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Plus de 2 millions de musulmans entament le hajj en Arabie saoudite

Cet évènement religieux représente un défi logistique pour les autorités qui ont lancé plusieurs applications pour aider les pèlerins

La Kaaba à la Mecque. Illustration. (Crédit : Al Jazeera English/CC BY-SA/Flickr)
La Kaaba à la Mecque. Illustration. (Crédit : Al Jazeera English/CC BY-SA/Flickr)

Plus de deux millions de fidèles ont entamé dimanche sous une chaleur accablante le grand pèlerinage à la Mecque, premier lieu saint de l’islam en Arabie saoudite, l’un des plus grands rassemblements religieux annuels du monde.

Cet évènement religieux représente un défi logistique pour les autorités qui se sont toutefois déclarées prêtes à assurer son bon déroulement jusqu’à vendredi.

Le hajj est l’un des cinq piliers de l’islam, que tout musulman est censé accomplir au moins une fois dans sa vie s’il en a les moyens.

C’est « le rêve de tout musulman de venir ici », c’est « l’ultime voyage », a déclaré à l’AFP Soliman Ben Mohri, commerçant de 53 ans originaire de Boulogne-sur-Mer, en France. « Nous sommes émus », a-t-il ajouté.

Les pèlerins viennent à la Mecque, dans l’ouest du royaume, des quatre coins de la planète, mais les plus gros contingents sont d’Egypte, d’Inde, du Pakistan, du Bangladesh et du Soudan, ont précisé les autorités.

Le pèlerinage se termine par l’Aïd al-Adha, une fête de trois jours suivie par le rituel de la « lapidation de Satan ».

Au fil des ans, le hajj a pris une dimension de plus en plus high-tech avec une multiplication d’applications mobiles pour aider les fidèles à comprendre les instructions, à trouver leur chemin ou obtenir des soins médicaux d’urgence auprès du Croissant-Rouge saoudien.

Le pèlerinage de 2015 avait été endeuillé par une gigantesque bousculade qui avait fait quelque 2 300 morts, dont des centaines d’Iraniens.

Celui de 2018 se déroule alors que l’Arabie saoudite, royaume ultra-conservateur, est en pleine transformation avec des réformes en profondeur concernant notamment les femmes qui sont désormais autorisées à conduire.

Les autorités font preuve dans le même temps d’une grande fermeté face à toute voie dissidente. La religion conserve une place centrale dans la société.

Une brigade de traducteurs au service des pèlerins

La plupart des musulmans ne parlent pas arabe. Selon Mazen al-Saadi, du bureau officiel de traduction mis en place à l’occasion du pèlerinage, environ 80% des fidèles qui se rendent à La Mecque ne sont pas arabophones.

Son équipe de 80 personnes est présente parmi les pèlerins 24h/24 et 7 jours/7 pour des traductions simultanées en anglais, français, farsi, malais, haoussa, turc, chinois et ourdou, cette dernière étant la langue la plus parlée lors du hajj, précise-t-il.

Les hommes en veste grise, l’uniforme porté par les traducteurs, tombent à point nommé, selon Samir Varatchia, originaire de l’île de La Réunion.

« On écoute souvent les prières en arabe, une langue qu’on ne maîtrise pas forcément », explique ce pèlerin à l’AFP. « Avoir la traduction en français va permettre de mieux comprendre, non seulement la pratique du rite mais aussi les explications ».

Heureux de pouvoir se rendre utile, Abdel Moumen al-Saket, un traducteur tunisien, n’hésite pas à donner aux fidèles son numéro de téléphone.

« Nous essayons de les aider autant que possible (…) pour la compréhension des pancartes, pour lire un plan. Certains nous demandent même notre numéro de téléphone personnel, pour nous appeler plus tard en cas de besoin », raconte-t-il amusé.

Sur les sites du pèlerinage, de nombreux panneaux sont traduits en anglais et en ourdou, parfois même en français.

S’ajoutant à une équipe d’assistance téléphonique pour non-arabophones, la brigade de traducteurs a vu le jour il y a quatre ans, mais a été renforcée au fil du temps afin de répondre à une demande croissante.

Les pèlerins peuvent également s’appuyer sur une application mobile de traduction, « Manasikana » (nos rites, en arabe), gérée par le ministère saoudien du Pèlerinage.

Des outils très utiles car d’après Sanaullah Ghuri, un traducteur indien, les pèlerins non-arabophones ont peur de demander de l’aide en cas d’accident.

Cette année, elles ont lancé une initiative appelée « smart hajj », avec des applications pour aider les pèlerins à trouver leur chemin ou obtenir des soins médicaux d’urgence auprès du Croissant rouge saoudien. Les autorités sont aussi en mesure de localiser les pèlerins grâce à l’application.

Mais pour le traducteur indien Sanaullah Ghuri, la présence d’interprètes aux côtés des pèlerins les rassure et leur facilite la vie.

« Lorsqu’ils reconnaissent quelqu’un parlant leur langue, ils se sentent plus à l’aise », explique-t-il à l’AFP.

Le hajj en chiffres

– Plus de deux millions de fidèles musulmans participent au hajj cette année, selon des chiffres officiels, par comparaison à 1,86 million en 2016 et seulement 24 000 en 1941.

– 18 000 employés de la défense civile contribuent à la sécurité des pèlerins, selon des responsables saoudiens. Des milliers de caméras de sécurité ont été mises en place sur les voies empruntées par les pèlerins.

– 25 hôpitaux, appuyés par 180 ambulances et 30 000 employés du secteur de la santé, sont mobilisés pour apporter d’éventuels soins aux fidèles, selon le ministère du Pèlerinage.

– Des dizaines de milliers de tentes, équipées d’air conditionné, ont été installées pour héberger des pèlerins dans la région où il fait plus de 40 degrés Celsius.

– Jusqu’ici, 14 000 vols internationaux et intérieurs supplémentaires ont transporté les pèlerins, selon des chiffres officiels. Quelque 21 000 autocars ont également été utilisés à ce jour.

– 16 000 tours de télécommunication et 3 000 points d’accès wifi ont été installés pour servir les fidèles, selon le ministère du Pèlerinage.

– 8 millions de copies du Coran et leurs traductions, ainsi que d’autres livres religieux, sont prévus pour une distribution aux pèlerins, selon des chiffres officiels.

– L’Arabie saoudite espère accueillir d’ici 2030 quelque 30 millions de pèlerins par an. En dehors de la période du hajj, des fidèles peuvent effectuer l’omra (petit pèlerinage) pendant toute l’année.

– Au cours des 25 dernières années, 54 millions de pèlerins ont participé au hajj, l’un des cinq piliers de l’islam, selon des chiffres officiels.

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