Pour Kerry, les leaders arabes modérés veulent la paix avec Israël
Le secrétaire d’Etat américain affirme entre autres que "la solution à deux Etats est la seule possible"
Les dirigeants modérés des Etats arabes du Moyen-Orient ont exprimé une volonté de promouvoir la paix avec Israël et d’agir contre les factions extrémistes dans la région, a déclaré dimanche le secrétaire d’Etat américain John Kerry, qui s’exprimait lors du 11è Forum Saban de la Brookings Institution à Washington.
Kerry a ajouté que les pays arabes étaient prêts à coopérer avec Israël sur un large éventail de questions économiques et agricoles.
Kerry a également déclaré que des progrès avaient été accomplis dans les pourparlers de paix l’année dernière entre Israéliens et Palestiniens, mais a déploré que les conditions ne soient pas encore mûres pour de nouvelles négociations de paix, en particulier en raison de l’aggravation des tensions entre Israël et les Palestiniens qui ont conduit à une frustration sans précédent.
Kerry a dit que les dirigeants arabes lui avaient affirmé qu’ils étaient prêts à faire la paix avec Israël et à s’unir pour lutter contre le terrorisme.
« Nous assistons à l’émergence potentielle d’un nouvel alignement régional et d’une aversion commune et partagée pour
Le secrétaire d’Etat a promis que les Etats-Unis n’interviendraient pas dans les élections israéliennes à venir, mais a déclaré que la mise en place d’une paix israélo-palestinienne demeurait une priorité.
« La solution à deux Etats est la seule chance de garder un Israël en sécurité, ainsi qu’un Israël juif et démocratique ; il n’existe aucune alternative, » a-t-il poursuivi, ajoutant que le statu quo entre Israël et les Palestiniens n’était « pas tenable ».
Bien que l’engagement américain à la sécurité d’Israël demeure « à toute épreuve », et que la coopération de sécurité bilatérale entre les deux pays n’a « jamais été aussi forte, » les États-Unis estiment néanmoins qu’Israël devrait prendre des mesures pour freiner l’expansion des implantations en Cisjordanie : « Les colonies sapent les perspectives de paix et isolent Israël dans la communauté internationale. »
Kerry a déclaré que les dirigeants israéliens et palestiniens doivent s’engager dans des pourparlers de paix une fois de plus, et que les négociations – plutôt que des initiatives unilatérales – sont la clé pour résoudre le conflit. Il a également exhorté les dirigeants palestiniens à travailler à l’élimination de tout ce qui contribue à l’incitation à la haine dans les médias locaux.
« Aucune pomme de discorde sur l’Iran »
Kerry a continué à défendre l’extension des pourparlers entre les puissances mondiales et l’Iran sur le programme nucléaire de la République islamique.
« De nombreuses voix avaient clamé que nous avions fait une erreur tragique, » a déclaré le secrétaire d’Etat américain, décrivant les événements d’il y a un an après que les termes des négociations aient été présentés. Maintenant, a-t-il assuré, en réduisant la production d’enrichissement de l’Iran, Israël et le monde sont plus sûrs.
« L’Iran a vécu jusqu’à tout engagement » de l’accord intérimaire, mais « nous n’avons aucune intention de négocier pour toujours. » Kerry a souligné que l’administration Obama n’aurait jamais permis à l’Iran d’obtenir des armes nucléaires.
« Le président Barack Obama n’a jamais transigé : l’Iran ne doit pas obtenir des armes nucléaires. »
Il a encore souligné que les Etats-Unis, comme Israël, estiment que « pas d’accord est préférable à un mauvais accord », mais a ajouté que les négociations restaient le moyen le plus efficace pour empêcher l’Iran d’atteindre des capacités nucléaires.
Dans son discours, Netanyahu a déclaré qu’Israël avait joué un rôle crucial pour mettre fin à un début d’accord avec l’Iran sur la maîtrise du programme nucléaire le mois dernier.
L’accord aurait « effectivement laissé l’Iran au seuil d’être une puissance nucléaire, » a-t-il confié lors de son discours préenregistré. « Notre voix et nos préoccupations ont joué un rôle crucial dans la prévention d’un mauvais accord. »
Kerry a reconnu les différences entre Israël et les Etats-Unis sur la façon d’aborder l’Iran, mais a souligné que les objectifs des deux pays demeuraient les mêmes.
« Même si nous pouvons être en désaccord sur les tactiques à adopter de temps en temps, quand il s’agit de l’objectif stratégique essentiel – pas d’armes nucléaires – il n’y a aucune pomme de discorde entre les Etats-Unis et l’État d’Israël, » a insisté Kerry.
Il a soutenu que l’accord nucléaire intermédiaire avec l’Iran tenait la route et que les craintes que les Iraniens puissent tricher se sont avérées sans fondement jusqu’ici.
De nouvelles idées sur la façon de parvenir à un accord durable ont été présentées et il s’agit, pour Kerry, d’un espoir que l’objectif à la fin du mois de mars qu’un accord-cadre soit trouvé, sans la nécessité de nouveaux longs pourparlers.
« Nous n’avons aucune intention de négocier à tout jamais », a déclaré Kerry. « En l’absence de progrès mesurables, qui sait combien de temps cela pourrait-il continuer ? »