Pressé de condamner le slogan « mondialiser l’intifada », Mamdani botte en touche
Le démocrate, qui brigue la mairie de New York, dit que "contrôler le langage" ne fait pas partie de son travail et dit qu'il travaillera pour lutter contre l'antisémitisme

Interrogé à trois reprises sur le fait de savoir s’il condamnait l’expression « mondialiser l’intifada », le vainqueur démocrate de la primaire pour la mairie de New York, Zohran Mamdani, n’a pas répondu, déclarant à NBC News dimanche que « contrôler le langage » ne relevait pas de ses responsabilités.
Au début du mois, Mamdani, farouchement anti-israélien, avait refusé de condamner l’expression alors qu’il participait à un podcast. Depuis, il lui a été demandé de dénoncer cette phrase que de nombreux Juifs considèrent comme un appel à la violence contre les Juifs et les Israéliens.
Le mot « intifada » signifie littéralement « soulèvement » ou « secousse ». Mais ce terme est principalement associé à la Deuxième Intifada, au début des années 2000, durant laquelle des terroristes palestiniens ont tué des centaines d’Israéliens dans des attentats suicides. L’expression « mondialiser l’intifada » est fréquemment scandée par dans les manifestations appelant à la destruction d’Israël et à l’ostracisation des sionistes aux États-Unis.
Sur NBC News, dans l’émission « Meet the Press », la journaliste Kristen Welker a demandé à plusieurs reprises à Mamdani de condamner explicitement l’expression. Mais Mamdani s’est contenté de répondre : » Ce n’est pas le langage que j’utilise. »
« Le langage que j’utilise et que je continuerai d’utiliser pour gérer la ville est celui qui correspond clairement à mon intention, une intention fondée sur une croyance en des droits humains universels », a-t-il expliqué, admettant toutefois : « C’est un langage qui peut provoquer l’inquiétude, et je le comprends ».
Mamdani a déclaré être convaincu que « la liberté, la justice et la sécurité sont des concepts qui ont un sens, qui doivent s’appliquer à tous les peuples, et cela inclut les Israéliens et les Palestiniens ».
« Je ne crois pas que le rôle du maire soit de contrôler le discours », a-t-il ajouté, reprenant les arguments qu’il avait utilisés par le passé pour se défendre sur la question.
NBC’s Kristen Welker pressed NYC mayoral candidate Zohran Mamdani three times today to condemn the slogan “Globalize the Intifada.” He declined.
Welker:
➤ “Do you condemn that phrase, Globalize the Intifada?”
➤ “But do you actually condemn it… which a lot of people hear as a… pic.twitter.com/5D2LE5WA3U— Drop Site (@DropSiteNews) June 29, 2025
« Ma crainte est que, si je commence à suivre l’évolution du langage et à décréter quels mots sont – à mon sens – autorisés ou interdits, alors j’endosse un rôle semblable à celui du président », a poursuivi Mamdani en évoquant les cas de manifestants pro-palestiniens et anti-Israéliens arrêtés pour avoir pris part à des manifestations.
Il a rapporté avoir entendu des Juifs new-yorkais se dire effrayés par l’expression « mondialiser l’intifada ».
« J’ai entendu ces craintes et j’ai eu ces conversations, et elles font partie intégrante de la raison pour laquelle, dans ma campagne, je me suis engagé à augmenter de 800 % le financement des programmes de lutte contre les crimes haineux », a déclaré Mamdani.
Au début du mois, Mamdani a attiré l’attention des dirigeants juifs en refusant de condamner l’expression « mondialiser l’intifada » alors qu’il s’exprimait sur le podcast The Bulwark. Pour défendre cette expression, il a évoqué le soulèvement du ghetto de Varsovie durant la Shoah, dernier geste de résistance contre les nazis de Juifs qui devaient être déportés et tués.

La semaine dernière, la sénatrice démocrate de New York Kirsten Gillibrand a exhorté Mamdani à condamner cette collocation.
Dans une interview accordée à WNYC jeudi, Gillibrand a indiqué à l’animateur Brian Lehrer avoir échangé avec Mamdani la veille, pour le féliciter de sa victoire. Elle a toutefois fait savoir qu’elle n’accorderait « pas [son soutien] aujourd’hui » à Mamdani, inquiète de l’agitation provoquée par le refus du candidat de dénoncer la phrase sur l’intifada.
Pour les défenseurs de Mamdani, trop d’importance est accordée à son passé de défenseur des Palestiniens, de partisan du mouvement de boycott d’Israël et de critique de l’État juif, en rappelant que son travail consisterait à gérer New York et non la politique étrangère.
Mamdani a battu Andrew Cuomo lors de la primaire démocrate pour la mairie de New York le 25 juin.
Il est considéré comme favori pour les élections de novembre. Il sera opposé au maire Eric Adams, candidat à sa réélection en tant qu’indépendant et au républicain Curtis Sliwa, le fondateur de l’organisation de lutte contre le crime Guardian Angels. Cuomo pourrait également se présenter en tant que candidat indépendant.