Peretz propose un bloc à Yahadout HaTorah et Shas pour la coalition et au delà
Le chef de l'Union des partis de droite s'est tourné vers les ultra-orthodoxes, proposant un rassemblement pour faire avancer les questions de religion et d'Etat
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Le leader de l’Union des partis de droite Rafi Peretz s’est tourné vers les chefs des deux partis ultra-orthodoxes, jeudi soir, proposant qu’ils forment un bloc technique afin d’aborder les négociations de coalition qui auront lieu la semaine prochaine en ayant davantage d’influence, particulièrement sur les questions relatives à la religion et à l’Etat qui rassemblent largement les trois mouvements. L’idée de Peretz est que les trois formations – qui détiendront 20 fauteuils au total si elles s’unissent – puissent travailler ensemble au sein du parlement également.
Cette initiative, qui a été confirmée au Times of Israel par un porte-parole de l’Union des partis de droite, doit servir de contrepoids à l’influence renforcée d’Avigdor Liberman, chef de Yisrael Beytenu, durant les pourparlers au vu des cinq sièges obtenus par son parti dans une coalition de droite qui devrait être constituée de 65 sièges.
Liberman, dont la base électorale est largement constituée d’immigrants laïcs venus de l’ex-Union soviétique, a basé sa campagne sur l’opposition à la « coercition religieuse » et soutient le maintien des transports publics et l’ouverture des petits commerces pendant le Shabbat, la fin du contrôle exercé par le grand rabbinat sur le mariage et le divorce, ainsi que l’adoption d’une législation régulant les exemptions de service militaire en faveur des étudiants ultra-orthodoxes.
Et c’est très exactement sur ces questions que Peretz a indiqué au dirigeant du Shas, Aryeh Deri, dont la formation a remporté huit sièges, et au leader de Yahadout HaTorah, Yaakov Litzman, qui occupera sept sièges à la prochaine Knesset, que tous trois étaient en accord contre Liberman – qui est intensément rentré en conflit avec les partis ultra-orthodoxes sur les questions de la religion et de l’Etat.
Les partis haredi doivent encore répondre à l’offre de Peretz concernant la formation d’un bloc technique de 20 sièges qui, a-t-il proposé, pourrait rester un front uni face à d’autres questions également.
Peretz a expliqué que son parti réclamerait les portefeuilles de la Justice et de l’Education dans les pourparlers de coalition, ce qui risque d’être une tractation difficile au vu du nombre relativement modeste de sièges remporté par la formation.
Cette initiative prise en faveur d’un bloc technique arrive dans un contexte de conflit croissant entre Peretz et le numéro deux de son parti, Bezalel Smotrich, au sujet de la position à adopter vis-à-vis du parti HaYamin HaHadash et de la faction extrémiste Otzma Yehudit.