal de haute sécurité de Schiphol, près d’Amsterdam, aux Pays-Bas, le 9 septembre 2024. (Crédit : Peter Dejong/AP)

On ignore la nature de ces propos, et quel ministre les a prononcés. Auparavant, lors d’un débat au Parlement, Geert Wilders – qui à l’instar des autres chefs de parti n’est pas membre du gouvernement mais est resté simple député – avait imputé les violences d’Amsterdam aux « musulmans » et aux « Marocains ».

À l’issue d’une réunion de crise qui a duré toute la soirée de vendredi dans la résidence officielle du Premier ministre à La Haye, le NSC a finalement décidé de rester dans la coalition, qui garde ainsi sa majorité.

« Comportements polarisants »

« Les comportements polarisants de ces dernières semaines ont eu un tel impact sur moi que je ne peux plus et ne veux plus remplir efficacement ma fonction de secrétaire d’État de ce gouvernement », a déclaré Nora Achahbar aux journalistes.

« Lorsque nous ne parvenons plus à nous entendre ou à nous comprendre, nous nous enlisons dans l’hostilité. Cela signifie que nous ne pouvons plus travailler vers des objectifs communs », a-t-elle ajouté.

« Je suis extrêmement heureux que le gouvernement ne soit pas tombé », a déclaré pour sa part Wilders aux médias. « Nous avons confiance les uns dans les autres et nous continuons ensemble », a-t-il ajouté.

Dans la nuit du 7 au 8 novembre, après un match de Ligue Europa entre l’Ajax Amsterdam et le Maccabi Tel Aviv, des supporteurs de l’équipe israélienne ont été pourchassés et tabassés dans les rues d’Amsterdam.

Des incidents isolés avaient éclaté avant le match, y compris l’incendie d’un drapeau palestinien et des chants anti-arabes scandés par des supporteurs du Maccabi.

La police escortant des supporters du Maccabi Tel Aviv jusqu’au métro, à Amsterdam, aux Pays-Bas, le 7 novembre 2024. (Crédit : InterVision/AP)

L’enquête est encore en cours et de nombreuses zones d’ombre subsistent dans le déroulement des évènements.

Ces violences se sont produites dans un contexte de polarisation en Europe, avec une montée des actes antisémites, anti-Israël et islamophobes depuis le début de la guerre menée contre le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza en octobre 2023.

Le Premier ministre, qui a qualifié « d’antisémites » les violences contre les supporters israéliens, a promis cette semaine des mesures radicales pour lutter contre l’antisémitisme.

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