Piratage: « On attend encore l’hiver », avertit le chef de la cyber-agence
Yigal Unna a expliqué qu'Israël est sur le point d'établir le cadre d'un "bouclier de défense au niveau de l'Etat"

Israël est sur le point d’établir un cadre pour un « bouclier de défense au niveau de l’Etat » qui permettrait d’élever le niveau de préparation de la nation contre les menaces, a indiqué le responsable national de la cyber-sécurité mercredi, avertissant que le monde n’a pas encore vécu le pire des dégâts susceptibles d’être causés par les hackers et que « l’on attend encore l’hiver ».
Yigal Unna, directeur de l’administration nationale de cyber-technologie israélienne, a expliqué que les objectifs de ce bouclier seront de garantir la détection, l’analyse et la réduction des menaces contre les cibles civiles et les entreprises et structures gouvernementales, et qu’il comprendra également l’expansion du réseau de partage de données que la nation a d’ores et déjà mis en place, avec environ 600 membres fiables – notamment des universitaires, des industries et des entités gouvernementales qui partageront leurs expériences et les incidents pour limiter les dommages et les risques.
Il a également annoncé qu’un premier projet d’une nouvelle loi consacrée à la cyber-technologie sera soumis mercredi pour « officialiser ce que nous faisons aujourd’hui » et pour établir un cadre sur ce que doivent faire les sphères civile et gouvernementale israéliennes en termes de cyber-sécurité. Il n’a pas fourni davantage de détails.
S’exprimant lors de la Cyber Week 2018, un événement d’une semaine qui a réuni environ 8 000 personnes venues de 66 nations, Unna a indiqué qu’Israël sécurise son cyber-espace en créant un cadre à trois couches : La réduction et la limitation des attaques en prenant ce qu’il a qualifié de mesures de protection « d’hygiène de base », la compréhension que les attaques n’épargneront rien – et qu’il faut donc travailler sur la résilience et s’assurer qu’après une attaque, le processus de rétablissement sera rapide tout en réalisant qu’en fin de compte, ce sont des êtres humains et leurs comportements qui se trouvent à l’origine des cyber-attaques.
Pour faire tout cela, Israël investit dans le capital humain et dans la recherche universitaire et s’efforce de garantir que les informations et la connaissance sont partagés entre les universités, l’armée, l’industrie et également avec les autres nations, a-t-il dit.
« Nous cherchons plus de coopération », a-t-il déclaré. « L’union fait la force, la division nous affaiblit ».
L’idée est de construire une coopération internationale pour lutter contre les cyber-menaces, a-t-il ajouté, tous les secteurs étant vulnérables, depuis les lignes aériennes jusqu’aux équipements médicaux.
Lors d’un voyage en avion, a-t-il malicieusement dit à l’assistance, « un vieux Dakota avec un moteur à propulsion est votre meilleure chance. Le cas échéant, prenez un somnifère et espérez que tout se passe bien ».