Israël en guerre - Jour 471

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Près de Damas, des Palestiniens se remémorent les exactions subies du temps d’Assad

Créé dans les années 1950 pour accueillir les Palestiniens, le camp de Yarmouk est devenu au fil des décennies un important quartier résidentiel et commercial

Des personnes passent devant des bâtiments détruits dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmuk, au sud de Damas, le 19 décembre 2024. (Crédit : Aris MESSINIS / AFP)
Des personnes passent devant des bâtiments détruits dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmuk, au sud de Damas, le 19 décembre 2024. (Crédit : Aris MESSINIS / AFP)

Dans les décombres du quartier de Yarmouk, près de Damas, des Palestiniens se remémorent les exactions qu’ils ont subies à l’époque de Bachar al-Assad.

Dans une salle de classe du camp de réfugiés palestiniens, le plus grand de Syrie, les derniers cours remontent au 18 octobre 2012, à en croire la date écrite au tableau.

« Je joue au football », « Elle mange une pomme », « Les garçons font voler un cerf-volant », peut-on lire en anglais.

Dehors, les rares enfants résidant encore dans cette banlieue de Damas, habitée par plus de 160 000 personnes avant 2011, selon l’ONU, jouent au milieu des ruines laissées par les plus de 13 ans de guerre.

Créé dans les années 1950 pour accueillir les Palestiniens chassés de leurs terres ou fuyant après la création d’Israël, Yarmouk était devenu au fil des décennies un important quartier résidentiel et commercial.

Pendant la guerre ayant éclaté en 2011, cette zone rebelle puis jihadiste a été assiégée et bombardée par les forces loyalistes, la dévastant et ne laissant que quelques milliers d’habitants survivre dans les ruines.

Avec la chute d’Assad il y a deux semaines, des milliers de prisonniers ont été libérés par le nouveau pouvoir, comme le Palestinien Mahmoud Khaled Ajaj qui est rentré chez lui à Yarmouk.

Mahmud Khaled Ajaj, 30 ans, réagit devant un immeuble d’habitation détruit dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmuk, au sud de Damas, le 19 décembre 2024. (Crédit : Aris MESSINIS / AFP)

« Surtout le pain »

Cet ancien combattant de « l’Armée syrienne libre », qui luttait contre les forces gouvernementales pendant la guerre, a été incarcéré sept ans, notamment dans la tristement célèbre prison de Saydnaya, décrite comme un « abattoir humain » par Amnesty international.

Mahmoud marche difficilement, soutenu par une ceinture lombaire. Il dit avoir vécu des années de sévices.

Un jour, un médecin de la prison lui a injecté un produit dans la colonne vertébrale, le paralysant partiellement – intentionnellement, pense-t-il.

Mais ce qui le hante surtout, c’est la faim qui le rongeait dans sa cellule surpeuplée.

« Mes voisins et ma famille savent que j’ai manqué de nourriture, alors ils m’apportent à manger. Je ne dors pas si je n’ai pas de pain près de moi. Surtout le pain », dit-il.

« Mes parents gardent habituellement les restes (de pain) pour nourrir les oiseaux. Je leur ai dit : ‘Donnez-en une partie aux oiseaux mais gardez le reste pour moi. Même s’ils sont secs ou vieux, je les veux' ».

Alors que Mahmoud parlait avec le journaliste de l’AFP, deux Palestiniennes se sont arrêtées pour lui demander s’il avait des nouvelles de proches disparus.

Le sort des disparus constitue l’une des préoccupations majeures dans un pays exsangue après 13 ans d’une guerre civile déclenchée en 2011 par la répression brutale de manifestations pacifiques, qui a fait plus de 500 000 morts.

Yarmouk a payé le prix fort durant la guerre, les Palestiniens ayant été enrôlés des deux côtés.

Un homme passe à vélo devant des bâtiments détruits dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmuk, au sud de Damas, le 19 décembre 2024. (Crédit : Aris MESSINIS / AFP)

« Chien de déserteur »

Haitham Hassan al-Nada, un homme de 28 ans qui avait été lui enrôlé dans l’armée, explique à l’AFP revenir de loin.

Il dit avoir déserté l’armée parce qu’en tant que Palestinien, il estimait ne pas avoir à servir dans l’armée syrienne. Mais un jour il s’est fait prendre et les forces gouvernementales lui ont tiré dessus à plusieurs reprises, le laissant pour mort au bord de la route.

Haitham invite un journaliste de l’AFP à toucher les marques sur son crâne et ses mains, laissées par les balles.

« Ils ont appelé ma mère après m’avoir ‘tué’, alors elle est allée sur la route de l’aéroport. Ils lui ont dit : ‘Voici le corps de ce chien, le déserteur' ».

Grièvement blessé, sa mère l’a emmené à l’hôpital et lorsqu’il en est finalement sorti, il est revenu à Yarmouk où son père, un commerçant local, subvient aujourd’hui aux besoins de sa femme et de ses deux enfants.

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