Première fois depuis 2017 que le chef du Hamas voyage au-delà de l’Egypte
Une source a confié à l'agence de presse officielle turque que Haniyeh se rendra aussi en Malaisie, en Russie, au Qatar, au Liban, en Mauritanie et au Koweït
Le chef du groupe terroriste palestinien du Hamas, Ismail Haniyeh, est arrivé en Turquie dimanche, en début de matinée, ont fait savoir les sites d’information palestiniens. C’est la première fois qu’il se rend à l’étranger – à l’exception de l’Egypte – depuis qu’il assume la fonction de dirigeant de la branche politique du groupe terroriste, qu’il occupe depuis le mois de mai 2017.
Des photos publiées sur Sawa, un site d’information de Gaza, montrent Haniyeh prendre la pose avec plusieurs haut-dirigeants, notamment Saleh al-Arouri, adjoint du chef du groupe terroriste.
Le reportage présenté par Sawa ne précise pas si des rencontres avec de hauts-responsables turcs sont au programme.
L’arrivée de Haniyeh en Turquie suit plusieurs jours de déplacement au Caire, la semaine dernière.
Les sites d’informations affiliés au Hamas ont rapporté, la semaine dernière, que Haniyeh était arrivé lundi en Egypte pour un certain nombre d’entretiens avec des officiels égyptiens consacrés à « des dossiers importants en lien avec la cause palestinienne ».
L’Egypte a tenu un rôle de premier plan dans la négociation de cessez-le-feu informels entre les groupes terroristes à Gaza – et entre le Hamas et Israël. Ces accords incluaient notamment la levée des restrictions par l’Etat juif sur les mouvements des biens et des personnes à l’entrée et à la sortie de Gaza en échange d’un maintien d’un calme relatif par le Hamas dans la région frontalière qui sépare l’enclave côtière et Israël.
إسماعيل هنية يصل تركيا في إطار جولة خارجية يقوم بها حاليا #صباح_الخير pic.twitter.com/Zp5KK083lt
— وكالة سوا الإخبارية (@palsawa) December 8, 2019
Jérusalem maintient que l’imposition de restrictions sur les mouvements des biens et des personnes vise à empêcher les groupes terroristes de Gaza d’importer des armes, ou les moyens nécessaires pour les fabriquer.
L’arrivée de Haniyeh en Turquie survient après le tir de trois roquettes vers le territoire israélien depuis Gaza, dans la soirée de samedi. Les roquettes ou éclats d’obus n’auraient fait aucun dégât, ni blessé. Israël a riposté en menant des raids aériens sur des cibles du Hamas dans la bande.
Aucun groupe palestinien n’a pour le moment revendiqué ces attaques à la roquette mais Israël considère généralement le Hamas, gouvernant de facto de l’enclave côtière, comme responsable de toutes les agressions émanant du territoire.
L’agence officielle de presse turque Anadolu a fait savoir, samedi, que le voyage de Haniyeh à l’étranger le mènerait également en Malaisie, en Russie, au Qatar, en Russie, au Liban, en Mauritanie et au Koweït, citant une source palestinienne.
Le haut-responsable du Hamas Moussa Abu Marzouk avait indiqué au site d’information Dar al-Hayat, au mois de novembre, que les autorités égyptiennes avaient interdit à Haniyeh de circuler en dehors de Gaza et de l’Egypte pendant presque trois ans pour l’empêcher de rencontrer leurs adversaires politiques.
Le Hamas, qui s’entretient fréquemment avec des officiels des renseignements égyptiens, maintient également des relations avec des pays que le Caire considère comme des ennemis, comme c’est le cas du Qatar et de la Turquie.
Haniyeh vit dans le camp de réfugiés de Shati au sein de l’enclave côtière. Son prédécesseur, Khaled Meshaal, n’avait jamais vécu en Cisjordanie ou à Gaza lorsqu’il était à la tête du Hamas.
Au mois de janvier, un voyage que Haniyeh avait prévu de faire en Russie pour y rencontrer le ministre des Affaires étrangères Sergey Lavrov avait été reporté.
A l’époque, Abu Marzouk avait écrit sur Twitter que lui-même et Mikhail Bogdanov, vice-ministre des Affaires étrangères et envoyé au Moyen-Orient du président russe, avaient discuté lors d’un entretien téléphonique du « report de la visite du président du bureau politique du Hamas en raison d’un emploi du temps surchargé du ministre russe des Affaires étrangères ».
La publication d’Abu Marzouk parue sur le réseau social n’avait fait aucune allusion à la possibilité que l’Egypte empêche Haniyeh de se rendre en Russie.
L’Egypte contrôle le seul poste-frontière permettant de quitter Gaza à l’exception de ceux qui séparent Israël et la bande.