Pour Pessah, l’Iran risque de mener des actions anti-israéliennes à l’étranger
Selon le Conseil national de sécurité, le principal danger concerne les pays du Golfe, la Turquie et le Sinaï. Cette année, Pessah coïncide avec le mois musulman du Ramadan
Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël
L’Iran continue de menacer les Israéliens dans le monde entier, en particulier au Moyen-Orient et en Méditerranée orientale, a averti lundi le Conseil national de sécurité (NSC).
Dans ses conseils aux voyageurs israéliens en vue des vacances de Pessah, le NSC a souligné que l’Iran et ses groupes mandataires présentaient une menace particulière dans les pays voisins de l’Iran, comme les Émirats arabes unis, la Géorgie, l’Azerbaïdjan, la Turquie et Bahreïn.
Selon la même source, la Grèce et Chypre, destinations très prisées des Israéliens, font également partie de la liste des pays dans lesquels l’Iran est susceptible de s’en prendre à des Juifs et des Israéliens.
Le NSC n’a pas émis d’alerte sur ces dernières destinations, mais il appelle les Israéliens « à rester vigilants et à agir de manière responsable suivant le niveau de danger du pays visité ».
Le NSC estime que la Turquie, les Émirats arabes unis, Bahreïn et l’Égypte constituent des menaces de niveau 3 : tout déplacement non essentiel vers ces destinations doit être évité.
Des complots iraniens ont en effet été déjoués dans plusieurs de ces pays au cours des douze derniers mois.
En novembre 2022, les autorités géorgiennes ont ainsi déjoué une tentative d’assassinat qui ciblait un Israélien sur ordre d’un agent iranien.
En juillet dernier, les autorités turques avaient déjoué une tentative d’homicide d’Israéliens à Istanbul par des agents iraniens, et arrêté trois suspects.
Un mois plus tôt, l’agence d’espionnage du Mossad et ses homologues turcs avaient déjà déjoué trois attentats iraniens visant des civils israéliens à Istanbul. L’Iran avait nié toute implication.
En juin toujours, les autorités thaïlandaises auraient empêché un agent iranien d’établir une cellule terroriste et de s’en prendre à des Israéliens.
En octobre 2021, Israël avait fait savoir qu’un complot iranien contre des hommes d’affaires israéliens à Chypre avait été déjoué.
Les autorités israéliennes ont également émis des mises en garde sur la présence de terroristes iraniens en Europe occidentale.
Avant les grandes vacances de l’année dernière, elles avaient annoncé que plusieurs projets iraniens d’attentats contre des dissidents avaient été découverts en Europe, précisant que le régime disposait d’infrastructures et de personnels susceptibles de s’en prendre également à des Israéliens.
« Il y a eu des activités en Europe occidentale et en Scandinavie contre des personnalités de l’opposition et même contre des responsables américains sur le sol européen », avait déclaré à Ynet une source proche des milieux de la sécurité l’an dernier.
Israël et l’Iran se livrent une guerre souterraine depuis des dizaines d’années, au Moyen-Orient et ailleurs.
« Cette dernière année, les terroristes iraniens ont continué de tenter d’entrer en contact (en utilisant une couverture commerciale ou un déguisement) avec des citoyens israéliens, que ce soit directement en Israël ou à l’étranger », est-il écrit dans la note du NSC, « afin de les attaquer ou de les kidnapper ».
Le NSC a également fait savoir que les groupes djihadistes sunnites, comme l’État islamique ou Al-Qaïda, avaient récemment multiplié les appels à s’en prendre aux Juifs et aux Israéliens dans le monde entier.
Chaque année, des dizaines de milliers d’Israéliens se rendent dans la péninsule du Sinaï, en Egypte, pour les vacances de Pessah.
Le NSC leur recommande cette année de rester dans les zones touristiques sécurisées par les autorités égyptiennes.
Pessah se déroulera du 5 avril, au soir, au 13 avril, au soir également.
Le NSC précise aussi que, cette année, le mois du Ramadan tombe en même temps que Pessah : « Des incidents de sécurité inhabituels en Judée-Samarie, à Jérusalem (et sur le Mont du Temple) et en Israël pourraient, comme cela a déjà été le cas, favoriser le risque d’attaques contre des Israéliens à l’étranger. »