Premier échange entre Bennett et Sissi, qui conviennent d’une rencontre
Les deux dirigeants ont parlé de la stabilité régionale, notamment du cessez-le-feu dans la bande de Gaza et de la situation des résidents de l'enclave palestinienne
Le Premier ministre Naftali Bennett s’est entretenu lundi avec le président égyptien Abdel-Fattah el-Sissi pour la première fois depuis la formation du nouveau gouvernement israélien au début du mois, a indiqué le bureau du Premier ministre dans un communiqué.
Sissi a félicité Bennett pour son entrée en fonction. Il a détrôné l’ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui était, jusqu’à l’investiture du nouveau gouvernement le 13 juin, le seul Premier ministre israélien en exercice avec lequel M. Sissi avait traité en tant que président.
Sissi et Bennett ont convenu d’organiser une rencontre dès que possible.
Au cours de l’appel, les deux dirigeants ont discuté d’un large éventail de questions bilatérales, régionales et internationales, indique le communiqué.
Les deux hommes ont fait l’éloge de l’accord de paix entre les deux pays, qui constitue « une pierre angulaire de la stabilité au Moyen-Orient depuis plus de 40 ans », selon le bureau du Premier ministre.
Bennett a également remercié l’Égypte pour sa médiation entre Israël et les Palestiniens, et en particulier pour ses efforts en tant que médiateur dans les tentatives de trouver une solution à la question des civils israéliens et des dépouilles des soldats israéliens détenus par le groupe terroriste du Hamas dans la bande de Gaza.
Sissi a souligné la nécessité d’établir un cessez-le-feu dans la bande de Gaza en vue d’améliorer la situation civile et humanitaire des résidents de la bande, et a noté la nécessité de renouveler le processus diplomatique israélo-palestinien.
Les deux dirigeants ont également discuté de l’avancement de la coopération sur les questions économiques et commerciales, selon le communiqué.
Une déclaration au nom de Sissi a souligné le soutien de l’Égypte à tous les efforts déployés pour parvenir à une solution équitable et permanente entre Palestiniens et Israéliens, ainsi que l’importance des efforts de l’Égypte pour aider à reconstruire Gaza après les récentes violences, a rapporté l’agence de presse Reuters.
L’Égypte a cherché à jouer un rôle de premier plan dans le suivi du cessez-le-feu qu’elle a contribué à négocier le mois dernier et qui a mis fin à 11 jours de combats intenses entre Israël et Gaza, notamment en participant aux efforts de reconstruction.
Bien qu’ayant apporté un calme précaire, le cessez-le-feu a été interrompu ce mois-ci par des ballons incendiaires en provenance de Gaza qui ont déclenché de larges feux de brousse en Israël. Sous la direction de Bennett, Israël a répondu par des frappes aériennes sur des cibles du Hamas et l’Égypte est à nouveau intervenue pour ramener le calme.
Lundi, le carburant destiné à l’unique centrale électrique de Gaza a commencé à traverser la frontière depuis Israël, suite à l’assouplissement, la semaine dernière, de certaines autres restrictions imposées pendant les combats de mai.
Israël a conditionné le retour complet au statu quo antérieur de calme relatif – y compris l’autorisation de l’entrée de l’argent qatari dans la bande de Gaza – à l’avancement d’un accord d’échange de prisonniers entre Jérusalem et le Hamas. Le Qatar injecte régulièrement des millions de dollars pour soutenir l’économie de Gaza et financer des projets d’infrastructure.
Les liens entre Israël et l’Égypte ont été de plus en plus publics ces dernières semaines.
À la fin du mois dernier, Netanyahu, alors encore Premier ministre, a rencontré le chef des services de renseignement égyptiens, Abbas Kamel, à Jérusalem, et s’est entretenu avec lui au sujet du renforcement du cessez-le-feu avec le Hamas.
Leur rencontre a eu lieu alors que le ministre des Affaires étrangères de l’époque, Gabi Ashkenazi, se trouvait au Caire pour la première visite d’un chef de la diplomatie israélien depuis 13 ans.
Ashkenazi avait déclaré à son homologue égyptien, Sameh Shoukry, que Jérusalem ne permettrait pas la reconstruction de Gaza sans la mise en place d’une solution pour le retour des deux civils et des restes des soldats, détenus à Gaza depuis près de dix ans. Le Hamas espère obtenir la libération de centaines de prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes dans le cadre d’un échange.
Le groupe terroriste a exigé quant à lui la levée des restrictions sans aucun lien avec la possibilité d’un échange de prisonniers.
Le résultat est un cessez-le-feu fragile, selon les observateurs internationaux.
Israël et l’Égypte entretiennent des relations tendues depuis la signature d’un accord de paix en 1979. Les liens n’ont jamais été chaleureux, et en 2011, des manifestants égyptiens ont pris d’assaut un mur extérieur de l’ambassade d’Israël dans le quartier de Gizeh dans la capitale, forçant l’évacuation de son personnel diplomatique. En 2015, Israël a rouvert sa mission dans un nouvel emplacement dans le quartier de Maadi au Caire.
Après que Sissi a pris le pouvoir lors d’un coup d’État en 2013, la coopération d’Israël avec l’Égypte s’est approfondie autour de la sécurité et de l’énergie.
Selon des sources étrangères, Israël a aidé l’armée égyptienne à réprimer l’insurrection djihadiste dans la péninsule du Sinaï avec sa propre campagne de bombardements, et l’Égypte a pris part aux efforts visant à freiner le Hamas à Gaza.