Pour Abbas, le désespoir est responsable des attaques, mais le Hamas crédite la “résistance”
Le président de l’AP a déclaré que les “martyrs et les jeunes” responsables des agressions “ont perdu l’espoir”
Dov Lieber est le correspondant aux Affaires arabes du Times of Israël

Le président de l’Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas a déclaré dimanche qu’un manque d’espoir était responsable de la vague d’attaques au couteau contre des Israéliens, une affirmation qui a été rapidement contredite par un responsable du groupe terroriste du Hamas, qui a attribuait les attaques aux Palestiniens, un « peuple de la résistance ».
S’exprimant devant un groupe d’étudiants et diplômés palestiniens de l’île Margarita, au Venezuela, où il assistait au sommet du Mouvement des non-alignés, Abbas a déclaré dimanche que chaque jour, il y avait des « martyrs et des jeunes » qui prenaient des couteaux pour attaquer « de leur propre chef », a annoncé l’agence de presse palestinienne Maan.
« Ne croyez pas ceux qui disent qu’il y a des efforts pour les pousser ou les inciter à des attaques. C’est plutôt qu’ils ont perdu espoir », a déclaré Abbas.
Mais Usamah Hamdan, porte-parole du Hamas, a déclaré sur Twitter son désaccord avec Abbas, dirigeant ses critiques contre le président de l’AP.

« A Mahmoud Abbas : nos jeunes gens portent des couteaux de leur propre chef parce qu’ils appartiennent à un peuple de résistance, qui n’est pas vaincu par l’assaut de l’occupant ou de la coopération sécuritaire avec lui, a écrit Hamdan. Ce n’est pas à cause du désespoir. »
La déclaration d’Abbas et la réponse du Hamas interviennent pendant une nouvelle série d’attaques palestiniennes contre des Israéliens.
Depuis vendredi, six attaques ont eu lieu (quatre attaques au couteau, une attaque à la voiture bélier, et des jets de pierre), prenant beaucoup d’Israéliens par surprise, alors que les violences qui avaient marqué 2015 et le début de l’année 2016 semblaient avoir fortement diminué ces derniers mois, et soulevant la peur que des attaques régulières ne reprennent.
S’adressant aux étudiants palestiniens au Venezuela, Abbas aurait appelé à une « résistance populaire et pacifique. »

« Nos mains sont tendues vers la paix, mais la paix ne viendra pas sans un état dont Jérusalem Est sera la capitale, et sans droit au retour », a ajouté le président, faisant référence à la demande palestinienne de l’installation de cinq millions de réfugiés dans ce qui est aujourd’hui Israël.
Abbas a longtemps appelé à une résistance « pacifique », et a dénoncé ouvertement les attaques violentes contre les Israéliens. Mais le dirigeant de l’AP, ainsi que plusieurs responsables de son gouvernement, a été accusé par Jérusalem d’inciter à la violence.